09/11/2025
J’ai vu des femmes enceintes avoir honte à la maternité, faute d’hygiène.
Et j’ai vu des infirmières les laver avec douceur, couper leurs ongles, peigner leurs cheveux.
J’ai entendu, dans des mots simples mais bouleversants, leur gratitude :
« Mon bébé naîtra propre, grâce à vous. »
J’ai vu une infirmière se faire passer pour la mère d’une femme atteinte d’Alzheimer.
Dans ses jours les plus sombres, la patiente demandait pardon à cette mère qu’elle ne reconnaissait plus — une mère déjà partie.
L’infirmière lui a dit qu’elle lui pardonnait, qu’elle l’aimait.
Et dans ce moment suspendu, j’ai vu une étreinte qui guérissait tout : un soulagement profond avant le dernier adieu.
J’ai vu des aides-soignantes couvertes de vomi, tenant la tête d’un enfant en pleine crise, juste pour qu’il ne se sente pas seul.
J’ai vu des infirmières soulever des patients deux fois leur taille, avec des mains fortes et un cœur immense — pour les laver, les rafraîchir, leur rendre un peu de dignité.
J’ai vu une infirmière bercer un bébé mort-né.
Elle l’a baigné dans de l’eau tiède, lavé tendrement, coiffé, habillé —
pour que la mère, dans sa douleur mais avec son droit, puisse lui dire adieu en paix, avec douceur, comme si son enfant dormait simplement.
J’ai vu des infirmières chercher un prêtre, un pasteur, un imam, un guérisseur — tout ce qui pouvait apaiser une âme selon sa foi.
J’ai vu des infirmières, dans ces salles où la peur règne, courir vers le danger :
se précipiter auprès d’un patient infecté, inconscient, pour qu’il ne se blesse pas —
au risque de leur propre vie.
Et j’ai vu des infirmières enchaîner les doubles gardes, sans repos.
Laissant derrière elles leurs enfants, leurs partenaires, leurs familles —
parce que soigner ne peut pas attendre.
Parce que l’éthique, le devoir, l’amour… passent avant tout.
S’il existe une profession plus humaine, plus noble, plus sacrée que celle d’infirmière,
pardonnez mon ignorance —
mais je ne la connais pas.
Honorons nos infirmières. 🕊️
Jason Lapointe