29/11/2025
Je souhaite à chaque être humain, jeune, adulte, confirmé ou encore en construction, de pouvoir un jour toucher du doigt cette vérité simple et pourtant sacrée : on ne devient vraiment adulte que lorsqu’on comprend ce que signifie porter, même un instant, la mission d’un père ou d’une mère.
Pas le rôle social.
Pas l’étiquette.
Pas la fonction.
Mais la mission de l’âme :
celle de protéger, transmettre, guider, parfois même sauver, toujours aimer…
Parfois mal, parfois maladroitement, mais toujours avec la volonté silencieuse de faire du mieux possible avec les outils reçus.
Parce qu’un père et une mère n’aiment jamais avec perfection.
Ils aiment avec leurs blessures, leurs limites, leurs mémoires, leur époque, et avec ce que la vie leur a permis de comprendre jusque-là.
Et l’époque d’hier n’avait ni les mêmes mots, ni les mêmes repères, ni les mêmes permissions que celle d’aujourd’hui.
Et l’époque d’aujourd’hui n’aura pas non plus la sagesse de demain.
Chaque génération aime comme elle peut, pas comme elle voudrait.
C’est pour cela que je souhaite à chaque enfant, quel que soit son âge, de pouvoir un jour passer de l’ingratitude inconsciente à la gratitude éclairée,
de “pourquoi ils n’ont pas mieux fait ?”
à
“voilà tout ce qu’ils ont réussi à faire malgré leur propre histoire”.
Parce qu’on ne voit réellement le poids d’un sacrifice
que lorsqu’on commence, à notre tour,
à porter un être fragile dans nos bras,
à veiller,
à douter,
à s’inquiéter,
à aimer avec la même maladresse sacrée que ceux qui nous ont mis au monde.
Alors oui…
Je souhaite à chacun d’avoir un jour cette rencontre intérieure,
celle où l’enfant que nous étions cesse de juger,
et où l’adulte que nous devenons commence enfin à comprendre.
Comprendre que nos parents n’étaient pas des dieux,
mais des âmes en chemin.
Comprendre que leurs “erreurs” étaient souvent leurs limites.
Comprendre que leurs silences portaient leurs propres douleurs.
Comprendre que leurs maladresses étaient parfois déjà des victoires sur leur passé.
Et dans cette compréhension naît la paix.
Et dans cette paix naît la gratitude.
Et dans cette gratitude commence la guérison.
Parce qu’on ne devient vraiment adulte, dans la profondeur de l’être,
que lorsqu’on regarde nos parents non plus depuis l’enfant blessé…
mais depuis la conscience éveillée.
Armand Aram Batrikian