Cabinet de neuropsychologie Mathilde Roussel

03/10/2025

TikTok et Instagram : et si vos « posts TDAH » n’étaient pas ce que vous croyez ?

Une étude récente a passé au crible 200 posts populaires parlant de symptômes du TDAH.

Résultats ?
👉 Sans surprise ... 82 % d’entre eux sont trompeurs, ne correspondant pas aux critères officiels du DSM-5 ou de l’ICD-11.

Et ce n’est pas tout :

1. Près de 85 % des comptes vendaient un produit ou service lié au TDAH.
2. 78 % des créateurs n’avaient aucune qualification.
3. Même les professionnels de santé ne publiaient pas systématiquement des contenus fiables.
4. Le taux d’erreurs est identique sur TikTok et Instagram.

Bref, la visibilité d’un post ne garantit en rien sa fiabilité.

Forces :
✅ Premier travail comparatif entre plateformes
✅ Méthode claire avec DSM-5 et ICD-11 comme référence

Faiblesses :
❌ Échantillon limité et r***e émergente
❌ Impact réel sur le public non étudié

👉 Moralité : les réseaux sociaux peuvent être une source d’information… mais aussi de désinformation massive.

Et vous, comment vérifiez-vous la fiabilité des contenus TDAH en ligne ? Tagguez un collègue pour en discuter !

Source : https://jsomer.org/index.php/pub/article/view/29

12/09/2025

🎥 Une vidéo circule actuellement, montrant Jeremstar passer des tests psychologiques pour savoir s’il est "TDAH ou HPI". (Elle a été supprimée mais facilement disponible sur TikTok).

Au-delà du buzz, cela soulève une vraie question : quelle image de la psychologie et des troubles transmet-on au grand public ? Quelle image donne t on de la psychométrie et de son utilisation ?

👉 Réaliser une évaluation psychologique est un acte professionnel encadré, qui doit se dérouler dans un cadre confidentiel et respectueux. Filmer et diffuser ces moments, c’est sortir du champ clinique pour entrer dans celui du divertissement.

👉 Dans un pays doté d’un ordre des psychologues, une telle situation aurait probablement entraîné une réaction institutionnelle. En France et en Belgique, l’absence de régulation laisse la porte ouverte à ces dérives médiatiques. Et même si elle fait réagir la communauté des psychologues, ces pratiques sont malgré tout présentes et d'autres tout aussi contestables (mais moins diffusées) restent tout aussi problématiques !

👉 Cela ne contribue pas non plus à la reconnaissance claire des troubles. Le TDAH, déjà trop souvent réduit à une “mode”, se retrouve ici utilisé comme un levier de vues, ce qui entretient la confusion plutôt que d’apporter de la compréhension. On ne remerciera donc pas ce type d'action pour les patients.

ATTENTION - Je tiens à préciser que ce post ne vise pas la personne de Jeremstar (et les commentaires dans ce sens seront tout simplement supprimé) : chacun est libre de parler de son parcours et de ses démarches. Le problème se situe ailleurs : dans l’absence de cadre qui protège la psychologie et les patients de ce type d’exposition médiatique.

📌 Les évaluations cognitives et diagnostiques doivent rester des espaces protégés, pensés pour aider les personnes concernées — pas pour divertir une audience.

💬 Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce une opportunité de visibilité pour parler des troubles, ou au contraire une banalisation qui dessert la psychologie et les personnes concernées ?

01/09/2025

Bonne rentrée à tous petits et grands !

