05/11/2025
En tant que thérapeutes, nous essayons de prendre du recul sur ce que traversent les personnes que nous accompagnons. Mais perso, il y a des choses qui me font bondir.
Il y a des phrases qu’on entend encore trop souvent, des phrases culpabilisantes qui blessent, parfois sans en avoir l’air : “Tu ne travailles pas, toi, tu es à la maison.”
La société semble avoir oublié que s’occuper d’une maison, d’un enfant, d’une famille, c’est aussi un travail. Un travail invisible, épuisant, constant. Un travail qui ne donne pas de fiche de paie, mais qui façonne les êtres humains de demain.
J’ai une patiente - elle m’a autorisée à en parler - maman de trois enfants, un mari à horaires décalés. Elle gère tout : école, repas, lessives, rendez-vous, émotions, nuits écourtées.
Et quand elle dit qu’elle est fatiguée, on lui répond : “Bah, tu es à la maison, toi. Tu as le temps de te poser pourtant.”
Alors elle culpabilise, elle doute de sa légitimité. Et on se retrouve, en séance, à réparer une estime de soi qui n’aurait jamais dû être abîmée.
Oui, la société évolue. Oui, de plus en plus de pères revendiquent ce rôle, et c’est merveilleux.
Mais tant qu’on parlera encore des parents “au foyer” comme s’ils ne travaillaient pas, il y aura des blessures silencieuses à apaiser.
Alors, à vous, les travailleuses et travailleurs de l’ombre :
🕯 Celles et ceux qui font tourner le monde sans qu’on le voie vraiment.
🕯 Qui portent la maison, les enfants, les repas, les émotions.
🕯 Qui s’oublient parfois pour que tout tienne debout.
Vous avez le droit d’être fatigué·e, vous avez le droit d’avoir besoin d’air.
Et surtout, vous avez toute votre place dans ce monde.
Parce que si un jour, vous faisiez grève… je crois bien que la Terre tournerait beaucoup moins rond ! 🫶