14/10/2025
La harcèlement est une réalité, éduquons nos enfants,
Que plus jamais il n'y ait de petite Sara de 9 ans qui se donne la mort...
Sarreguemines : la France face à la honte d’un enfant de 9 ans qui n’a plus trouvé sa place
Une fillette, une lettre, un pays en état de sidération
Elle s’appelait Sara, elle avait 9 ans.
Samedi 11 octobre, à Sarreguemines, en Moselle, ses parents l’ont retrouvée sans vie à leur domicile.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’enfant se serait donné la mort.
Une phrase inimaginable.
Et pourtant vraie.
Les enquêteurs parlent d’un « acte volontaire ».
Une lettre aurait été retrouvée, adressée à ses proches.
Le parquet de Sarreguemines a ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes du décès.
Aucune intervention extérieure n’a été relevée.
La tragédie semble purement, terriblement, humaine.
L’école, le silence, et la honte collective
Sara était élève de CM2 à l’école Montagne Supérieure, un établissement ordinaire, dans une ville ordinaire.
Ce lundi, les grilles de l’école se sont couvertes de roses blanches.
Des parents, bouleversés, se sont rassemblés pour exprimer leur colère autant que leur peine.
Une cellule d’écoute a été installée dès le matin pour les élèves, les enseignants et les familles.
« On ne peut pas faire comme si de rien n’était », confie une mère, les yeux rougis.
« On envoie nos enfants à l’école pour qu’ils apprennent, pas pour qu’ils se détruisent. »
Selon des sources policières citées par l’AFP, Sara aurait été moquée pour son surpoids.
Elle aurait subi des humiliations répétées.
Et aurait même évoqué un passage à l’acte.
Le parquet, lui, appelle à la prudence : « Aucun élément ne permet à ce stade d’affirmer qu’un harcèlement a été la cause directe de son geste. »
Mais, dans la ville, personne ne doute que quelque chose n’a pas fonctionné.
Des alertes ignorées
D’après une proche de la famille, un signalement avait déjà été effectué auprès de l’établissement scolaire.
« Elle n’en pouvait plus, elle le disait », souffle cette personne sous couvert d’anonymat.
Mais la machine administrative avance lentement.
Trop lentement.
Toujours trop lentement lorsqu’il s’agit d’un enfant.
Dans un communiqué commun, le recteur de la région académique Grand-Est, Pierre-François Mourier, et le directeur académique de la Moselle, Mickaël Cabbeke, disent leur « grande émotion ».
Ils affirment que « les services de l’État et la commune se sont immédiatement mobilisés pour assurer un accompagnement adapté ».
Mais l’émotion ne suffit plus.
Les mots officiels se répètent, identiques d’un drame à l’autre, comme un rituel sans conséquence.
Harcèlement : une épidémie silencieuse
Sara n’est pas la première.
Et, si rien ne change, elle ne sera pas la dernière.
Selon une vaste enquête nationale publiée en novembre 2023 dans le cadre du plan interministériel contre le harcèlement scolaire,
5 % des élèves du primaire, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens se déclarent victimes de harcèlement.
Des milliers d’enfants, chaque jour, affrontent la peur de l’école.
Les chiffres sont connus. Les campagnes existent.
Et pourtant, le harcèlement continue de tuer.
Dans la cour, dans les vestiaires, sur les téléphones, dans le silence des salles de classe, il tisse sa toile, alimenté par la cruauté banale, la lâcheté, le manque de formation et la saturation des équipes éducatives.
Les institutions débordées
À chaque drame, le scénario est le même.
Les ministres promettent des plans d’action, des numéros verts, des « chocs de conscience ».
Les rectorats publient des communiqués.
Les enseignants, eux, font ce qu’ils peuvent, souvent seuls, souvent sans outils, souvent épuisés.
Dans les établissements, le manque de psychologues scolaires, la peur de « faire des vagues », la lenteur des procédures créent une inertie coupable.
Il suffit d’un maillon faible pour que tout s’effondre.
Et c’est toujours l’enfant qui tombe.
La solitude des enfants dans une société brutale
Au-delà du harcèlement, le drame de Sara révèle la violence ordinaire de notre société envers les enfants fragiles.
Le surpoids, la différence, la timidité, la pauvreté — tout devient motif d’exclusion.
On apprend très tôt à se moquer, à humilier, à hiérarchiser.
Et trop t**d à écouter.
Sara n’avait que 9 ans.
Neuf ans, et déjà la certitude de ne plus avoir sa place.
Ce n’est pas seulement une tragédie familiale : c’est un échec collectif.
Un cri qui doit tout changer
La communauté éducative de Sarreguemines est « bouleversée », selon le rectorat.
Une enquête médico-légale sera menée dans les prochains jours à Strasbourg, pour préciser les circonstances du drame.
Mais aucune expertise ne dira ce qu’il y a derrière cette lettre retrouvée, derrière ce geste sans retour :
la fatigue d’un monde qui n’écoute plus ses enfants.
Refuser l’habitude du malheur
La France a pleuré Lindsay, Ambre, Evan, et maintenant Sara.
Chaque fois, les mêmes hommages, les mêmes mots : « émotion », « compassion », « enquête ».
Chaque fois, un silence plus pesant.
Et chaque fois, une société un peu plus résignée à ce que des enfants meurent de solitude.
Il faut rompre cette habitude du malheur.
Car un pays qui s’habitue à voir mourir ses enfants de désespoir n’est plus un pays debout.
Les roses blanches et la colère
À Sarreguemines, les roses blanches ont fané en une journée.
Mais la colère, elle, ne retombe pas.
Les parents veulent comprendre. Les enseignants réclament des moyens.
Et, dans toute la France, des milliers de familles se demandent :
combien d’autres lettres faudra-t-il lire avant que les politiques cessent de parler et commencent à agir ?
🕊️ Sara avait 9 ans. Elle voulait juste qu’on la laisse tranquille. C’est tout un système qu’il faut maintenant réveiller pour qu’aucun autre enfant n’ait à penser que mourir est la seule façon d’être entendu.