13/11/2025
Notre cerveau est une merveille d’adaptation. C’est grâce à cette capacité qu’il peut apprendre, automatiser et économiser de l’énergie. Mais cette force a aussi son revers : l’habituation.
Le cerveau est conçu pour repérer ce qui change, pas ce qui reste identique.
Quand une stimulation (visuelle, auditive, émotionnelle, relationnelle…) se répète sans variation, le cerveau la filtre progressivement. Il cesse de la traiter comme une information nouvelle, pour se concentrer sur ce qui lui paraît plus important ou plus urgent.
C’est pour cela :
Qu’on ne sent plus le parfum qu’on porte depuis quelques minutes,
Qu’on n’entend plus le tic-tac d’une horloge,
Qu’on finit par « ne plus voir » la beauté du lieu où l’on vit, ni « entendre » la voix familière de ceux qu’on aime.
C’est un mécanisme d’économie d’énergie : le cerveau automatise, pour ne pas se saturer.
Les effets : la perte de présence et d’émerveillement
Cette habituation a des conséquences profondes :
- Perte de vigilance sensorielle : le monde devient plus terne, plus silencieux.
- Appauvrissement émotionnel : on ne ressent plus la nouveauté, la joie ou la gratitude dans le quotidien.
- Cécité relationnelle : on finit par ne plus percevoir l’autre dans sa singularité, ni se rendre compte de ses propres besoins.
Le cerveau, en s’habituant, se coupe peu à peu du vivant. Ce qui hier encore était vibrant devient une simple toile de fond.
Heureusement, l’habituation n’est pas une fatalité. Le cerveau reste plastique tout au long de la vie. Il peut être réentraîné à voir à nouveau, entendre à nouveau, ressentir à nouveau.
Quelques pistes :
- La pleine conscience : ralentir, observer sans juger, redonner de la valeur à la sensation présente.
- La variation : introduire du changement, même minime (chemin différent, routine revisitée, nouveau regard sur ce qui est familier).
- La gratitude consciente : nommer chaque jour ce que l’on voit, entend, sent, aime encore.
' Le travail thérapeutique : en hypnose, PNL ou autres approches, pour redonner de la flexibilité aux schémas perceptifs et réactiver la curiosité sensorielle et émotionnelle.
En réalité, le cerveau ne s’endort que lorsque notre regard cesse de s’éme