Aïe mes mots

Aïe mes mots Gestion des émotions / Ecoute bienveillante / Accompagnement personnalisé / Thérapie brève

06/12/2025

Lorsqu’un adulte tente d’aborder avec ses parents ce qu’il a vécu durant l’enfance — dévalorisation, humiliations, moqueries sur le corps, critiques récurrentes, invalidation émotionnelle, coups — il se heurte souvent à « la réécriture de son histoire ».

Cela n’a rien à voir avec un simple désaccord sur un événement précis, avec une divergence de perception.

C’est un mécanisme de défense qui vise à protéger le parent d’une remise en question qu’il estime insupportable.

🔥 Pourquoi certains parents réécrivent-ils l’histoire ?

Plusieurs spécialistes de la dynamique familiale — dont Racamier, Miller ou Forward — ont décrit des mécanismes de déni, d’inversion ou de projection dans les familles où il existe —entre autre— de la violence psychologique.

On observe notamment que certains parents :
- ne tolèrent pas l’idée d’avoir blessé leur enfant,
- ne supportent pas la notion de responsabilité,
- vivent la remise en question comme une attaque identitaire,
- utilisent le mensonge ou la distorsion comme protection psychique.

Pour ces parents, reconnaître les faits reviendrait à détruire l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.

🔥 Les formes les plus courantes de réécriture

——> Le déni frontal
- « Mais non, ça n’est jamais arrivé. »
- « Pourquoi tu inventes ça ? »
- « Tu cherches quoi avec ces histoires ? »

Le vécu de l’enfant —même une fois adulte— est remis en cause, purement et simplement.

——> La minimisation
- « Oh ça va ! C’était pour rire. T’as pas d’humour !»
- « Tu es vraiment trop sensible, on ne peut rien te dire ! »
- « On a tous vécu ça. On est pas morts. »
- « Tu ressasses, va voir un psy ».

La souffrance est ridiculisée, la violence normalisée.

🔥 L’inversion accusatoire

C’est un mécanisme très étudié (Freyd, Miller, Forward) : l’enfant devient responsable de ce qu’il a subi.
- « Si vraiment j’ai crié, comme tu dit, c’est à cause de toi : tu me poussais à bout. »
- « Tu étais impossible quand tu étais petit. Une bonne gifle, ça remet les idées en place. »
- « Tu cherchais toujours à te faire remarquer. »

On parle ici d’attitudes, de mots, de gestes, répétés sur des années de vie de l’enfant, pas de cas isolés.

🔥 La falsification du souvenir

Les événements sont réinterprétés pour protéger l’image du parent.
- L’humiliation est “une plaisanterie” mal comprise.
- L’agression est “une maladresse” sans importance.
- Les insultes sont “une phrase qui m’a échappé”.

🔥 La triangulation

C’est un procédé largement décrit : faire intervenir un tiers pour invalider l’enfant.
- « Demande à ta sœur si tu ne mens pas. »
- « Ton père peut témoigner que ça n’a jamais eu lieu. »

Le but ? Créer une coalition contre l’enfant.

🔥 Les effets sur l’adulte

Quand l’histoire familiale est niée et réécrite, l’adulte développe souvent :
- un doute massif sur sa perception des événements, de ses ressentis, de ses émotions,
- une culpabilité injustifiée,
- une difficulté à s’affirmer,
- une confusion identitaire,
- des troubles de l’estime de soi,
- une hypervigilance.

Pour certains, la réécriture familiale a le même impact que le gaslighting dans les couples :
Ils perdent progressivement
confiance dans leur propre réalité.

🔥 Ce qui distingue un parent juste d’un parent manipulateur

Un parent juste peut dire :
🌱« Je comprends. Je suis désolé. »
🌱« Excuse-moi, je me rends compte que je t’ai blessé. »
🌱« Je ne mesurais pas l’impact que mes paroles/actes avaient sur toi. »

Ce parent là, n’est pas parfait, mais il est ouvert à la discussion, il accepte de se remettre en question, il réfléchit à la situation vécue, aux ressentis, il reconnaît ses erreurs, et ajuste son attitude.

Le parent manipulateur :
🔸nie,
🔸minimise,
🔸accuse l’enfant/adulte,
🔸retourne la situation,
🔸dramatise,
🔸convoque des témoins,
🔸refuse toute remise en question.

Sa priorité : préserver son image, jamais la relation.

🔥 Ce que la thérapie permet

L’objectif n’est pas de tenter de convaincre le parent de ses tords, mais de restaurer la réalité interne de l’adulte.

Ce travail consiste à :
🌱valider le vécu,
🌱identifier les mécanismes parentaux,
🌱nommer les distorsions,
🌱déconstruire la culpabilité,
🌱construire un récit stable et cohérent,
🌱reconnaître que certains parents ne reconnaîtront jamais les faits.

« On ne peut pas se développer dans un environnement qui nie ce que l’on ressent. »
— Winnocot

Restaurer son histoire ne signifie pas se dresser contre qui que ce soit.

C’est se repositionner intérieurement pour sortir de la confusion et retrouver un appui intérieur suffisamment solide pour avancer.

N’oublions que nous sommes —pour la plupart— parents et que nous aurons aussi un jour, à accueillir la parole de nos enfants.

🌱 Avez-vous déjà été confronté à ce genre de situation avec vos parents ?
Belle journée !

01/12/2025

Déclaration de Philippe Meyrieu, pédagogue :
"Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille "faisait des enfants", aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de "mauvais parents"...
Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n'avons qu'à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture.
Cette conjonction entre un phénomène démographique et l'émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d'achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.
Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.
Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.
Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication "en temps réel", avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de "faire l'école". Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, "l'inversion de la dispersion".
Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée."

27/10/2025
02/10/2025
Et c’et plus ou moins selon chaque personne🤗
27/05/2025

Et c’et plus ou moins selon chaque personne🤗

23/05/2025

Bravo a tous avec pensée particulière à mes trois loulous

L’affection l’intimité
21/05/2025

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