13/11/2025
Je ne connaissais pas Hélène, Mathieu, Hodda et Halima.
Je ne connaissais pas non plus Milko, Elif, ni tous les autres enfants du paradis de cette terrible nuit du 13 novembre.
Mais je connaissais l’un de ceux qui ont commandité l’indicible.
Enfin… je connaissais l’enfant qu’il avait été. Pas le monstre qu’il est devenu — et que je ne nommerai pas.
Ni par son nom de guerre, ni par son prénom.
Les gens ne naissent pas monstres. Ils le deviennent.
Moi, j’ai connu un copain de la cour d’école. À l’âge où je pensais encore que, peu importe notre couleur, notre religion ou notre adresse, si nous étions dans la même école, c’est que nous étions tous pareils.
Puis, en grandissant, j’ai vu la réalité se fissurer : malgré les mêmes professeurs, les mêmes portes s’ouvraient toutes grandes pour certains, tandis qu’elles se refermaient violemment sur d’autres.
C’est de cela qu’il est question : le vivre ensemble. Pas la religion.
J’ai la même peine pour Azdyne Amimour, papa d’un terroriste, que pour le petit Melvil Leiris, qui a perdu sa maman ce soir-là.
Et j’ai le même mépris pour ceux qui ont tué — soi-disant au nom d’une religion — que pour ceux qui, dès le lendemain, tentaient de récupérer le drame — soi-disant au nom de la liberté.
Dix ans après, qu’avons-nous appris ?
Dans le doute, (re)lisons le magnifique livre du papa de Melvil, « Vous n’aurez pas ma haine »,
et souvenons-nous en écoutant La Chanson des Enfants Paradis.
Parce que la mémoire est un acte de résistance.
Et que le vivre ensemble n’est jamais acquis : il se construit, chaque jour. Mia
’aurezPasMaHaine