14/11/2025
🩷 Mon corps n’est pas le même, mais il est encore mien.
Il y a une réalité dont on parle très peu en consultation :
👉 la sensation d’étrangeté corporelle après un cancer.
Pas la “perte d’estime de soi”, pas la “réconciliation”, pas la “positivité”.
Juste ce fait clinique : votre corps change et votre cerveau met beaucoup plus de temps à l’intégrer.
Ce décalage a un impact énorme sur l’image de soi, le rapport au toucher, à la mobilité, à la fatigue, au regard de l’autre… et pourtant, il reste sous-estimé.
Voici ce que mes patientes me disent le plus souvent et que personne ne leur avait expliqué :
1️⃣ On peut être en rémission et ne plus comprendre son propre corps.
Le corps réagit différemment, parfois de façon imprévisible : douleurs, tensions, modifications sensorielles, fatigue neuromusculaire.
Ce n’est pas “dans la tête”.
👉🏻C’est un phénomène d’incongruence corporelle : le cerveau a du re**rd sur la transformation physique.
2️⃣ Se regarder dans le miroir peut devenir un moment technique, pas émotionnel.
Beaucoup me disent : “Je me regarde pour vérifier, pas pour me reconnaître.”
👉🏻C’est un signe que le cerveau est encore en mode monitoring, pas en mode identité.
3️⃣ On peut se sentir fonctionnelle… mais pas “habiter” vraiment son corps.
Faire les gestes, tenir le quotidien, reprendre les activités… Et malgré ça, avoir la sensation que le corps est “en prêt”, “en transition”, “en mode surveillance”.
👉🏻Cette dissociation n’est pas un échec :
c’est un mécanisme d’adaptation après un choc corporel majeur.
4️⃣ La réappropriation corporelle n’est pas un objectif esthétique.
C’est un enjeu de sécurité intérieure. Ce n’est pas une question d’aimer son corps. Mais de retrouver un sentiment d’ancrage, de cohérence, de fiabilité même minimale.
Parce que pour se sentir en paix, il est nécessaire d’abord se sentir “dedans”.
👉 Qu’est-ce qui vous surprend le plus dans votre corps aujourd’hui ?