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05/01/2021

Pour une société de la longévité - Accompagnement des personnes âgées en France

La Croix-Rouge française considère donc la difficulté de notre société à reconnaître une véritable place aux seniors en perte d’autonomie, comme personnes « capables » d’agir, de penser, de choisir, et tout simplement de continuer à vivre leur parcours de vie en pleine citoyenneté. La Croix-Rouge française souhaite donc un changement radical de mode de pensée et d’agir modifiant certains fondements historiques des modes d’organisation de notre système de santé et de prise en soin du Grand Âge.

C’est un défi que la Croix-Rouge française relève déjà ; mais sur lequel des efforts restent à faire, grâce notamment à l’implication des pouvoirs publics. L’association formule ainsi 14 propositions concrètes d’actions. Ces propositions ont pour vocation de venir enrichir le débat dans le cadre de la future loi sur le vieillissement et l’autonomie.

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Proposition 1 : Parcours de vie versus âge

Repenser le modèle de société et d’organisation des soins sous l’angle de parcours de vie plutôt que par une segmentation par l’âge.

Notre société, par sa définition de la dépendance, n’apparait pas comme bienveillante vis-à-vis de l’âge. L’âge est désormais un frein pour l’organisation des politiques publiques car il catégorise alors que l’évolution dans nos sociétés appelle à dépasser cette catégorisation. Il est donc essentiel d’organiser notre système de santé et les financements associés, sous l’angle de parcours de vie plutôt qu’en fonction de l’âge.


Proposition 2 : Autonomie versus Dépendance

Créer une Délégation Interministérielle de l’autonomie, garante de la cohérence des politiques publiques en faveur de l’autonomie.

Cette Délégation serait notamment chargée de :

Modifier l’ensemble du champ lexical qui touche au sujet du vieillissement sous un angle « positif » en assurant la promotion de l’autonomie plutôt que de la « perte ».
Élaborer une évaluation qualitative de tout le champ lexical utilisé dans le secteur et appliquer les « bons mots » au « bon moment » de chaque parcours de vie.
Prendre en considération le parcours de vie des personnes.


Proposition 3 : Valorisation de la transmission

Replacer la transmission aux jeunes générations au cœur de notre modèle de société.

Les personnes fragiles ont accumulé de nombreuses expériences, qu’elles soient professionnelles ou personnelles, tout au long de leur parcours de vie. Ce capital expérience est précieux et mériterait d’être davantage valorisé et transmis, aussi bien auprès des professionnels de la dépendance que des plus jeunes générations.

Pour ce faire, nous pouvons nous appuyer sur les personnes fragiles, dès l’école, et les inclure dans la formation des professionnels du soin et du prendre soin en leur donnant une place d’acteurs de ces formations en tant que « patients experts ». Il s’agit là d’un véritable levier de valorisation et vecteur d’utilité sociale.

Proposition 4 : Place aux Capabilités

Inverser le regard par la reconnaissance des capabilités de chaque personne fragile

En nous inspirant d’Amartya Sen, de la Théorie BOP (Base of Pyramid) de CK. Pralahad et Stuart L. Hart, il apparaît essentiel de pouvoir acculturer aux enjeux des capabilités dans l’accompagnement de la vulnérabilité liée aux parcours de vie en santé.

Cette approche modifie intégralement le regard porté sur ces vulnérabilités et renverse donc la manière dont elles sont considérées : source d’opportunités plutôt que de menaces, une orientation majeure pour l’intégrer dans notre modèle de société et dans l’intégralité des politiques publiques.

Cela relève également d’une réforme de la formation professionnelle et des référentiels métiers du Grand âge. Intégrer le savoir-être au-delà du savoir-faire, apprendre à écouter et valoriser, replacer l’autonomie d’agir des personnes accompagnées plutôt que des actes techniques de compensation, sont autant d’actions nécessaires à mener d’urgence pour redonner également du sens aux métiers.

La reconnaissance des capabilités se décline dans tous les domaines. Il s’agit, par exemple, d’adapter l’urbanisme pour que les personnes âgées puissent se déplacer sans difficultés, ou encore de leur redonner tout leur rôle dans la cellule familiale. Cette reconnaissance passe également par une meilleure connaissance de la gérontologie, il est donc fondamental de pouvoir renforcer dans la formation initiale l’apport gérontologique et élargir la formation d’Assistant de Soins en Gérontologie (ASG) à tous les professionnels aides-soignants en y associant la reconnaissance financière adéquate.

