30/03/2021
****Journée mondiale de la bipolarité : Témoignage****
En cette journée mondiale des troubles bipolaires, coup de projecteur sur ces très éprouvantes "montagnes russes" des émotions et de l’humeur, sixième cause de handicap dans le monde.
" Le plus souvent, la bipolarité se manifeste par une courte phase euphorique (aussi appelée maniaque ndlr) suivie d'une dépression beaucoup plus longue. Et plus l'euphorie va être importante, plus la dépression va être dure et compliquée. La phase euphorique est la plus impressionnante, mais finalement c'est la dépression qui est le plus dure à soigner. L'euphorie peut durer quelques jours à quelques semaines grand maximum, la dépression, elle, dure plusieurs mois.
L'un des premiers signaux qui alerte est l'insomnie. Le manque de sommeil est un facteur fort : dès que je ne dors pas pendant deux nuits consécutives je sais qu'une crise va arriver. Ensuite je commence à me sentir super bien, pleine de projets. Je perds la notion du temps. Par exemple je pense partir une heure en promenade, mais finalement je pars cinq heures, sans prévenir personne. Quand je suis dans une crise je ne fais pas vraiment attention, même s'il y a quand même des signes qui me font dire que ce n'est pas normal. Et mon entourage m'alerte aussi. Dans ces moments, il y a des hauts et des bas : parfois ça va mieux, puis ça repart.
Avoir une bonne hygiène de vie est très important. Il faut bien dormir, éviter les excès de drogues ou d'alcool, avoir un rythme de vie bien cadré et organisé et se ménager sur plan affectif. C'est compliqué d'adapter son mode de vie à la maladie, surtout que le diagnostic tombe en général entre 20 et 30 ans, une période où l'on n'a pas forcément envie d'être dans la mesure. Il est important de connaître ses limites pour pouvoir réagir au plus vite.
Les maladies mentales font toujours peur, mais les mentalités ont bien changées. Les gens comprennent mieux la maladie qu'il y a trente ans. A l'époque, les bipolaires étaient hospitalisés à chaque crise, ils devaient se faire interner par un proche dans des secteurs fermés, où les malades subissaient des "cures de sommeil" qui consistaient à les faire dormir toute la journée à l'aide de sédatifs. Néanmoins, la bipolarité reste toujours une maladie mystérieuse pour la plupart des gens, surtout parce qu'on ne connaît pas bien les mécanismes biologiques.
Quand on se sait bipolaire, on ne voit pas bien comment on peut être heureux dans sa vie. Mais c'est possible et j'en suis la preuve vivante. Entre chaque crise, il y a cette longue période où tout se passe bien. Bonheur et bipolarité peuvent fonctionner ensemble !"
* Source : Allodocteur et Sciences et Avenir
L'équipe Doc Int