12/10/2025
On parle beaucoup de guérison transgénérationnelle.
Mais on oublie que nos lignées ne nous ont pas légué que des blessures.
Tes ancêtres ne t’ont pas seulement légué leurs blessures. Ils t’ont également transmis la force de les guérir.
On parle souvent des blessures de nos lignées.
Des traumas qui se répètent, des schémas qui se rejouent, des douleurs qui s’impriment jusque dans la chair.
Mais on oublie trop souvent que dans ces lignées, il y a aussi de la lumière.
Des mémoires d’amour, de courage, de savoirs anciens.
Des graines de puissance que le temps n’a pas su étouffer.
Oui, tu portes les cicatrices de celles et ceux qui t’ont précédée.
Mais tu portes aussi leur souffle.
Leurs chants murmurés dans le noir.
Leurs rires étouffés qui refusèrent de s’éteindre.
Leur foi silencieuse, obstinée, indestructible.
Tu es la somme de toutes celles qui ont tenu bon quand le monde s’effondrait.
Tu es la prière que tes ancêtres ont faite sans savoir qu’elle aurait ton visage.
Et si tu ressens aujourd’hui la douleur de ta lignée,
c’est parce que tu es celle qui a la force, la conscience et la lumière nécessaires pour la transformer.
Mais souviens-toi : guérir, ce n’est pas tout effacer.
C’est rendre grâce à ce qui fut.
C’est accueillir les ombres, et les bénir jusqu’à ce qu’elles révèlent leur trésor caché.
C’est reconnaître que même dans les failles, il y a de la beauté.
Lorsque tu respires profondément, tes ancêtres respirent avec toi.
Lorsque tu te libères d’un poids, ils se libèrent aussi.
Et lorsque tu danses, ris, pries ou crées,
ils t’entourent, invisibles, fiers, émerveillés de te voir accomplir ce qu’ils n’ont jamais pu oser.
Ils t’ont donné des blessures, oui.
Mais aussi la force de les transcender.
Ils t’ont légué la mémoire du feu, la patience de la terre, la souplesse de l’eau et le souffle du vent.
Ils t’ont légué la Foi.
Et cette foi est ton héritage le plus précieux.
Alors arrête de ne voir que les chaînes.
Regarde les ailes.
Elles étaient déjà là, repliées dans ta colonne, attendant que tu te souviennes.
Tu n’es pas le maillon faible d’une histoire douloureuse.
Tu es le point d’inflexion, la renaissance, la flamme nouvelle.
Ce que tu guéris en toi éclaire sept générations avant toi,
et sept après.
Alors, parle à ta lignée.
Allume une bougie, prononce leurs noms, rends-leur leur humanité.
Dis-leur : Je vous vois. Je vous honore. Mais je choisis la paix.
Et à travers toi, ils goûteront enfin au repos qu’ils attendaient depuis des siècles.
« Tu n’es pas venue pour porter la douleur de ta lignée, tu es venue pour lui rendre sa lumière.
Et chaque fois que tu choisis l’amour, le pardon ou la vérité, les murs du passé s’effondrent pour laisser entrer le soleil. »
Et toi, qu’as-tu reçu de beau de ta lignée ?
Pas ce qui a blessé… mais ce qui t’a fortifiée, nourrie, éveillée.
Partage-le ici, pour que nos mémoires se souviennent ensemble du beau.
Corinne De Leenheer