16/10/2025
Je vais te dire pourquoi il t’est difficile de pardonner. Ce n’est pas parce que tu es rancunier, ni fermé, ni incapable d’aimer. C’est parce que ton esprit se souvient, mais ton cœur n’a pas encore compris ce qu’il a vécu.
Il y a une différence entre savoir qu’il faut pardonner et sentir que le pardon est prêt.
Le pardon, ce n’est pas un geste mental, c’est une transmutation intérieure. Il ne naît pas du devoir, mais de la lucidité. Tant que la blessure est encore vive, pardonner ressemble à trahir sa propre douleur. Alors tu résistes, tu bloques, tu gardes cette tension entre ce que tu voudrais libérer et ce que tu ne peux pas encore déposer.
Mais regarde bien, quand tu refuses de pardonner, ce n’est pas l’autre que tu emprisonnes, c’est toi. Tu continues à porter en toi la vibration de ce que tu veux pourtant quitter. Tu revis l’histoire à chaque pensée, tu l’entretiens à chaque souvenir.
Et à force de vouloir protéger ton cœur, tu le gardes fermé.
Le vrai pardon n’efface pas le passé, il le rend inoffensif. Il ne justifie rien, il comprend. Il te permet de voir l’autre non pas comme un ennemi, mais comme un être qui, à son niveau de conscience, n’a pas su faire mieux.
Et cette reconnaissance-là ne vient que quand ton regard se détache de la douleur pour voir la mécanique plus vaste de l’expérience.
Pardonner, ce n’est pas dire "c’est bien ce que tu as fait". C’est dire "je ne veux plus te porter dans ma colère". C’est te retirer du cycle de réaction pour revenir à ton axe. C’est un acte de souveraineté, pas de faiblesse.
Alors oui, parfois le pardon prend du temps. Il se prépare en silence, au rythme de ton évolution. Mais il finit toujours par venir, quand tu comprends que tout ce qui t’a blessé t’a aussi révélé.
Parce qu’au fond, le pardon n’est pas un cadeau pour l’autre, c’est la porte par laquelle tu redeviens libre.
Acquario Waterman
