09/11/2025
Au-delà de la faute : le féminin en mouvement
Dans l’histoire de la psychanalyse, la mère a souvent été tenue pour responsable des souffrances de l’enfant. Freud pose le théâtre de la psyché dans la dyade mère-enfant. Lacan formalise le désir et le manque : la mère devient symbole. Certains en ont tiré la conclusion rapide : si ça va mal, c’est la mère qui est en cause.
Puis viennent les femmes qui déplacent le regard.
Klein montre que l’enfant fabrique déjà son monde intérieur, projette et introjecte, invente du sens.
Miller révèle la violence des systèmes plus que la faute individuelle.
Dolto rappelle que l’enfant est un sujet et que la parole crée du sens : la mère réelle n’est ni idole ni coupable.
Benjamin ouvre l’espace relationnel : la souffrance se comprend dans l’échange, non dans la culpabilité.
Et Jung nous rappelle que le féminin n’est pas la mère, ni la femme, ni une personne : c’est une fonction psychique, un principe, un souffle à rencontrer dans chaque psyché.
La culpabilisation de la mère n’est pas une vérité clinique : c’est un héritage.
Aujourd’hui, nous pouvons passer ailleurs. La mère cesse d’être mythe causal. Le féminin devient principe d’émergence, lieu de symbolisation et d’accueil du sens.
La psychanalyse du XXIᵉ siècle ne cherche pas un coupable : elle cherche ce qui a manqué pour que le sens advienne.
Entrer dans cette perspective, c’est ouvrir le psychisme à sa propre ontologie et laisser le féminin — en nous et autour de nous — devenir lumière et principe de création.