30/10/2025
A SAVOIR comment maximiser la performance de votre pompe à chaleur air/eau ?
Lorsqu’elle remplace une chaudière, la pompe à chaleur (PAC) air/eau promet de diviser par deux (voire par trois) votre facture de chauffage tout en réduisant jusqu’à dix fois vos émissions de CO₂. Mais toutes les installations n’atteignent pas ces résultats. C’est ce que révèle une vaste étude de terrain menée par l’ADEME sur 100 maisons équipées à travers la France. Bonne nouvelle : des réglages simples et des choix techniques judicieux peuvent tout changer. Voici comment tirer le meilleur de votre installation.
D’où vient la performance d’une pompe à chaleur air/eau ?
Contrairement aux chaudières classiques, les PAC air/eau n’affichent pas un rendement fixe. Leur performance varie d’un logement à l’autre. Cette efficacité, mesurée par le Coefficient de Performance (COP), dépend d’un grand nombre de facteurs : la température extérieure, la qualité de la pose, la précision des réglages, mais aussi le type de chauffages utilisés (radiateurs ou plancher chauffant). Résultat : des écarts notables sont observés entre les installations. L’étude menée par l’ADEME sur 100 maisons individuelles à travers la France l’illustre clairement. En moyenne, les PAC analysées affichent un COP de 2,9, ce qui signifie que pour 1 kWh d’électricité consommée, elles produisent 2,9 kWh de chaleur. Mais cette moyenne cache de fortes disparités. Certaines PAC bien installées et correctement réglées dépassent un COP de 4, tandis que d’autres, moins optimisées, peinent à atteindre 1,8. En clair, selon les conditions d’installation et d’usage, la même technologie peut offrir des résultats différents.
Une PAC sur trois pourrait être plus performante
Dans cette étude, on apprend qu’une pompe à chaleur sur trois pourrait être plus performante si elle bénéficiait de réglages adaptés ou d’une installation plus rigoureuse. Une marge de progression significative, donc, qui peut transformer un simple équipement en véritable levier d’économies. Autre point essentiel à retenir : la performance d’une PAC n’est pas conditionnée par le niveau d’isolation du logement. Si l’isolation reste indispensable pour améliorer le confort, réduire les besoins énergétiques et lisser les pics de consommation, elle n’est pas un prérequis pour un bon rendement d’une PAC air/eau. Même une maison peu isolée peut tirer le meilleur parti de sa PAC, à condition d’être équipée de radiateurs suffisamment grands pour fonctionner à basse température.
Une facture de chauffage divisée par deux
Les bénéfices concrets sont à la hauteur des promesses. Une PAC bien configurée permet en moyenne de diviser par deux la facture de chauffage, et dans les cas les plus performants, par trois. Elle réduit aussi drastiquement l’empreinte carbone du logement, avec des émissions de CO2 divisées par 8 à 10 par rapport à une chaudière fioul ou gaz. Enfin, l’investissement peut s’avérer rapidement rentable : deux ans seulement avec les aides publiques en vigueur au moment de la campagne de mesure et six à huit ans sans aide.
Quatre leviers pour booster la performance de votre pompe à chaleur air/eau
Voici les clés à connaître et les réglages à demander à votre installateur.
Levier n°1
Abaisser la température de l’eau de chauffage
C’est le réglage qui conditionne en grande partie l’efficacité de la pompe à chaleur. Plus l’eau envoyée dans les radiateurs est chaude, plus la PAC consomme d’électricité et plus son rendement chute. Contrairement à une chaudière, qui chauffe souvent à 60 °C, une PAC est conçue pour fonctionner à plus basse température, idéalement entre 35 et 45 °C. Cette température est régulée par un paramètre appelé « la loi d’eau ».
La loi d'eau : C’est un réglage qui définit automatiquement la température de l’eau envoyée dans vos radiateurs en fonction de la température extérieure. Plus il fait froid dehors, plus l’eau est chaude. Donc votre installateur doit absolument connaitre cette loi d'eau !!
Levier n°2
Miser sur des radiateurs adaptés (ou un plancher chauffant)
Le type de radiateurs influe directement sur la température de fonctionnement de la PAC. Des petits radiateurs exigent une eau plus chaude pour chauffer correctement une pièce, ce qui diminue le rendement de l’installation. À l’inverse, de grands radiateurs ou un plancher chauffant permettent de diffuser efficacement la chaleur même à basse température, optimisant ainsi le fonctionnement de la pompe à chaleur. Ainsi, même une maison peu isolée peut avoir une PAC performante, à condition que ses radiateurs soient adaptés. Cela signifie que le remplacement ou l’ajout d’un ou plusieurs radiateurs dans certaines pièces peut suffire à améliorer la performance, sans forcément passer par une rénovation lourde.
Levier n°3
Trouver les bons réglages
Dans l’étude de l’ADEME, un tiers des PAC analysées étaient mal réglées ou mal installées. Or, il faut éviter les réglages imprécis ainsi que les arrêts/démarrages trop fréquents (appelé « cyclage »). Cela réduit la durée de vie de la PAC et fait grimper la consommation. Une bonne configuration repose donc sur plusieurs points. La programmation horaire doit privilégier les phases de chauffe en journée, lorsque l’air extérieur est plus doux, car cela améliore le rendement global. Il est également important que l’utilisateur ait accès à l’historique des cycles de marche/arrêt : une pompe à chaleur ne devrait pas démarrer et s’arrêter plus d’une fois par heure. Au-delà, il convient d’alerter l’installateur pour corriger le paramétrage.
Levier n°4
Choisir un bon installateur… et lui poser les bonnes questions
Le professionnalisme de l’installateur est primordial. Une PAC mal posée et mal réglée, même si elle est « haut de gamme », ne tiendra pas ses promesses. Avant toute signature, plusieurs points doivent être vérifiés avec votre installateur :
- la présence d’une loi d’eau personnalisée dans le devis,
- la compatibilité du système avec les radiateurs existants,
- la mise en place d’un suivi de performance,
- les références du professionnel, ainsi que sa certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), indispensable pour bénéficier des aides publiques.
- calcul de dimensionnement de l'installation proposée par le chauffagiste/installateur
- contrat de maintenance / SAV
- demander si le technicien qui interviendra possède une attestation de capacité à la manipulation des fluides frigorigènes qui est obligatoire pour tous les personnels (diplômés ou non) manipulant des fluides frigorigènes ou intervenant sur les équipements de réfrigération, de climatisation et de pompe à chaleur (maintenance, dépannage, installation, démantèlement des équipements).
Plusieurs catégories d’activités sont mentionnées pour l’attestation de capacité (article R. 543-99 du code de l’environnement). L’attestation de capacité à la manipulation des fluides frigorigènes est donc obligatoire.
Enfin dernier point, faire confiance à l'artisan qui a "pignon" sur rue, qu'une société qui vient de je ne sais où ...