Proposition 5 : Numérique

Ne plus opposer systématiquement personnes âgées et numérique

Reconnaître les capabilités des personnes fragiles vieillissantes passe aussi par un accompagnement pour dépasser la fracture numérique. La Croix-Rouge française recommande qu’une alternative à la démarche en ligne soit maintenue pour toute démarche administrative, tel que préconisé à plusieurs reprises par le Défenseur des droits.

La Croix-Rouge française recommande également de changer le regard sur nos aînés, en ne considérant plus les personnes âgées comme inaptes à utiliser les outils numériques, et rendre le numérique attractif pour ces publics en évaluant finement leurs besoins, leurs attentes, leurs sources d’intérêt et leurs freins, grâce à une approche personnalisée. Il serait possible :

d’aider à l’installation des équipements pour ne pas décourager les publics les moins experts et proposer des services d’assistance de proximité adaptée et gratuite avec un contact humain pour favoriser le lien ;
d’accompagner l’accès aux droits des publics âgés en proposant un accompagnement humain, pour ne pas créer d’inégalités dans l’accès aux droits ;
de former les personnes âgées qui le souhaitent à l’usage du numérique, en s’adaptant à leurs besoins, pour favoriser leur autonomie ;
d’installer un contexte facilitant, dans des lieux fréquentés par les personnes âgées, y compris dans des lieux collectifs comme, par exemple, les EHPAD ou les USLD, pour leur permettre d’accéder et de s’intéresser aux outils numériques.


Proposition 6 : Citoyenneté et gouvernance

Considérer l’expression, la participation et l’écoute des personnes en situation de fragilité comme un vecteur de reconnaissance de la pleine citoyenneté.

Une reconnaissance de la citoyenneté de la personne en situation de fragilité passe en premier lieu par l’inclusion dans la cité et ce par l’exercice de leurs droits jusqu’au bout de leur parcours de vie, par leur participation active aux différentes instances au sein d’une collectivité territoriale (ville, intercommunalité, département, région, national…) ou d’une organisation du type opérateur du domicile et/ou d’établissement.

Reconnaître la citoyenneté et les droits de la personne fragilisée c’est pouvoir lui donner les moyens de les comprendre. Il est donc fondamental de retravailler la Charte des Droits et Liberté de la Personne accueillie pour laquelle la Croix-Rouge française a déjà porté un modèle actualisé diffusé à l’ensemble de ses établissements. L’ensemble des acteurs de la Silver économie devraient s’engager à respecter le libre choix des personnes fragiles, à respecter leurs choix et à n’œuvrer qu’avec leur accord.

Proposition 7 : Domicile versus domiciliaire

Passer d’une logique de lits ou de chambres à une logique d’habitat.

Nous souhaitons que toute personne avançant dans son parcours de vie puisse se sentir « chez elle ». Cela nécessite d’adapter l’approche et la conception des architectures, des organisations, des rythmes pour que chaque personne se sente « chez elle ». Contrairement au discours du « maintien à domicile » jusqu’au bout et pouvant entraîner un risque accru de perte d’autonomie, de perte de lien social, nous soutenons une orientation sur le « Bien chez Soi » dans chaque étape du parcours de vie. Ceci suppose la prise en compte d’un large spectre d’offre de services adaptés à chaque parcours, une évolution des organisations basée sur le parcours personnalisé prenant en compte les attentes au-delà des besoins ou encore l’intégration des concepts architecturaux faisant écho au domicile dans le cadre de lieux d’hébergements collectifs.

En d’autres termes, il s’agit de passer d’une logique hôtelière (notion de lits / chambres) à une logique d’habitat, de passer d’une logique organisationnelle commerciale à une logique de respect individuel.

Proposition 8 : Prévention versus compensation

Intégrer la prévention tout au long des parcours de vie dans les politiques de santé pour assurer une longévité en bonne santé à notre société.

Dans le cadre de cette société de la longévité, il nous apparaît essentiel de passer à une action majeure d’acculturation à la prévention dès le plus jeune âge. Le bien vieillir ne se décrète pas, il se prépare. Prévention à l’école, prévention en médecine, prévention en entreprise, prévention en famille, prévention dans l’habitat… autant de politiques publiques qui sont touchées par cet enjeu majeur.

A ce jour, nous ne faisons que compenser la perte d’autonomie, il est désormais temps de faire preuve de pro-activité de manière profonde, à l’instar d’autres pays où la prévention guide intégralement les politiques de santé. Développer des financements réels de l’Assurance maladie dans des actions de prévention comme en alimentation et nutrition, prévention des chutes, hygiène buccodentaire, troubles sensoriels, sport adapté… et le financement de toutes les activités de lien social permettant de lutter contre la perte d’autonomie.

