06/12/2025
Les Cendres Funéraires :
Quelles destinations après la crémation ?
En 2023, près de 45% des français
ont décidés de se faire crématisés.
D’ici à 2030, on estime que 60%
de la population privilégiera
la crémation à l’inhumation.
Face à l’augmentation de la crémation,
les pouvoirs publics sont venus encadrer
la destination des cendres funéraires.
Ainsi, depuis décembre 2008, les familles
ne peuvent plus conserver les cendres funéraires au domicile ni les diviser
dans plusieurs contenants.
Il est donc nécessaire de faire un choix
entre dispersion ou inhumation
des cendres funéraires.
Pour vous aider dans votre décision,
nous vous proposons de découvrir
toutes les possibilités en matière
de destination des cendres funéraires,
leurs avantages et inconvénients
ainsi que nos conseils
pour chacune d’entre elles.
1. Statut des Cendres Funéraires
La loi du 19 novembre 2008
donne un statut particulier
aux cendres funéraires :
“Les restes des personnes décédées,
y compris les cendres de celles
dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect,
dignité et décence.”
Désormais une urne contenant
des cendres funéraires
est juridiquement assimilée
à “un objet d’une copropriété familiale, inviolable et sacrée”.
La famille a donc l’obligation, en l’absence
de volonté écrite du défunt, de déterminer
le devenir des cendres funéraires.
Si elle souhaite une période de réflexion,
il est possible de conserver
l’urne funéraire au crématorium
pour une durée d’un an maximum
(des frais peuvent être facturés
par le crématorium).
2. Dispersion des Cendres Funéraires
Pour des raisons économiques,
les cendres funéraires sont le plus souvent dispersées.
Une pratique en constante augmentation
qui a nécessité la mise en place
de certaines règles permettant
d’encadrer la dispersion des cendres.
Dispersion dans un cimetière
Depuis le 1er Janvier 2013,
chaque commune de plus
de 2000 habitants doit posséder
un “site cinéraire“. Il s’agit d’une zone spécifique d’un cimetière qui permet d’accueillir les cendres funéraires
d’un défunt ayant opté pour la crémation.
Une dispersion dans un cimetière
se réalise dans un “jardin du souvenir”
ou “puit du souvenir” qui regroupe
les cendres dispersées de plusieurs défunts. Les cendres d’un défunt peuvent être dispersées dans n’importe quel cimetière sous réserve d’avoir obtenu l’autorisation préalable du maire
de la commune. Un récent décret permet
aux communes de mettre en place
une taxe de dispersion si elle le souhaite.
Dispersion en pleine nature
Il n’existe aucune définition juridique
de la notion de pleine nature.
Néanmoins, la dispersion en pleine nature doit préserver la liberté de chacun
à venir se recueillir sur le lieu
de dispersion des cendres.
En conséquence, la dispersion
ne peut pas être réalisée
dans des lieux privés mais également
sur la voie publique ou dans des jardins publics. On parle généralement
d’espace “non aménagé”.
Il est également possible d’envisager
une dispersion par voie aérienne,
depuis une montgolfière par exemple.
Si vous souhaitez disperser les cendres
dans une rivière ou un fleuve,
il convient d’interroger la mairie concernée
pour connaître vos droits
et obligations en la matière.
Une déclaration à la mairie du lieu
de naissance du défunt ainsi qu’à celle
du lieu de dispersion est nécessaire
afin d’indiquer le lieu et la date
de dispersion dans un registre spécifique.
Dispersion ou Immersion en mer
Dans le cas d’une dispersion en mer,
il est nécessaire de respecter
la réglementation maritime.
De plus, la dispersion doit avoir lieu
à plus de 300m des côtes
et hors des voies et espaces publics maritimes clairement balisés ou délimités. Une déclaration à la mairie du lieu
de naissance du défunt est à réaliser.
Pour immerger une urne en mer,
des règles plus strictes s’imposent.
Celle-ci doit s’effectuer à une distance minimum de 3 milles marins
des côtes (environ 6 km)
et hors des voies et espaces publics maritimes clairement balisés ou délimités
(port, chenal d’accès, parc de culture
ou d’élevage marin).
