22/10/2025
Et si respirer par la bouche n’était pas si anodin ? [ Extrait de ma dernière Newsletter]
Beaucoup de personnes que j’ai accompagnées ces dernières années, en parallèle des soins en acupuncture, étaient convaincues qu’il fallait inspirer par le nez et expirer par la bouche.
Une idée largement répandue, mais rarement questionnée en profondeur.
En réalité, la bouche ne devrait servir à respirer que dans des cas très spécifiques : lors d’un sprint ou une activité physique intense, si le nez est totalement bouché, ou dans le cadre d’un exercice respiratoire ciblé proposé par un professionnel.
En dehors de ces contextes, c’est le nez qui est conçu pour respirer.
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Pourquoi respirer par le nez est si essentiel
Respirer par le nez, c’est bien plus que filtrer l’air :
c’est le préparer, le calibrer, le vivifier.
L’oxygène y est réchauffé, humidifié, dynamisé, et enrichi d’un gaz essentiel : l’oxyde nitrique (NO), qui dilate les bronches et les vaisseaux sanguins, facilitant ainsi les échanges dans tout le corps.
Mais ce n’est pas tout.
Pour que l’oxygène atteigne vraiment vos cellules, il lui faut une “clé” biochimique : le dioxyde de carbone (CO₂).
Ce gaz, souvent considéré à tort comme un simple déchet, est en réalité un régulateur central de l’oxygénation cellulaire. Il permet à l’hémoglobine de relâcher l’oxygène qu’elle transporte.
Ce principe, découvert en 1904 par le physiologiste danois Christian Bohr, est encore mal connu aujourd’hui. Et pourtant, il change tout dans notre compréhension de la respiration.
À noter : notre corps est conçu pour conserver environ 85 % du CO₂ qu’il produit, n’en rejetant normalement que 15 %. Ce CO₂ restant participe à l’équilibre acido-basique du sang, à la dilatation des vaisseaux et à une oxygénation cellulaire efficace.
📌 À titre de comparaison : le CO₂ n’est pas plus un déchet pour votre corps qu’il ne l’est pour la planète.
C’est une question d’équilibre là aussi : s’il y avait plus d’arbres, ils s’en délecteraient.
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Quand la bouche s’en mêle…
Expirer par la bouche, c’est évacuer trop de CO₂.
Résultat : l’oxygène s’accumule dans le sang, mais reste sous-utilisé.
Inspirer par la bouche aggrave le déséquilibre : on emmagasine un air non filtré, sans oxyde nitrique, mal absorbé.
Ce “manque d’air” que vous ressentez parfois en montant un escalier ou parfois même en vous accroupissant ?
Ce n’est pas un manque d’oxygène, mais un manque de CO₂, qui empêche l’oxygène disponible d’être utilisé correctement.
Des conséquences insidieuses mais évitables
Respirer de manière inadaptée — souvent, rapidement, par la bouche — devient une habitude invisible. Mais ses effets se répercutent en profondeur :
• vasoconstriction : le sang circule moins bien dans les extrémités, le cou, le cerveau ;
• tissus mal nourris : les déchets s’accumulent, la régénération diminue ;
• troubles associés : syndrome de Raynaud, varices, tendinopathies, arthrose, baisse de concentration, troubles du sommeil, fatigue chronique, déséquilibres hormonaux… et, sur le long terme, un terrain plus propice aux maladies dégénératives.
Dit comme ça, cela peut sembler alarmant.
Mais ce n’est pas une fatalité.
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Une respiration qui se rééduque
Notre respiration est malléable.
Elle s’adapte à ce qu’on lui demande, pour le meilleur… ou pour le pire.
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut lui réapprendre à fonctionner.
Mais cela demande du temps.
À force d’expirer par la bouche, le corps perd peu à peu sa tolérance au CO₂. Il devient plus réactif, plus fragile face à l’effort et au stress.
La rééducation est donc progressive.
Elle demande de la patience, de la douceur, de la régularité.
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Une pratique, un chemin
Comprendre l’utilité du CO₂ ne suffit pas à transformer sa respiration.
Il faut l’éprouver, l’incarner, l’explorer.
C’est dans cet esprit que j’ai conçu un accompagnement centré sur la respiration fonctionnelle dans la marche, pour réapprendre à respirer dans le rythme de la vie quotidienne, sans l’isoler en dehors du mouvement.
Vous trouverez un peu plus bas un flyer de présentation d’une proposition collective, mais je propose aussi cet accompagnement en suivi individuel, selon vos besoins.
Et si un jour, un·e hypnothérapeute ou un·e sophrologue vous propose d’expirer par la bouche, ne soyez pas inquiet·e.
Dans le cadre d’un travail en conscience, cette suggestion a tout son sens : réduire le CO₂ pour altérer temporairement la vigilance du cerveau et ouvrir une porte vers un autre état de perception.
Ce n’est pas la bouche en elle-même qui est le problème, c’est l’automatisme inconscient, répété des milliers de fois par jour, sans conscience, qui finit par déformer l’équilibre subtil de notre biologie.
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À découvrir :
Respiration fonctionnelle dans la marche
Si ces lignes ont éveillé votre curiosité, je vous propose d’aller plus loin.
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