07/12/2025
Votre mère peut vous transmettre ses blessures.
Il existe des douleurs qui ne commencent pas avec vous.
Elles viennent de votre mère.
Et parfois même de votre grand-mère.
Dans beaucoup de familles, les femmes ont appris à survivre, pas à vivre.
Elles ont appris à :
– se taire quand elles souffrent,
– supporter l’injustice pour “sauver le foyer”,
– ne pas pleurer pour ne pas paraître faibles,
– cacher leurs peurs, leurs blessures et leurs humiliations.
On leur a dit :
“Endure.”
“Ne réponds pas.”
“Ça va passer.”
“Une femme forte ne se plaint pas.”
Alors elles ont gardé tout à l’intérieur.
Et ce qu’une femme garde en elle… finit toujours par se transmettre.
Une mère qui a grandi dans l’abandon transmet la peur d’être oubliée.
Une mère qui a été humiliée transmet la honte.
Une mère qui n’a jamais été aimée transmet la peur de ne pas être suffisante.
Une mère blessée transmet, sans le vouloir, une fille qui pense qu’elle doit mériter l’amour en souffrant.
Ce ne sont pas des malédictions mystiques.
Ce sont des mémoires émotionnelles, portées dans le corps et dans la conscience.
Ce sont des histoires que le sang n’a jamais oubliées.
Beaucoup de femmes se battent aujourd’hui contre des émotions qui ne viennent même pas de leur propre vie :
la colère de leur mère,
les larmes de leur grand-mère,
la solitude des femmes de leur lignée.
Et parce que personne ne leur a expliqué cela, elles se sentent “bizarres”, “trop sensibles”, “trop faibles”, “incompréhensibles”.
Alors qu’en vérité…
Elles portent l’héritage d’un combat qu’elles n’ont jamais choisi.
Guérir, ce n’est pas accuser.
Guérir, c’est comprendre.
Comprendre que votre douleur a une histoire.
Et que cette histoire peut être transformée.
À partir du moment où une femme décide de guérir, c’est toute la lignée qui respire.
Car ce que les mères n’ont pas pu libérer… les filles peuvent le libérer.
Et ce que les filles guérissent… leurs futurs enfants ne le porteront plus.
KABEYA - Institut de la Mémoire