07/10/2025
« Vieillissement : quand on est vieux, on perd la mémoire ! » ❌
[💡 EPISODE 7 : Chaque semaine, le CRT revient sur les préjugés autour du vieillissement, sources scientifiques à l'appui, afin de déconstruire les stéréotypes. Aujourd'hui, nous parlons mémoire 🧠]
Maladie d’Alzheimer, troubles cognitifs, oublier, perdre la tête… Ces mots et expressions sont aujourd’hui très fréquemment associés à la notion de vieillissement. Mais alors, qu’en est-il vraiment ?
Le vieillissement de nos fonctions cognitives (la mémoire, le langage, l’attention) est une caractéristique normale et naturelle de l’avancée en âge, de la même façon que notre système sensoriel (vue, audition) vieillit également. Néanmoins, l’une des particularités de nos fonctions cognitives concerne la variabilité de leur vieillissement : si certaines capacités cognitives semblent sensibles à l’effet de l’avancée en âge (telles que nos capacités attentionnelles, par exemple), certaines semblent au contraire, être relativement préservées des effets délétères du vieillissement.
C’est le cas, par exemple, de la mémoire sémantique, que l’on peut définir comme “la mémoire de nos connaissances sur le monde”. Savoir que Londres est la capitale du Royaume-Uni est, par exemple, une connaissance sémantique. Plusieurs études montrent, en effet, que les adultes âgés obtiennent en moyenne des scores égaux, voire meilleurs que les adultes jeunes aux tests de vocabulaire et de connaissances générales. La mémoire sémantique s’associe ici à la notion d’expérience, dont l’avancée en âge est un allié !
En outre, il est également important de rappeler qu’il serait faux de considérer l’idée d’un continuum entre le vieillissement normal et pathologique de nos capacités cognitives : la maladie d’Alzheimer, par exemple, n’est pas une suite naturelle ou physiologique du vieillissement cognitif, mais bien une maladie distincte avec ses propres caractéristiques.
Ainsi, bien que l’âge demeure le facteur de risque principal de la maladie d’Alzheimer, le vieillissement n’entraîne pas nécessairement la maladie, et cette distinction est cruciale : en effet, si près de la moitié des 70-85 ans rapportent une plainte mnésique (oublis, manque du mot), seuls 2 à 8% des personnes de cette tranche d’âge sont concernées par un véritable diagnostic de la maladie d’Alzheimer !
En conclusion, il est essentiel de rester vigilant face aux idées reçues concernant le vieillissement de nos capacités cognitives, en veillant à ne pas associer celui-ci systématiquement à une vision négative voire pathologique !
📰 Sources :
Eustache, F., Faure, S. et Desgranges, B. (2023). Chapitre 5. La neuropsychologie de l’adulte âgé. Manuel de neuropsychologie (p. 325-357). Dunod.
Eustache, F., Faure, S. et Desgranges, B. (2023). Chapitre 6. Démences et syndromes démentiels. Manuel de neuropsychologie (p. 359-396). Dunod.
https://institutducerveau.org/fiches-maladies/maladie-dalzheimer/causes-maladie-dalzheimer -3745