28/11/2025
SEPT À HUIT : ENCORE UN REPORTAGE TROMPEUR…
… diffusé dimanche dernier.
Je souhaite aujourd’hui relayer le témoignage de Julie, une collègue hypnothérapeute travaillant dans un pôle santé qui vient de vivre exactement ce que j’ai moi-même subi de la part de Sept à Huit :
➡️ promesse d’un reportage neutre
➡️ deux jours de tournage sérieux
➡️ et au final…un sujet orienté qui dévalorise les thérapies complémentaires et trahit la confiance accordée.
L’équipe de Pôle Santé est composée de 10 praticiens : ostéopathes, psychothérapeutes, naturopathes, hypnothérapeutes, travaille dans une structure de soins en collaboration avec des médecins. Cette équipe avait accepté de témoigner pour montrer la collaboration constructive et intelligente entre la médecine conventionnelle et les pratiques complémentaires.
Rien de tout cela n’a été montré.
Au contraire, le titre choisi « Déserts médicaux, la tentation des guérisseurs », installe d’emblée le soupçon et jette le discrédit sur des professionnels de santé dont l’éthique est irréprochable.
Je connais ce procédé. Je sais le goût amer qu’il laisse.
Je comprends Julie qui écrit dans son témoignage : « un reportage à vomir »
Je partage le texte de Julie en signe de soutien et pour rappeler que malgré ces obstacles médiatiques, nous continuerons à œuvrer pour une approche humaine, respectueuse et ouverte de l’accompagnement thérapeutique.
La vigilance reste plus que jamais nécessaire pour défendre nos valeurs et lutter contre la désinformation et les mensonges.
« Bonjour,
Je voulais vous partager ma mésaventure, car elle touche entre autres nos professions.
Je travaille dans un Pôle Santé dans lequel nous sommes 10 thérapeutes, réunissant des compétences différentes, avec notamment ostéopathie, naturopathie, psychothérapie, médecine chinoise, bains thérapeutiques pour bébé.
Il y a deux mois nous avons été sollicités par une journaliste de TF1, qui souhaitait que l’on participe à un reportage de 7 à 8 avec pour intitulé selon elle « l’essor des médecines douces dans les zones de déserts médicaux ». Toujours dans ses dires, le reportage mettrait en lumière la manière donc les thérapies complémentaires s’articulent et travaillent en collaboration avec le monde médical. Elle a été rassurante concernant que le reportage se voulait neutre, ni à encenser ni à critiquer. Ils étaient également intéressés par recueillir les retours de nos consultants.
Après concertation, nous validons leur venue, certains collègues étant tout de même réticents et méfiants quant à leurs réelles intentions (ça reste TF1).
Nous nous organisons pour leur venue, prévue sur 2 jours de tournage : nous validons toutes les prises de vue avec nos consultants, prévenus en amont, nous proposons un planning avec mise en lumière de toutes nos pratiques. Les journalistes obtiennent des interviews de qualité, aussi bien que ce soit les consultants, qui se montrent sincères dans leurs témoignages et émotions, et également les thérapeutes.
Personnellement, j’ai 3 séances qui ont été filmées :
- une pour une consultante venue avec une thématique d’hypersensibilité et le souhait de mieux comprendre ses émotions,
- une pour des douleurs chroniques en attendant les examens médicaux avec des délais exorbitants (séance hypnoantalgie),
- une autre d’Hypn’Ostéo, qui combine comme son nom le veut, hypnose et ostéopathie. Le but : accéder à une libération émotionnelle et tissulaire en même temps, une combinaison très appréciée chez nos consultants.
A savoir que j’ai eu l’habitude depuis longtemps de travailler en collaboration avec les kinés / ostéos, car je pratiquais également l’hypnose dans un Centre de Réadaptation, et ces séances combinées trouvaient toute leur place pour aider les patients à progresser dans leur rééducation.
A savoir également que je leur avais donné le nom d’un médecin avec lequel je travaille facilement, qui pratique également l’hypnose, et qui par sa sensibilité et son ouverture a offert également des échanges exceptionnels. Ce médecin anime depuis quelques années des Cercles de Paroles pour les thérapeutes, lieu de partage où il est possible de déposer, de se sentir écouter sans jugement et dans le respect. Au-delà de parler de sa souffrance en lien avec la pénurie de médecins et l’impossibilité d’accueillir de nouveaux patients, il a proposé des pistes de réflexions, des idées, pour améliorer la situation actuelle globale.
Vient le jour de l’émission, dimanche dernier, où déjà on déchante en voyant l’affiche sur les réseaux. « Déserts médicaux, la tentation des guérisseurs ». Le ton est donné.
Le reportage, pour ceux qui l’ont vu, n’est absolument pas ce qui était annoncé. La chasse aux marabouts et aux sorcières est ouverte, ils mettent en lumière des pratiques qui peuvent poser question. Je ne débattrai pas au sujet de la diversité de ce qui a été montré.
Nous, sur les 2 jours de tournage, il n’en est resté que quelques secondes par-ci par-là. Notre avis, c’est que finalement on ne leur a pas donné grand-chose à manger pour nourrir leur reportage à vomir.
Nous sommes en cours de réflexion quant à la suite à donner, chacun de nous ayant vécu cette désillusion différemment.
Là où j’étais heureuse de pouvoir porter la voix des hypnos et continuer à montrer au grand public quels bienfaits cela peut apporter, je me suis retrouvée en colère, salie, trahie.
Je fais donc ce partage pour dire que, j’y ai mis tout mon cœur, mais il reste du chemin à faire, et le choix des médias à travers lesquels nous communiquons est primordial. Nous n’aurons pas de retombées négatives car nous n’avons rien à prouver, mais cela ne fera hélas pas avancer les mentalités concernant le rôle que l’on peut jouer en collaboration avec le corps médical.
Merci de m’avoir lue. »
Julie écrit « nous n’aurons pas de retombées négatives car nous n’avons rien à prouver » ; je n’en suis pas si sûr ; il faut préalablement réagir et montrer l’imposture pour renverser la désinformation comme nous le faisons ici car pas mal de personnes gobent la bouche ouverte tout ce qui est dit sur les médias mainstream.
Photo : Julie Dulac (ce n’est pas la même Julie 😉) et son caméraman le jour du tournage à La Roche sur Yon. Pour qu’ils soient facilement identifiables par d’autres potentielles victimes car à mon avis ils ne vont pas s’arrêter là.
Merci de faire circuler.