11/11/2025
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- Le coq du clocher : -
symbole de lumière, de vigilance et de foi
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Sur nombre de nos églises de France et d’Europe, un coq d’or ou de cuivre veille du haut des clochers…
Il est juché sur la croix qui couronne la flèche…
Ce coq, exposé aux vents du ciel, n’est pas un simple ornement : il est un signe. Il parle le langage de la foi et de la vigilance ; il proclame la lumière au cœur de la nuit.
Né de la rencontre entre la symbolique évangélique et l’art sacré médiéval, il a traversé les siècles comme un témoin discret de la prière et de l’espérance chrétiennes.
Le coq du clocher, c’est à la fois l’appel de l’Évangile et la voix de l’Église.
Avant d’être hissé au sommet de la flèche, on grave parfois sur son métal des paroles saintes, comme « un acte de foi et de mémoire » :
« Vigilate, quia nescitis diem neque horam » (Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure) (Évangile selon saint Matthieu, XXV, 13).
C’est ainsi que le coq, dès son érection, devient un prédicateur muet mais éloquent de la vigilance chrétienne.
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- I -
Le coq dans l’Écriture :
fidélité et conversion
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Saint Pierre : le reniement …
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L’image du coq nous ramène au cœur de l’Évangile : au reniement de Pierre : « Et aussitôt, le coq chanta. Alors Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. Et sortant, il pleura amèrement » (Matthieu 26, 74-75).
Ainsi, le coq rappelle à chacun la fragilité du cœur humain et la miséricorde du Seigneur. Il invite, comme Pierre, à reconnaître nos fautes et à revenir vers le Christ.
Saint Léon le Grand exhortait le peuple de ces mots : « Que le souvenir de Pierre nous apprenne à pleurer nos chutes et à chercher dans la miséricorde divine la guérison de nos âmes » (Sermo 59).
Et sur la poitrine du coq, on gravait parfois ce cri de pénitence :
« Priusquam gallus cantet, ter me negabis » (Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois) (Évangile selon saint Luc, XXII, 61).
Saint Pierre : de la chute à la conversion
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Mais ce même coq, qui rappelle la chute, annonce aussi la conversion :
« Et statim iterum gallus cantavit… et coepit flere » (Et aussitôt, le coq chanta de nouveau… et Pierre se mit à pleurer) (Évangile selon saint Marc, XIV, 72).
Chant du remord… il devient aussi chant de l’espérance.
Ainsi, à chaque aube, le coq répète au chrétien l’appel de saint Paul :
« Nox processit, dies autem appropinquavit. Abiciamus ergo opera tenebrarum et induamur arma lucis » (La nuit est avancée, le jour est tout proche ; rejetons les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière) (Romains, XIII, 12).
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- II -
Le coq :
symbole du Christ ressuscité
et de la lumière…
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Le coq n’évoque pas seulement la faiblesse humaine ; il annonce la victoire du Christ.
Comme le chant du coq dissipe les ténèbres et annonce le jour, le Christ ressuscité fait fuir la nuit du péché et de la mort.
Saint Ambroise écrit : « Le coq est la voix qui annonce le jour, comme le Christ est la lumière qui chasse la nuit » (Expositio Evangelii secundum Lucam, IV, 68).
Et saint Augustin ajoute : « Comme le coq réveille les dormeurs par son chant, ainsi le prédicateur réveille les âmes endormies dans le péché » (Sermo 237, 1).
Ainsi dressé sur la flèche de l’église, le coq chante silencieusement la Résurrection : il proclame que la lumière s’est levée sur le monde, et que nul ne doit dormir à l’heure où le Christ passe.
« Omnis aurora ad conversionem vocat » (Chaque aurore est un appel à la conversion) (Saint Augustin, Enarrationes in Psalmos, Ps. 62, 7).
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- III -
Le coq :
signe de vigilance pastorale…
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Depuis les premiers siècles, le coq symbolise aussi la vigilance du pasteur (évêque ou prêtre), qui veille sur le peuple confié à sa garde.
« Veillez et priez, car vous ne savez pas à quelle heure viendra le Seigneur » (Matthieu 26, 41).
Une hymne ancienne de la liturgie latine chante :
« Gallus jacentes excitat, et somnolentos increpat » (Le coq réveille ceux qui sont couchés et il reprend les somnolents).
Cette voix du coq, c’est celle du zèle pastoral : éveiller les consciences, prévenir le danger, ranimer la ferveur…
Saint Grégoire le Grand rappelait : « Il faut que le pasteur soit sentinelle dans la nuit, afin de discerner l’aube qui s’annonce » (Regula Pastoralis, II, 7).
