04/10/2025
Patient à rejeter
Les patients que le médecin doit éviter – Le Code de Prudence Clinique
As.Hr.Su.1
त्येजेदार्तं भिषग्भूपैर्द्विष्टं तेषां द्विषं द्विषम्हीनोपकरणं व्यग्रमविधेयं गतायुषम्चण्डं शोकातुरं भीरुं कृतघ्नं वैद्यमानिनम्
tyejedārtaṁ bhiṣagbhūpairdviṣṭaṁ teṣāṁ dviṣaṁ dviṣamhīnōpakaraṇaṁ vyagramavidheyam gatāyuṣamcaṇḍaṁ śokāturaṁ bhīruṁ kṛtaghnaṁ vaidyamānīnam
Le médecin doit renoncer à soigner :
• Le patient abandonné par les siens (tyajed ārtaṃ),
• Celui qui est haï par le roi ou les autorités (bhūpaiḥ dviṣṭam),
• Celui qui déteste les ennemis du roi (teṣāṃ dviṣaṃ dviṣam, c’est-à-dire qui s’expose à la vengeance d’ennemis puissants),
• Celui qui est démuni de tout moyen (hīna-upakaraṇam),
• Celui qui est agité, impatient (vyagram),
• Celui qui est indiscipliné, qui ne suit pas les prescriptions (avidheyam),
• Celui dont la longévité est épuisée (gata-āyuṣam),
• Celui qui est violent (caṇḍam),
• Celui qui est accablé par le chagrin (śokāturam),
• Celui qui est lâche ou craintif (bhīrum),
• Celui qui est ingrat (kṛtaghnam),
• Celui qui se croit plus savant que le médecin (vaidya-māninam).
Commentaire - Ce śloka, issu du corpus éthique de l’Ayurveda, ne dresse pas une liste arbitraire d’exclusions mais une cartographie des situations où l’engagement thérapeutique devient improductif, dangereux ou contraire au Dharma.
Portée philosophique - Ce texte n’incite pas à l’abandon des plus vulnérables par manque de compassion, mais rappelle que :
- La médecine est un échange mutuel : si le patient n’apporte pas le minimum de coopération, l’énergie du praticien est gaspillée.
- Le dharma du médecin inclut l’auto-protection – physique, psychologique, professionnelle et éthique.
- Soigner n’est pas sauver à tout prix, mais agir là où les chances de rétablissement et l’engagement réciproque sont réels.