09/08/2022
💠 L'hyper-sollicitation, ou quand ton enfant ne te lâche jamais ou presque 💠
🔸Beaucoup de parents d'enfants atypiques connaissent cette hyper-sollicitation. J'utilise volontairement le terme "atypiques" car, selon moi, il n'y a pas que les enfants porteurs de handicaps qui sont concernés, mais également souvent les hypersensibles et/ou HPI, par exemple.
J'entends par hyper-sollicitation le fait pour l'enfant de solliciter sans cesse, presque sans répit, le parent. Pour s'occuper, pour des interrogations, pour des demandes, pour répondre à des angoisses etc.
Vous vous en doutez, ou bien le constatez par vous-même si vous le vivez, c'est exténuant, encore plus lorsque c'est multiplié par plusieurs enfants.
🔸Ce qu'il est important de préciser, c'est que, dans la grande majorité des cas, l'enfant n'a pas l'intention ni même souvent la conscience de sur-solliciter le parent. En gros ce n'est pas "pour le faire suer" comme pensent certains, ni parce qu'il "fait son bébé". Il ressent un besoin et s'adresse à sa figure d'attachement principale pour obtenir une réponse.
🔸Ce qui est compliqué, c'est que, dans un certain nombre de cas, le comportement de l'enfant va exiger une grande réactivité de la part du parent. Il faut donc toujours être prêt, toujours au taquet, toujours être disponible. Pour répondre, donner, empêcher, faire, surveiller etc.
Dans le cas des enfants autistes et/ou hyperactifs, les faire attendre n'est souvent pas une option. Ils ont besoin d'une réaction rapide voire immédiate. Que ce soit pour calmer une angoisse, stopper une mise en danger ou autre. Ça peut carrément être une question de survie.
🔸Ce qui est épuisant dans l'hyper-sollicitation, c'est aussi la répétition. Répétition des comportements difficiles à canaliser, répétition des mêmes questions auxquelles il fait toujours donner les mêmes réponses etc.
Vous êtes donc fatigué physiquement, nerveusement et cognitivement. L'hyper-sollicitation vous pompe toute votre énergie. Et elle vous conduit également à renoncer à faire certaines choses ou à retarder leur exécution. Vous accumulez alors les retards et/ou devez faire certaines choses le soir, la nuit, ou bien zapper vos rares moments de pause pour essayer de rattraper les choses. Tout ceci en étant dans un état peu compatible avec une efficacité optimale.
🔸La plupart des gens ne s'imaginent pas à quel point être sur-sollicité est éreintant. Si vous osez l'évoquer, on vous dira souvent :
"Bah, c'est ça, les enfants ! Tu les a voulus, t'assumes !".
"C'est parce que tu sais pas les occuper"
"T'as de la chance ! Mieux vaut un enfant comme ça qu'un enfant passif !" etc.
Sauf que :
Oui, on assume notre rôle de Maman. On l'assume à fond. On ne se plaint pas d'être Maman, mais d'être fatiguée, et c'est humain ! On ne se plaint pas d'être sollicitée par eux mais d'être sur-sollicitée au point que même aller faire p**i devient un luxe. Au point qu'il ne nous reste plus un seul neurone de disponible.
Nos enfants, on fait généralement tout pour les occuper, on prévoit des tonnes de choses à l'avance (plutôt que de nous reposer quand ils dorment), on accumule les activités. On aimerait qu'ils sachent jouer seuls, au moins un peu, mais beaucoup en sont incapables, même si on essaie de leur apprendre.
On a de la chance, oui, par certains côtés, notamment lorsqu'il s'agit de curiosité intellectuelle, moins quand l'enfant vous repose la même question pour la 36 ème fois de l'heure juste parce qu'il a encore besoin d'entendre la réponse pour tenter de se rassurer.
🔸Bref, il faut souvent vivre cette hyper-sollicitation pour bien comprendre ce qu'elle implique et ses conséquences.
Merci de ne pas juger les mamans épuisées qui essaient de trouver une oreille pour écouter leur épuisement ou une épaule pour reposer leur tête fatiguée.