10/11/2025
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Réflexion personnelle
Il m’arrive encore d’entendre que « faire payer » un accompagnement de thanadoula ne serait pas convenable. C'est un peu comme si la présence au chevet d’un mourant ou l’écoute d’une personne endeuillée relevait du don et non pas d’un métier.
Et pourtant… les pompes funèbres, les soignants, les prêtres ou les thérapeutes sont rémunérés pour leur engagement, leur savoir-faire.
Pourquoi la dimension émotionnelle, humaine, relationnelle serait-elle la seule à ne pas avoir de valeur ?
En tant que thérapeute, je n’ai jamais vu personne remettre en question le fait de payer pour un accompagnement, une écoute professionnelle. Mais il semblerait que dès que la mort s’invite, tout se pare d’une autre charge symbolique. A cet endroit-là, tout doit se donner et se taire.
Je crois que ce malentendu vient du fait que la thanadoula agit, en majorité car ce n'est pas sa seule tâche, dans un espace très intime, celui du cœur, du sacré, sans réels gestes dits "techniques". Dans notre culture, seule la gratuité semble garantir la pureté de l’intention.
Mais ma posture, justement, incarne l’inverse de cela. Elle s’accorde au besoin de la personne, elle ne force rien, elle s’ajuste à ce qui se vit. C’est donc la définition même du “convenable” : ce qui convient, ce qui respecte, ce qui soutient sans interférer.
Ce n’est pas « inconvenable » de faire payer un accompagnement. A mes yeux, ce qui le serait, ce serait de considérer que la présence humaine, l’écoute et la justesse ne valent rien.
Mon accompagnement Thana de fin de vie et du deuil se doit d'être convenable et pour cela, il demande du temps à accorder à chacun.
Il m'a demandé une formation longue et complète et une expérience solide dans l'accompagnement professionnel.
Je reste dans la certitude qu'il y a de la place pour tout. Combien de fois, ai-je également entendu "j'aurais tellement aimé avoir quelqu'un à mes côtés pour pouvoir profiter de ses derniers instants et d'être dans mon juste rôle"...