Proposition 9 : Aidant/Aidé : une politique globale et des financements adaptés

Mieux reconnaître la place et la valeur de l’aidant dans les politiques publiques

La place des aidants est fondamentale dans la prise en compte de l’accompagnement de la fragilité. Quand cette reconnaissance n’est pas accordée, l’aidant peut devenir une nouvelle personne fragile. Reconnaître l’aidant est un signal fort pour notre société si l’on veut porter des valeurs de cohésion et d’humanité, qu’il soit aidant en activité professionnelle ou aidant à la retraite. Cela passera par des actions d’écoute, de formation, de répit, d’actions d’entreprises en faveur du maintien dans l’emploi, de financement d’actions de prévention.

Ne pas prendre en compte l’environnement de la personne aidée, c’est renforcer le risque de perte d’autonomie de celle-ci, tout en créant une nouvelle situation de fragilité chez l’aidant.

Proposition 10 : Encadrement adapté

Renforcer le taux d’encadrement à domicile et en établissement.

L’accompagnement professionnel des personnes vulnérables exige un taux d’encadrement adapté, aussi bien à domicile qu’en établissement. Pouvoir renforcer l’autonomie des personnes fragiles, développer l’écoute active, accompagner de manière personnalisée, cela demande du temps et ce temps est incompressible. Il est urgent de renforcer durablement les taux d’encadrement à l’instar des ratios de nos voisins européens ou du secteur du handicap.

La Croix-Rouge française propose également, dans ce cadre, de développer l’offre d’accompagnement social des aidants et de leurs proches malades, à travers des activités bénévoles complémentaires de celles des professionnels :

Faciliter les démarches des aidants et leur accès à l’information en créant des structures d’accueil conviviales de proximité ;
Inventer de nouvelles formes d’accompagnement solidaire des personnes âgées, en mobilisant des bénévoles.


Proposition 11 : Capabilités et Bénévolat

Promouvoir l’engagement comme réponse à l’isolement social et comme vecteur de valorisation des capabilités des personnes âgées

Le regard induit par les mots « retraité », « personne âgée », « senior » catégorise automatiquement les personnes en les renvoyant à une situation d’inactivité, d’oisiveté voire d’inutilité pour l’environnement. Cela représente un potentiel supplémentaire de fragilité et d’isolement social, à cause d’une dégradation de l’estime de soi.

Aujourd’hui, en France, 1,5 million de personnes âgées sont en situation d’isolement relationnel, soit 1 personne âgée sur 4. L’isolement, qui crée un risque important de perte d’autonomie, est devenu un nouveau risque social, un enjeu de santé publique et de cohésion sociale.

Le bénévolat est donc un levier majeur de valorisation et d’utilité sociale à promouvoir dans notre modèle de société. Penser sa place et son rôle dans les politiques publiques devient un incontournable si l’on veut pouvoir toucher le plus grand nombre à des fins d’intérêt collectif.

La Croix-Rouge française se positionne comme facilitateur de parcours en « mett[ant] en avant [sa] vision globale de l’individu et [son] approche transversale », avec pour ambition de « compléter les réponses, là où les autres ne sont pas, en construisant de nouveaux dispositifs ». Au sein de l'association, près de 3 000 bénévoles sont engagés dans des actions de proximité qui touchent plus de 13 000 personnes âgées isolées. Ces actions visent à lutter contre l’isolement relationnel à domicile et en établissement : visites de courtoisie à domicile, animations en établissement, vestiboutiques en EHPAD, séjours vacances, réseau d’écoute, transport social… sont autant d'actions proposées par les bénévoles de notre association pour lutter contre l'isolement des personnes âgées.

Dans le cadre de la préparation à la retraite et de la continuité des parcours de vie, la Croix- Rouge française propose d’inciter les entreprises à mettre en place des démarches de préparation à la retraite permettant de laisser du temps libre à leurs salariés pour découvrir la vie associative et faire, pour certains, une première expérience d’engagement. L’association prône également le développement du mécénat de compétences pour les fins de carrière.

Par ailleurs, nous considérons que la formation est un axe majeur de reconnaissance et un moyen de continuer à acquérir des compétences pour les bénévoles, en particulier séniors. C’est dans ce sens que nous souhaitons le renforcement du soutien à la formation des bénévoles via le Fonds de Développement de la Vie Associative (FDVA).

Enfin, nous le voyons à la Croix-Rouge française, le bénévolat est un lieu de maintien du lien social, et c’est bien en soutenant les projets associatifs qu’il peut le demeurer.

