31/05/2022
Voici venir Eros, l’amour érotique, vecteur de désir
L’amour érotique fait accéder l’animal, ou l’enfant dépendant de ses besoins, à la conscience qui peut le rendre libre. « « Elle est si belle, mon amour pour elle me donne des ailes », « Il est si beau ; je le regarde et le monde est beau.’ »
Quel bonheur d’être ainsi transporté par l’élan amoureux ! Eros nous soulève de joie et donne à nos jours les couleurs de l’amour. Sa flèche —Cupidon dans la mythologie romaine est identifié à Eros— nous va droit au cœur, faisant fi de notre raison et de nos peurs. Nous sommes les élus du dieu de l’amour qui vient transpercer nos secrets et nous les révéler. J’aime et la vie se fait belle. »
« Comme dans la passion, l’amour s’impose et nous impose ses lois. Comme dans la passion, le désir est ardent et intense. Un désir si fort que nous avons désormais la certitude d’être deux : d’avoir rencontré l’être élu, d’être enfin arrivé à bon port. De savoir où porter notre regard et offrir notre cœur.
Mais si nous avons besoin de l’autre, tant nous apprécions sa présence, sa beauté et tout ce qu’il est, notre demande n’est pas celle de l’enfant, ni de l’adolescent dans l’urgence et l’impatience.
Notre attente est celle d’un homme ou d’une femme, animé(e) d’un désir qui fait de lui, ou d’elle, l’acteur de sa vie.
Un désir non subi, mais choisi : à tel point que l’on peut être amoureux de son propre désir avant d’être véritablement amoureux de l’être aimé. Quand je suis amoureux, amoureuse de toi le ‘je’ n’est pas encore adulte, mais sur le chemin de la maturité.
Pour que le paradis ne se transforme pas en enfer, mais qu’au contraire nous grimpions ensemble les échelons de l’amour, certainement faut-il déjà être en paix avec nos racines, notre passé, les forces démoniaques qui sont en nous : celles qui font de l’amour une souffrance. »
« Je ne t’aime plus, mais je veux que tu me désires ». C’est ainsi que l’amour pour l’autre devient amour propre. Des paroles et des actes contradictoires se succèdent en relation avec la sensation d’être, oui ou non, aimé.
Au bonheur d’aimer s’est substitué le plaisir de séduire : le désir de désirer et d’être désiré. « J’aime ton désir pour moi. Mais toi, est-ce que je t’aime ? ». Aimer, est-ce désirer ? Désirer, est-ce aimer ? Peut-on aimer sans désirer, et désirer sans aimer ?...
De même que l’amour ne peut se réduire à une unique et semblable sensation pour tous, le désir accompagne chaque barreau de l’échelle et varie aussi selon les moments de notre vie. Le désir avec un même partenaire, on le sait, a sa propre histoire ; il vit des temps de bonheur absolu, atteint des sommets que l’on n’aurait pas soupçonnés, mais connaît aussi ses creux de vague, des passages à vide : le désert du désir.
Peut-on dire alors que l’amour n’y est plus ? Peut-on affirmer que le désir une fois parti, l’amour lui aussi s’en est allé ?
Le désir n’est-il pas élan naturel et spontané : cette magie renouvelée d’une tension vers l’être aimé en même temps qu’un abandon, une confiance totale aussi bien à soi qu’à l’autre ? Il suit l’amour, le précède parfois. Il en est le complice et non l’arbitre.
Quand les cœurs sont unis, Eros n’a pas de vague à l’âme. Il est et se vit. Les besoins peuvent se dire, mais ne s’imposent pas. L’émotion est présente, mais pas envahissante. Et la parole se libère, légère, s’ouvrant à l′autre dans un partage où le désir prend des couleurs de plus en plus tendres et subtiles.
Le manque de l’autre est la source même du désir, qui est élan de vie, vers toujours plus de vie. L’écart qui nous sépare de l’autre nous permet d’accéder à ce que nous ne possédons pas en nous-mêmes et que l’autre détient et peut nous offrir. C’est ce que nous appelons « la richesse des différences et des complémentarités ». Par la frontière qu’il établit entre soi et l’autre, cet écart nous protège de vécus d’envahissement ou de dilution. Au contraire, son absence ou son insuffisance sont facteurs d’angoisses de vampirisation, d’absorption par l’autre.
Ainsi, la reconnaissance et le respect de l’écart qui nous sépare nous permettent, à soi et à l’autre, d’exister et de coexister harmonieusement. Nous sommes donc appelés à vivre cet écart, non comme une erreur, comme un vide désastreux synonyme de chute, mais comme un vide créateur qui laisse sa place à la différence, à la vie.
La capacité à considérer positivement ce fameux vide repose sur le fait que pendant l’enfance l’individu a pu expérimenter favorablement la construction de ses sentiments d’identité, de sécurité, d’autonomie, dans son environnement familial, puis social.
Bien souvent, un couple vient en consultation conjugale pour un trouble du désir. Or, s’il n’y a plus de désir, c’est le plus souvent parce qu’il n’y a plus de « fonction ludique » dans le couple. Il s’avère donc nécessaire que le thérapeute conjugal accompagne ce couple dans la redécouverte d’un espace plus léger, plus innocent, plus drôle, afin de pouvoir « vieillir ensemble sans être adulte », en gardant sa fraîcheur, son âme d’enfant. Dans l’échange thérapeutique, le couple va trouver les clés pour se régénérer, en changeant les schémas relationnels : recréer de la surprise, de l’émerveillement. V
Offrez à votre couple ces clés, venez l'expérimenter au Cabinet de NATAHALIE QUEYREL et/ou sur
www.evmenia.fr
Votre psychothérapeute vous accompagne dans votre développement personnel et vous aide à surmonter vos blocages rapidement. Testez la psychologie comportementale.