27/11/2025
Vous avez probablement remarqué que je ne publiais quasi plus🤔, pourtant j’ai encore mille choses à partager sur cette page. ✍️
J’ai reçu tant de messages plus gentils les uns que les autres, des : comment ça va? Et ta famille? Et le cabinet? Tu ne publies plus … et la collecte des restos♥️?
Au début de l’année je m’interrogeais sur le fond , la forme, le format , j’hésitais , j’écrivais et je ne publiais pas. 🙄
Au fur et à mesure j’ai eu l’impression d’éviter ma page👚.
J’ai retiré de mon quotidien ce rendez-vous si important jusque là, écrire, raconter des histoires, faire ce que je sais faire de mieux, après mon travail, mon métier de maman et mon flan pâtissier 😝.
La raison est assez claire pour moi aujourd’hui et je tente de vous l’expliquer pour que cela le soit aussi pour vous.
Au fil des publications, et au fil des naissances 🐣puisque c’est le nom de mon cabinet, la page est devenue informative, quelques recommandations de temps en temps, mais comme je n’ai pas l’âme d’une scientifique 🔬🧪🧑🔬ni le temps pour être très pointue, c’était finalement une trace, un carnet de bord📖, un témoignage de mes pensées de sage-femme👚, parfois de mes pensées de femme 🤦♀️et souvent de mes pensées de mère👩👧🏼👧🏼👦🏼
Ma Life comme diraient mes enfants, ou mon conjoint , tu racontes ta Life !
Les publications étaient un fil 🧵 , un cordon que je gardais présent, presque palpable avec mes patientes 🤰🏽🤱. Un lien qui sans vraiment le comprendre s’était aussi créé avec celles et ceux que je ne connais pas, qui un jour ont croisé ma page.
C’est gentil un carnet de bord📕, un carnet de route📗, un croquis de vie, ça ne veut de mal à personne, beaucoup de médecins👩⚕️, sages-femmes 👚en tiennent. Des petites anecdotes de nos journées drôles 🤣ou éprouvantes 😩si banales mais si sincères. Baptiste Beaulieu médecin généraliste, en fait toujours des très justes sur insta.
D’autres comme lui sont plus doués que moi, ils écrivent pour de vrai, sont publiés, reliés avec une jolie page de couverture📓.
Au travers de ces lignes que j’écris, corrige, réécris, il y a vous🤍, vos histoires, vos émotions, nos rencontres.
Il y a ce qu’on appelle les belles histoires, les happy-end et celles toutes aussi belles mais qui n’ont pas que des fins heureuses 😔😢.
Il y a comme à la météo, du soleil ☀️et du temps gris ☁️ Il y a du chaud doudou moelleux 🥰, du miel, et des ronces pleines d’épines. Il y a tant de vies et tant d’histoires.
Mais ces histoires que nous partageons ensemble dans la vie, la vraie, ne m’appartiennent pas à moi seule , et encore moins n’appartiennent à cette page.
En 2025 j’ai pris peur 😧 de trop en dire, dans ce format qui utilise des algorithmes, l’IA🤖, et tout un tas de choses que je n’imagine pas.
Heureusement que je n’imagine pas le millième de ce que cela représente. Toutes ces infos partagées sur nos téléphones, nos ordinateurs, analysées 📊📉📈
Un matin une maman m’a partagé un lien d’une publication. J’ai retrouvé sur une autre petite page aux 30 followers (sûrement un début de page) un texte que j’avais écrit il y a plusieurs années ici. 🧐😱
Ce texte très personnel sur ma maman, se voulait surtout éclairant, il était un passé qui ne reviendra pas, où les mères étaient empêchées d’allaiter, leur bébé gardé en pouponnière, leurs conjoints à la porte des salles de naissance.
Ce texte était pour moi, pour elle ma maman, et pour toutes les mères d’hier et d’aujourd’hui.
J’ai copié le texte de la page, retrouvé le mien et j’ai comparé les deux. Aucune différence entre les deux textes, pas une virgule n’avait été changée. J’étais clonée 👯♀️en quelque sorte, moi qui aimerais tant pouvoir le faire quand je manque de temps.
J’ai compris que tout ce que j’écrivais était public à l’instant où je tapais sur la touche publier maintenant.
Je ne l’ai réellement compris qu’à ce moment là. Un 10 tonnes en pleine face. Un gouffre qui m’avalait était sous mes pieds. Mon téléphone devenait un danger entre mes mains.‼️⚠️⛔️
Peut-être qu’une page comme la mienne qui n’a que 1500 followers n’est pas tout de suite copiée, et qu’elle passe un peu inaperçue pendant 12 ans.
Ou peut être n’ai je pas vu tous les copiés-collés?
Mais il est certain que je n’avais ni vu ni voulu voir ce danger.
Cette prise de conscience a grandi avec les mois.
En même temps j’ai moi même installé ChatGPT sur mon téléphone , regardé l’ampleur que prenait l’info partagée.
J’ai petit à petit cessé d’écrire sur ma page.
Ce n’était pas un sevrage des réseaux sociaux, je n’ai jamais vraiment publié au titre perso. Mais c’était inconcevable d’écrire avec le ❤️ , parfois les larmes💧, et de redouter en même temps que cela soit repris, ou utilisé contre vous ou contre moi.
J’ai continué d’écrire. Mes notes sur mon smartphone sont pleines de publications non publiées.
Et surtout j’ai continué mon travail celui qui compte, j’ai continué mes suivis, recopié le prénom de vos bébés sur mon agenda, compté les filles et les garçons. Rassurer, accompagner, surveiller.
A l’ombre des réseaux, j’ai cherché des créneaux pour vos visites à domicile, galéré pour des places de stationnement, porté ma balance mes affaires et ma fatigue fais des consultations non écourtées, râlé des RVs non honorés non excusés😡, puis rappelé des dizaines de patientes.
Je sais que c’est ça le plus important et que ma déception de ne plus pouvoir partager est bien peu de choses.
Voilà ce qu’il se passe chez moi en ce moment. J’ai douté et j’ai préféré écouter ce doute dans le doute 🙄.
Je ne ferme pas la page car peut-être que mon cerveau trouvera un format, un ton qui ira bien avec vous et avec moi.
Cela m’a fait plaisir d’écrire à nouveau📝✒️, cela m’a fait du bien de poser cela😌. Et un jour j’aurais une formule qui ira bien avec les chroniques d’un cabinet de sage femme 👚
Je reviendrai ✨