Les bénévoles seniors sollicitent essentiellement la reconnaissance de leur institution, la prise en compte de leur équilibre personnel/associatif, le travail en équipe, la formation, et les associations sont bien les premières en mesure d’y répondre.

Proposition 12 : Autonomie et Economie

Renforcer la formation, l’attractivité et l’accompagnement des professionnels dans les métiers dits du « grand âge »

La société de la longévité modifie considérablement la façon dont nous devons organiser notre société. La prendre comme une menace est une erreur, alors qu’il s’agit là d’une véritable opportunité de capital humain en lien avec les autres propositions mais une opportunité de gisement économique et d’emplois non délocalisables. En effet, il suffit de mesurer les besoins grandissants au jour le jour, constatés par le gouvernement lui-même, avec la mise en place du Plan Métier pour comprendre que le développement par l’activité économique (Silver Economie) et la création d’emplois passe par la formation, l’attractivité et l’accompagnement des professionnels dans les métiers dits du « grand âge ». Nous proposons donc de revaloriser la reconnaissance salariale de ces métiers, d’organiser les parcours de carrière en lien avec d’autres secteurs d’activités dans le cadre des reconversions, de renforcer l’attractivité dans les plans d’orientation professionnelle au sein des écoles ou encore de renforcer les perspectives de carrière pour les postes d’aides à domicile, d’aides-soignants par des fonctions intermédiaires de coordination et, de surcroît, par le développement d’activités complémentaires de coordination des parcours.

Proposition 13 : Autonomie et Mobilités

Favoriser les actions de mobilité alternatives permettant aux personnes âgées isolées de bénéficier de services de proximité afin de leur permettre de sortir de leur isolement

Une société ne peut se dire inclusive sans penser la place de la mobilité. Les personnes en situation de perte d’autonomie sont victimes de l’érosion du lien social à cause de difficultés d’accessibilité aux transports communs, souvent non adaptés, des transports individuels souvent trop onéreux ou non adaptés …

A titre d’exemple, dans le cadre de son Programme Mobilités, la Croix-Rouge française déploie des actions à destination des personnes isolées éprouvant des difficultés de mobilité. Les personnes âgées en perte d’autonomie font partie des publics prioritaires de ces actions.

Les dispositifs Croix-Rouge sur Roues (43 en France) permettent d’amener au plus près des personnes âgées isolées les actions sociales de la Croix-Rouge française : aides matérielles, accès aux droits, prévention santé etc. A l’aide de véhicules aménagés, les équipes locales de la Croix-Rouge française se rendent au plus près des personnes, en animant des permanences ou en intervenant directement à domicile pour les personnes les plus isolées. Les dispositifs Croix-Rouge sur Roues jouent donc un rôle important dans l’animation des territoires et le maintien du lien social.

Proposition 14 : Le déni de la finitude

Replacer le sujet de la mort comme un élément du parcours de vie

Nous pensons que la société nie de plus en plus la place de la mort. Différents facteurs sociologiques amènent notre société à écarter l’idée de la mort engendrant donc des comportements ou des situations d’inconfort et d’accompagnement de la finitude de manière inadaptée. Il suffit de constater le faible taux de déclaration des directives anticipées pour comprendre que la mort génère de multiples pulsions d’angoisse.

Il est important de pouvoir replacer le sujet de la mort comme un élément du parcours de vie et que cela, au même titre que le bienvieillir, se prépare pour soi-même et pour son environnement. Nous pensons que son absence de traitement dans les différents sujets d’une société de la longévité ne peut qu’aggraver le regard porté sur le vieillissement et la façon dont celui-ci est accompagné. Un travail de communication et d’action doit pouvoir être mené en la matière.

La Croix-Rouge française souhaite renforcer la formation des professionnels aux soins palliatifs pour un accompagnement de qualité des personnes en fin de vie mais également inclure les aidants dans cet accompagnement. Il faut retravailler la communication des directives anticipées et la nomination de la personne de confiance, renforcer le nombre de places de soins palliatifs et des moyens alloués au sein des EHPAD

Courir, nager, s’évader grâce à notre "image'in air" , nous avons tous cette fonction intégrée . Partir dans un voyage i...
05/12/2020

Courir, nager, s’évader grâce à notre "image'in air" , nous avons tous cette fonction intégrée . Partir dans un voyage intérieur pour donner l'information au corps qu'il profite du soleil au bord de l'océan et en récupérer tous les bienfaits. J'anime des "voyages" collectifs ou individuels pour les résidents Ehpad et résidences séniors.✨

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05/12/2020

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