C’est pourquoi, dans certaines régions, on grave sur le métal du coq cette maxime monastique :
« Ad galli cantum Christianus recordetur vigilare et orare » (À la voix du coq, le chrétien se souvient qu’il faut veiller et prier) (Règle de saint Benoît, chap. VIII — De l’office de nuit).
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- IV -
Le coq et la France chrétienne
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Le mot latin gallus signifie à la fois coq et Gaulois.
Jadis, les Romains se moquaient des Gaulois à cause d’une coïncidence linguistique, car en latin le mot gallus signifie Gaulois… mais aussi coq !
Avec le temps, les rois de France ont adopté le coq pour son courage et sa bravoure. Pendant la Révolution, il devient le symbole du peuple et de l’État : il apparaît sur la monnaie.
De cette coïncidence est née une symbolique forte : le coq est devenu le signe de la Gaule, puis de la France chrétienne.
Dans les siècles de foi, on voyait en lui l’image d’un peuple vigilant, courageux et fidèle à la lumière du Christ.
Pie XII, dans son message aux Français pour le XIVᵉ centenaire du baptême de Clovis, rappelait que « la vocation de la France est d’être lumière parmi les nations, fidèle au Christ et à l’Évangile ».
Ainsi, le coq dressé au-dessus de nos clochers unit l’identité nationale à la foi des ancêtres : il chante à la fois la patrie et la Résurrection.
Et le vieux dicton du pays normand le résume : « Le coq sur le clocher rappelle au village endormi que Dieu veille encore » (Proverbes et dictons du vieux pays de Caux, éd. Rouen, 1898, p. 47).
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- V -
Le coq et le souffle de l’Esprit
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Le coq du clocher n’est pas immobile : il tourne au souffle du vent, docile à sa force invisible. Il devient alors l’image de l’Église conduite par l’Esprit Saint.
« Spiritus ubi vult spirat » (L’Esprit souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va) (Jean III)
Ainsi le coq, pivotant au sommet de l’église, enseigne la docilité spirituelle : fidèle à la croix, mais attentif au souffle du Seigneur qui passe.
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- VI -
Échos du Magistère et de la tradition
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Selon une tradition attestée, le pape Léon IV, vers l’an 850, commandada de placer un coq au sommet de chaque clocher d’Occident, en souvenir du reniement de Pierre et du pardon du Christ, mais aussi comme signe de la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Cette coutume, enracinée dans la symbolique évangélique, s’est transmise à travers tout le Moyen Âge et demeure vivantecommandat sacré.
N’oublions pas les paroles prononcées à Notre-Dame de Paris lors de la bénédiction du coq …
« Le coq est le héros du jour, mais c’est bien le Christ que nous fêtons », déclara Monseigneur Ulrich, archevêque de Paris.
« Tout est toujours tourné vers Lui. Le coq nous ramène vers le Christ : vers l’Eucharistie, la Parole, les sacrements vécus dans cette cathédrale, et bien sûr, vers les tonnes de prières qui seront apportées en son sein par ses visiteurs, chacun avec sa foi ou sa confiance. Tous, croyants ou non, sauront qu’ils sont dans un lieu marqué par la présence divine. »
Monseigneur Ribadeau-Dumas, le recteur de la cathédrale, déclara : « Ce coq est le signe même que cet édifice n’est pas seulement un édifice patrimonial et culturel. » …. « Il a été construit pour la gloire de Dieu et le fait même qu’à l’intérieur de ce coq se trouvent les reliques est quelque chose de très fort, qui nous permet de nous projeter vers le 8 décembre 2024, jour de la réouverture de la cathédrale. » N’oublions pas non plus les paroles de l’archevêque de Paris lors de la réinstallation de ce nouveau coq sur la flèche de Notre-Dame (en 2023) : « Ce coq est le signe que cet édifice n’est pas seulement un monument de pierre, mais une demeure de la gloire de Dieu. »
Que retenir de tout cela ?
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—> Ce coq est : veilleur de lumière…
—> Les coqs de tous nos clochers veillent, annoncent et prient…
—> Il veille, comme le pasteur sur son troupeau…
—> Il annonce, comme le prophète, la venue du jour…
—> Il prie, silencieusement, au sommet de l’église, tourné vers le ciel…
—> Il est : Signe du Christ ressuscité, emblème du peuple de Dieu, gardien de la foi et de la lumière…
—> Coq du clocher proclame, dans le vent et le silence, que : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jean 1, 5).
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