05/12/2025
On pourrait croire qu’écrire est le geste le plus solitaire qui soit. Se retirer dans un lieu choisi, ouvrir un carnet, chercher ses mots. Pourtant, étonnamment, cette forme de solitude, au lieu de nous isoler, nous relie. Je pense souvent à vous, quand j’écris.
Je sais qu'à cet instant précis, ailleurs, dans une cuisine à l'aube ou un train bondé, d'autres mains tracent des lignes et déposent des mots.
Nous formons ainsi sans nous voir, un peuple silencieux. Un peuple dispersé mais uni par cette même nécessité de déposer un peu de soi sur le papier pour mieux habiter le monde. Cette pensée change la texture de ma propre solitude.
Elle me rappelle que nos doutes, nos ratures et nos élans ne sont pas des îlots perdus, mais des signaux envoyés dans la nuit. Nous tissons une toile invisible qui protège et élargit l'espace.
Écrire, au fond, c’est rejoindre ce peuple dispersé mais uni.