02/10/2022
L’enjeu de la digestion est de faire passer le bol alimentaire d’une condition hétérogène, qui est du « non moi », Vijatya, à de l’homogène qui va faire partie de mes tissus, de « moi », Sajatya. Ceci par un passage du grossier au subtil grâce à Agni, l’élément feu qui est en nous.
Notre feu digestif n’est pas assez puissant à lui tout seul pour assimiler certains nutriments dont nous avons besoin. Ainsi, nous cuisinons la nourriture, nous la faisons cuire et nous combinons des aliments entre eux.
Karana - la cuisine
Cuisiner est l’art de changer les qualités, guṇa, d’une substance, dravya, pour la rendre la plus assimilable possible.
Paka - La cuisson
A l’image d’une énorme buche de bois qui se divise en cendres, l’élément feu attendri les substances, les rend plus légères et les divisent.
La qualité du feu est de transformer, que cela soit notre feu digestif, ou notre gazinière : lorsqu’on cuit un aliment, celui-ci devient plus chaud, plus mou et donc plus digeste.
La cuisson est donc conseillée dans deux cas lorsque :
1 – L’aliment est lourd, « guru » Exemple : les céréales sont appelées en Ayurvéda « Sukhadāya ». Ce sont des substances froides, humides, lourdes et généralement sucrées, onctueuses et plaisantes, Sukha signifiant bonheur, plaisir.
2 - La personne a une digestion faible de naissance, ou affaiblie par des circonstances de vie. Il est conseillé une cuisson « pilaf » qui consiste à faire griller le riz quelques minutes avant de la cuire à l’eau. Le contact direct du riz avec le feu permet de le rendre plus léger, laghu, pénétrant, tīkṣṇa et chaud, uṣṇa. Pour équilibrer l’action trop « brûlante » du feu, on utilise un corps gras comme le ghee.
Samyoga – La combinaison
La combinaison est très utile en cas d’Āma, toxines stockées dans l’organisme. Āma, de qualité fermenté, Śuktata, et lourde, guru, empêche une digestion complète et notamment d’assimiler les principes actifs d’une plante médicinales. La combinaison, yoga, permet de rendre une substance assimilable. Exemple de la « teinture-mère » : l’alcool, une substance très pénétrante, tīkṣṇa, permet d’être certain de l’absorption de la plante et de sa diffusion dans le corps.