20/10/2025
On parle beaucoup de bien-être, de relaxation, de lâcher-prise…
Mais on parle rarement de l’intention du toucher.
Dans nos vies pressées, le geste devient souvent mécanique : on touche pour masser, soigner, séduire — rarement pour écouter.
Et si la sensualité, au lieu d’être confondue avec la sexualité, redevenait simplement cette capacité à sentir le monde à travers la peau ?
Ce n’est pas une idée romantique ni un concept spirituel : c’est un retour au corps, à sa lenteur, à son intelligence naturelle.
C’est peut-être là que commence le vrai contact.
‼️ Sensualité n’est pas sexualité.
De nos jours, il y a des mots — comme des gestes — dont le sens a dérivé et perdu sa signification originelle.
Que ce soit par simplification, raccourci ou méconnaissance, une confusion peut régner… notamment à propos du toucher.
Si on parle de massage « sensuel » ou de masser de manière consciente, présente, sensorielle, beaucoup lèveront le sourcil et laisseront leur imaginaire partir dans des contrées classées X.
L’idée ici n’est pas de faire ici une thèse pour savoir d’où vient ce bug collectif ni pourquoi tant d’autres mots provoque le même effet, seulement remettre les pendules à l’heure concernant la sensualité dans le cadre du massage.
🌿 La sensualité, c’est tout ce qui éveille les sens.
Que ce soit une œuvre d’art, une mélodie ou un toucher, la sensualité n’est pas forcément liée à la sexualité.
C’est simplement sentir, ralentir, se déposer dans l’instant, en étant ouvert·e.
Pendant des siècles, nombre de philosophes, d’auteurs et de poètes ont parlé de la sensualité comme d’un moyen de se connecter au monde et à soi.
À propos du toucher, Christian Hiéronimus — formateur en relations humaines et spécialiste des techniques du toucher et du massage — en parle comme d’une présence en éveil :
un toucher qui ne veut rien prendre, qui ne cherche pas à aller quelque part — juste à être là, pleinement.
✋ Autrement dit : Un toucher conscient, c’est un dialogue muet.
C’est une main qui ne pousse pas, qui n’impose rien. Qui écoute la peau, la texture, le rythme intérieur.
Un toucher qui demande la permission, même sans parler.
Un toucher qui ne pense pas “faire du bien”, mais qui accompagne ce qui est vivant.
Quand le toucher n’est pas chargé d’attentes ou de projections, qu’il n’a pas de scénario — ni thérapeutique, ni érotique —
alors un autre plan devient possible :
🌀 Le plan du sensible, du vivant, du lien.
💫 Une forme d’intimité non sexuelle mais profondément incarnée.
🌬 Une porte vers le corps comme lieu de conscience, pas comme objet de consommation.
Et pourtant… on mélange tout.
Parce que nos imaginaires sont saturés de fantasmes, de peur, de flou.
Parce qu’on n’apprend jamais vraiment à toucher. Ni à être touché·e.
Parce que le corps, on le contrôle, on l’évalue, on le sexualise. Trop. Et rarement dans la justesse.
💭 Et si on réapprenait à toucher avec l’intention d’honorer ?
Pas de séduire, d’exciter ou de réparer.
Juste d’être là, avec l’autre, avec soi, avec le vivant.
C’est peut-être ça, la vraie sensualité :
un geste qui ne veut rien, mais accueille tout.
Un grand merci à .studio_photographie et pour la création de cette magnifique et inspirante photo