02/11/2025
💛 Un bout de moi pour Elles 💛
Le 1er novembre 2025, une journée particulière pour moi… et pour beaucoup d’autres.
L’EndoRun commence : l’événement sportif officiel dédié à l’endométriose, pour soutenir la recherche.
Je fais partie de celles à qui on a dit que « c’était normal », qu’il fallait serrer les dents.
J’étais de celles qui paniquaient à l’idée de s’inscrire à une course, priant pour que mes règles ne tombent pas ce jour-là.
On m’a mise sous Exacyl à Millau. J’ai fini mon seul et unique semi avec ma cup qui s’était fait son propre run… dans ma culotte.
C’est une infime partie de la vie des femmes atteintes d’endométriose, d’adénomyose, de SOPK… et le sport, car pour la majorité d’entre elles, l’idée même d’en faire semble impossible à envisager.
Ras-le-bol. Il faut lever les tabous.
Dire la vérité, parler vrai, utiliser les bons mots.
Car pour plus de 2 femmes sur 10, ce sont des maux qui dirigent chaque jour de leur vie.
Je ne compte plus les fois où j’ai dit : « c’est bon, je suis en reprise »…
Et où j’ai dû arrêter, encore et encore.
Impossible d’avoir un entraînement assidu, trop compliqué de s’engager sur un trail.
Je n’avais pas encore conscience que le pire était à venir…
Début 2024 : des crises de douleur au-delà de l’imaginable. Une vie de famille. Un cabinet à faire tourner.
Au moment où j’écris, je n’en reviens pas de ce que j’ai traversé, comme si j’en étais aujourd’hui spectatrice.
Un jour, mon ostéo me parle de l’endométriose. Et le parcours du diagnostic commence.
Je n’étais pas prête !
Des mois d’attente pour les rendez-vous, toujours sous morphine. Des crises qui pouvaient durer jusqu’à 6 semaines. Chaque geste du quotidien était un enfer.
Je vous passe les rendez-vous absurdes, les larmes, l’incompréhension, la profonde solitude…
Parce que quand on est malade, on dérange.
On impacte, malgré soi, son entourage.
Les gens sont là, mais ils veulent continuer à vivre et c’est normal. Difficile, mais normal.
Alors j’ai mené mon combat.
Voyant les regards inquiets de mon amoureux et de mes enfants, ma grande qui a dû me ramasser par terre du haut de ses 14 ans…
Mes filles me regardaient, impuissantes, mais toujours là pour m’encourager à ne pas lâcher.
Et c’est là que l’un de mes plus gros défauts est devenu une force :
👉 Je suis EXCESSIVE !
Enfant, j’ai fait péter les plombs à ma famille.
Ado, les profs en ont fait les frais.
Et aujourd’hui, je suis une thérapeute teintée de cette même intensité.
En quelques semaines, je suis devenue une pro du sujet. J’ai rien lâché, fais des kilomètres pour passer des bilans, des IRM, des échos…
Cette excessivité m’a poussée à chercher, creuser, tester, expérimenter.
Jusqu’au jour où j’ai entendu :
« Non, Madame Auffret, vous n’êtes pas f***e. »
Je me suis effondrée. De soulagement. D’être enfin reconnue dans ce que j’avais traversé, en grande partie seule.
Je ne devais pas relâcher c’était peut-être mon sprint final.
Les rendez-vous, la fatigue, la colère, l’impuissance.
« Lâche rien, Cha. Respire, Cha. »
Une opération : la ligne d’arrivée.
Aujourd’hui, je suis en partie finisher.
D’une maladie systémique, sans fin.
J’ai eu la chance d’une opération qui m’a libérée des crises, mais mon quotidien me rappelle que mon corps reste en inflammation permanente.
L’alimentation, les compléments, le sport… tout est devenu un soutien de chaque instant.
Et malgré cette m***e qui a failli me faire oublier qui j’étais,
👉 je suis devenue ma meilleure amie.
Je continuerai à me battre pour toutes les femmes que je reçois au cabinet et ailleurs.
Je vous donnerai de mon excessivité pour ne jamais lâcher 💪
Tout ce texte, pour vous dire qu’aujourd’hui, c’est le deuxième jour de l’EndoRun,
et que je termine mon premier 25K avec 800D+,
3 mois après mon opération… et PENDANT MES RÈGLES, oui la blague !
Merci à mon amoureux de m’avoir accompagnée,
à mes parents pour la garde des enfants,
et à nos amis pour leurs messages 💛