16/09/2020
Diversité alimentaire- Microbiome- Glucides & crises convulsives
ATTENTION, cela pique un peu ... mais c'est HYPER intéressant !
L’article scientifique ( The fecal microbiome and metabolome differs between dogs fed Bones and Raw Food (BARF) diets and dogs fed commercial diet. M. Schmidt et al, 2018) aborde la thématique de la relation entre l’alimentation et les crises d’épilepsie, sujet qui m’a toujours interpellée car les crises sont bien souvent "idiopathiques" (origine(s) inconnue(s)) et rapidement le chien est étiqueté comme "épileptique".
Dans ma pratique j’ai pu croiser des chiens présentant des convulsions à répétition attribuées à tort ou à raison à de l’épilepsie (ce n'était pas le motif de la consultation). Lors des bilans, qu’ils soient comportementaux ou ostéopathiques, je préconise (sauf si problématique vétérinaire avérée) un passage à une alimentation plus physiologique (crue ou à défaut à des croquettes présentant des taux très faibles en glucides). Dans tous les cas la modification du régime alimentaire a permis de diminuer et parfois même stopper les crises , ce qui n’était en aucun cas l’objectif premier, simplement de se rapprocher au mieux de la physiologie de l'animal.
A la lecture de cet article le lien entre la disparition/ diminution des crises et le régime est apparu clairement. La prévalence de crises d’épilepsie chez le chien peut-être estimée entre 1 et 2% et la plupart des traitements utilisés ne visent à traiter que les crises convulsives sans approche préventive. D’ailleurs environ un tiers des chiens traités continuent à avoir épisodiquement des crises .C’est pourquoi des recherches ont été menées pour établir l’impact éventuel de l’alimentation. Le papier du groupe allemand fait référence à certaines études montrant une amélioration de phénomènes épileptiques chez l’enfant avec des protocoles alimentaires qui ont été testés et améliorés depuis les années 1920 (Epilepsia, 44(Suppl. 7):26–29, 2003).
De la même manière certains protocoles ont été expérimentés chez le chien avec les régimes de type cétogènes: riches en graisses avec des protéines adaptées et surtout pauvres en sucres; le ratio graisses sur protéines et sucres étant de 4 pour 1. Le protocole pour chien testé dans l’étude (British Journal of Nutrition (2015), 114, 1438–1447) est riche en acides gras de longueur intermédiaire (6 à 12 atomes de carbone). On observe une augmentation de métabolites de type neurotransmetteurs (régulateurs de l’activité cérébrale) ou précurseurs de neurotransmetteurs. La présence de ces neurotransmetteurs permet clairement de stabiliser et de prévenir les crises convulsives.
Le traitement a été comparé à des alimentations en croquettes classiques beaucoup plus riches en sucres. Il montre une amélioration notable de la survenue de crises convulsives. Dans le cas de l’alimentation crue* ces proportions (graisses versus protéines et surtout sucres) sont respectées ce qui explique la corrélation avec les observations dans ma pratique.
*Il est évident que nous parlons ici d’une alimentation crue équilibrée.
Sources :
The fecal microbiome and metabolome differs between dogs fed Bones and Raw Food (BARF) diets and dogs fed commercial diet. M. Schmidt et al, 2018
Epilepsia, 44(Suppl. 7):26–29, 2003)
British Journal of Nutrition (2015), 114, 1438–1447