✨ C’est la rentrée ! ✨

Pour certains enfants, l’école est une aventure simple : les apprentissages coulent de source, les journées passent sans trop de difficultés. 📚✏️

Mais pour d’autres, chaque journée d’école ressemble à un véritable marathon invisible :
🔹 Se concentrer : rester attentif plusieurs heures d’affilée, malgré les bruits, les mouvements autour, ou leurs propres pensées qui s’emballent.
🔹 Gérer ses émotions : contenir l’anxiété avant une évaluation, maîtriser la frustration quand un exercice semble trop difficile, ou trouver les mots quand une relation avec un camarade dérape.
🔹 Organiser son travail : comprendre la consigne, se repérer dans son cahier, planifier les étapes d’un exercice… autant de petites marches qui, mises bout à bout, deviennent une véritable escalade.
🔹 Faire face aux bruits, aux consignes multiples, aux imprévus : quand la classe s’agite, que la cloche sonne plus tôt que prévu, ou que l’enseignant change le programme du jour, cela peut être vécu comme une tempête intérieure.
🔹 Gérer les relations sociales et le comportement : trouver sa place dans le groupe, comprendre les règles implicites de la cour de récréation, respecter les limites, gérer l’impulsivité ou les colères, se protéger des moqueries, ou simplement oser aller vers les autres.
🔹 Vivre les séparations : quitter ses parents le matin, s’adapter à un nouvel enseignant ou à une nouvelle classe peut être un vrai défi émotionnel, parfois source d’angoisse et de fatigue dès le début de la journée.

👉 Et souvent, cela ne se voit pas. Derrière un sourire, un bâillement ou une apparente “distraction”, se cachent parfois des efforts colossaux, une fatigue accumulée, et un courage silencieux. Parents, enseignants, AESH, professionnels de l’école : gardons à l’esprit que tous les enfants ne partent pas du même point de départ. Ce qui semble simple pour les uns demande un investissement immense pour d’autres.

🤝 La collaboration entre l’équipe enseignante, les parents et les professionnels reste un allié précieux pour aider chaque enfant à gravir les marches de son parcours, à son rythme . La rentrée est donc le moment idéal pour :
✔️ Encourager chaque progrès, aussi petit soit-il,
✔️ Accueillir les différences,
✔️ Offrir écoute et bienveillance,
✔️ Travailler ensemble pour que l’école soit un lieu d’épanouissement pour chacun.

Parce qu’apprendre n’est pas seulement une question de savoirs… mais aussi d’énergie, de confiance et de soutien.

Mélissa, Neuropsychologue🌟

31/07/2025

17/07/2025

Petit rappel du soir bonsoir !

La sensibilisation aux troubles du neurodeveloppement a du bon mais est aussi à double tranchant notamment avec le développement exponentiel des réseaux sociaux.

Je viens malencontreusement de tomber sur un live tiktok qui m'a mis bien colère !
Une dame se présentant comme AESH a affirmé avec beaucoup d'aplomb qu'il n'était absolument pas anormal qu'un enfant rentre à l'école à trois ans sans prononcer un seul mot et que les parents et l'entourage devaient commencer à s'inquiéter à 4/5 ans. Je ne peux vous dire à quel point ces propos m'affligent. NON ce n'est pas normal de ne pas parler à trois ans et cela nécessite une consultation afin de comprendre ce qui se passe ! En général, les professionnels de santé recommandent de se poser des questions à partir de 24 mois sans mots isolés. Je vous passe toutes les autres bêtises évoquées. Vous trouverez également sur les réseaux tout un tas d'idées reçues et de tests absolument pas validés sur le TDAH, le TSA etc ... Le HPI n'en parlons même pas.

Le plus inquiétant est que tous ces gens autoproclamés spécialistes parce qu'ils ont fait une fait une formation de deux heures/lu deux bouquins/le fils du cousin de la tante de leur voisine a un tdah/on envie d'aider les gens et s'installent thérapeutes sans formation etc ... ont beaucoup plus d'audience que les professionnels de santé formés. Nous constatons de plus en plus que des coachs en tous genres fleurissent sur les réseaux, notamment tiktok et instagram.

Alors ceci est un rappel qu'il est primordial de faire attention aux sources de vos informations, mais aussi aux contenus auxquels vos jeunes enfants/adolescents sont confrontés sur les réseaux ! Pour mieux encadrer et contrôler l'utilisation des écrans, il faut apprendre à les connaître et à les apprivoiser entant que parents également !

Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne soirée. Je vais aller me faire une camomille pour redescendre de toutes ces émotions 😀