3. Créer une sépulture
pour des Cendres Funéraires
L’urne contenant les cendres funéraires
d’un défunt peut être inhumée
dans un cimetière. Pour cela, le défunt
doit respecter les conditions
d’accès fixées par la mairie.
Il s’agit le plus souvent de respecter
une des conditions suivantes :
Être ayant droit de la concession
Être domicilié sur la commune
Être né dans la commune
Sous réserve d’avoir obtenu
une autorisation préfectorale,
il est possible d’inhumer l’urne
dans une propriété privée.
Une servitude de passage devra
néanmoins être mise en place
afin de permettre à chacun de venir
se recueillir sur le lieu d’inhumation.
Découvrez maintenant toutes
les possibilités relatives à l’inhumation
des cendres funéraires dans un cimetière :
Case de Columbarium
Il s’agit d’une niche dans laquelle
repose les urnes funéraires
d’un ou plusieurs défunts.
En général, les cases de columbarium permettent d’accueillir jusqu’à 3 urnes.
Après le dépôt de l’urne dans la case,
celle-ci est refermée par une plaque
sur laquelle il est possible
de graver les noms, prénoms,
date de naissance et de décès
des défunts qui y reposent.
D’autres éléments de personnalisation peuvent être demandés comme
la pose d’un vase ou d’un médaillon.
Le prix d’une case de columbarium
varie selon les communes.
Il est composé généralement :
De l’achat de la case : 15, 30 ou 50 ans.
De l’achat de la plaque
Du règlement de la taxe de dépôt
d’urne ou d’inhumation
Des frais de gravure
À l’échéance de la concession
et si la famille ne souhaite pas
la renouveler, les cendres seront
dispersées au jardin du souvenir.
Cavurne
Le “cavurne“, aussi appelé “caveautin“,
est un caveau de petite dimension
permettant d’accueillir les urnes
des défunts ayant été crématisés.
Le cavurne peut accueillir jusqu’à 4 urnes.
Ce type de concession permet également
la pose d’un monument cinéraire
sur lequel est inscrit les noms
des défuntsqui y reposent.
Il s’agit du choix le plus coûteux
lorsqu’on envisage de créer
une concession pour une urne.
Le prix d’un cavurne comprend :
L’achat du cavurne
L’achat du terrain : 30 ou 50 ans
Le règlement de la taxe d’inhumation
ou de dépôt d’urne
En option : L’achat d’un monument
cinéraire (à partir de 1200€)
et les frais de gravure.
Sépulture Familiale
Si la famille possède une concession
de famille il est possible d’y inhumer l’urne
d’un défunt, sous réserve qu’il respecte
les conditions d’accès au cimetière
et à la sépulture. Soyez néanmoins vigilant
aux taxes qui peuvent vous être demandées par la mairie.
En effet plusieurs centaines d’euros peuvent vous être réclamés
en cas de “superposition”.
Urne inhumée dans un caveau familial
S’il s’agit d’un caveau, et quel que soit
le nombre de places restantes,
il est possible d’y inhumer une urne.
Selon le type de caveau et en fonction
de la présence ou non
d’un monument funéraire, les frais relatifs
aux travaux de marbrerie peuvent varier.
Il s’agit néanmoins de la plus onéreuse
des 3 situations citées ici.
Urne inhumée dans une concession
en pleine terre
Lorsque la concession a été créée
en pleine terre, l’urne peut-être glissée
dans le vide sanitaire sans retirer
le monument funéraire.
Il convient ici de privilégier une urne
dans un matériau résistant
(granit, bois, laqué ou aluminium).
Urne scellée sur un monument funéraire
Dernière solution, vous pouvez choisir
de sceller l’urne sur le monument funéraire. Une urne en granit ou en pierre
est obligatoire afin d’assurer
la conservation des cendres funéraires.
Nous recommandons également d’inscrire le nom du défunt
directement sur l’urne
afin d’être clairement identifiée.