09/05/2025
La résistance en thérapie
Vous en êtes à un stade où vous oubliez votre RDV ?
Vous vous surprenez à être en re**rd ?
Vous annulez parce que vous n’avez plus vraiment envie d’aller en consultation ? Et vous trouvez toujours de « bonnes » excuses à le faire !
Vous allez voir votre psy à reculons ou il / elle vous agace depuis quelques temps ?
Vous vous mettez à « bavarder », à « meubler » le temps, ou encore à vous éparpiller en séance ?
Vous avez l’impression désagréable de stagner ou de revenir en arrière ?
Vous vous dites que vous n’avancez pas ou plus assez vite ?
.. Vous songez à arrêter et mettre fin à votre thérapie ?...
Et bien, si je vous disais que tout cela est tout à fait normal ?
Car vous êtes probablement confronté.e à ce phénomène de résistance et vous faites face à cette force invisible qui semble faire obstacle à une évolution favorable.
Ce moment de la thérapie peut laisser place au découragement, à une perte de motivation. Comme ce n’est pas agréable… Mais ce n’est pas un signe d’échec ! Ni une preuve irréfutable que la thérapie ne fonctionne pas sur vous !
Alors, attention ! Car la résistance qui s’érige ainsi peut freiner ou compromettre le succès de votre thérapie. Vous savez ? Cette peur de guérir. D’ailleurs, tout ceci peut sembler paradoxal et il est tout à fait légitime de se poser la question : « Pourquoi quelqu’un qui souffre et qui souhaite s’en sortir, qui s’investit et investit dans une thérapie mettrait en péril le travail accompli et saboterait la possibilité d’aller mieux? Cela n’est pas logique ! » Et bien SI, figurez-vous.
Sachez que la résistance concerne « tous les processus qui font obstacle à la découverte de soi » et ils peuvent être divers et variés... Mais dites-vous que si cette résistance se manifeste, c’est justement parce que le travail thérapeutique avance et qu’il commence à s’attaquer aux défenses du Moi et aux représentations refoulées… Le patient construit ainsi ce qu’Alain Braconnier qualifie de « digues psychiques », ce qui le pousse à fuir ou éviter ce qu’il considère comme une menace (sensations, émotions ou pensées trop anxiogènes). Cette résistance est en fait celle de son inconscient qui, comme le formule la psychanalyste Valérie Blanco, « ne se laisse pas facilement déranger. » et aime retourner vers ce qu’il connaît déjà, ce qui lui est connu et familier… Et si ce qui est familier pour vous est de souffrir, vous y retournerez allègrement !
Comme le signifie ce constat Spinoziste, « Nous nous croyons libres, alors que nous sommes ignorants des causes qui nous déterminent ». La personne qui entre en travail se confronte à cet inconnu. Elle sort de sa «zone de confort » pour être progressivement dans la capacité d'accueillir ce à quoi elle ne s’attendait pas ou ce qu’elle ne saisissait pas, pour comprendre ses propres mécanismes et se libérer de ce qui l’entrave et l’emprisonne. Et cela peut faire peur ou paniquer !
Il est important de garder de vue que la résistance est un phénomène qui révèle des dynamiques internes cruciales. Son traitement fait partie intégrante du processus thérapeutique et peut vous mener à une transformation significative.
Et contrairement à un obstacle, je pense que la résistance peut être plutôt considérée comme une «fenêtre » - une forme de passage entre le monde intérieur et le monde extérieur. Elle ouvre un accès indirect aux conflits inconscients sans le livrer directement et permet au thérapeute de « regarder à travers ». Il ou elle pourra y découvrir et décrypter de précieux indices qui lui permettront d’avoir accès à ce qui se joue chez le patient.
Alors, stop à l’auto-sabotage ! Tout cela se met en place justement parce que vous vous rapprochez de ce quelque chose qu’il est intéressant et important à explorer, ce nœud du problème.
Faites confiance au processus, le progrès n’est pas toujours régulier ou linéaire et au lieu de prendre la poudre d’escampette, parlez-en plutôt à votre thérapeute sans tabou, ni honte et culpabilité. Il ou elle est capable d’entendre tout cela et pourra vous aider à avancer à nouveau sur le chemin de la sérénité.
Bon cheminement à vous.
Virginie RAPHOSE
Cabinet de Psychothérapie
Sur RDV à Avignon ou en téléconsultation