Maya Fabregat hypnose et psychothérapie

Maya Fabregat hypnose et psychothérapie Faites confiance à votre inconscient, c’est un immense magasin de solutions.M.Erickson

Je consulte en cabinet pour l’hypnose et la psychothérapie.

Accompagnement therapeutique en visio / pas d’hypnose en distanciel. L’hypnose comporte un travail sur l’inconscient. Cette mémoire individuelle inclue toutes vos blessures émotionnelles pour la plupart refoulées et qui influent sur vos comportements, sur vos choix de vie, vos relations ainsi que votre santé. Consulter un thérapeute correspond souvent à un moment cruciale dans la vie. Je peux vous accompagner à mobiliser vos ressources, à l’aide de leviers efficaces . l’hypnothérapeute n’est pas habilité à poser un diagnostic , prescrire ou arrêter un traitement. Il n’est pas médecin/ il n’est pas psychiatre. Dans le cas où vous prenez un traitement, merci de m’en faire part et de le poursuivre. l’hypnothérapeute pratique l’hypnose à des fins thérapeutiques rien de comparable à l’hypnose de spectacle.

🟦 POURQUOI DEVONS-NOUSRÉHABILITER LA COLERE ?Psycho & sciences sociales On nous a appris à craindre la colère, comme si ...
06/12/2025

🟦 POURQUOI DEVONS-NOUS
RÉHABILITER LA COLERE ?

Psycho & sciences sociales

On nous a appris à craindre la colère, comme si elle révélait un défaut moral ou une incapacité à penser. Pourtant, dans la sociologie des émotions, on sait depuis les travaux de Hochschild que les émotions ne sont jamais privées: elles sont régulées, distribuées, légitimées ou interdites selon les normes sociales et les rapports de pouvoir. La colère n'est donc pas un débordement individuel, mais un langage social qui dit qu'une valeur a été piétinée.
Malcolm X le rappelait: « la colère est un sentiment révolutionnaire ». De cette maxime nous comprenons alors que la colère n'est pas un dérapage, c'est une lucidité. Une manière de dire que le monde ne fonctionne plus comme il devrait.

Dans la lignée de Thomas Scheff et de Randall Collins, la colère peut être comprise comme une émotion de survie.
Elle signale qu'une frontière symbolique a été franchie, qu'un rapport de domination nous atteint dans notre dignité. Elle fonctionne comme une boussole morale qui alerte sur ce qui menace l'intégrité du soi social. La colère apparaît là où l'ordre social nie la reconnaissance ou impose la honte: elle est la première résistance à cette humiliation.

Mais cette émotion est profondément inégale. La sociologie montre qu'elle n'a pas la même légitimité selon la position sociale.
Comme le soulignent Collins et Bourdieu, les groupes dominants disposent d'un capital expressif qui leur permet d'exprimer la colère sans être disqualifiés.
Un homme blanc issu des classes supérieures pourra être « ferme ». Une femme en colère sera jugée « hystérique ».
Un homme racisé deviendra « menaçant ».
Les classes populaires seront « agressives
». Ce n'est donc pas la colère qui pose problème, mais qui a le droit de s'en servir.
La société distribue inégalement l'autorisation d'être en colère, et cette répartition sert à maintenir l'ordre social.

C'est aussi dans la sphère intime que cette inégalité peut se retourner contre nous. Les relations de couple exigent une distinction essentielle entre la colère qui éclaire et la colère qui détruit. Les travaux de Gottman montrent que ce n'est pas la colère en soi qui abîme les couples, mais la colère qui se transforme en mépris ou en attaque personnelle. La colère dirigée vers la situation, et non vers la personne, peut au contraire devenir un espace de vérité, un révélateur de besoins ignorés.

Hochschild a montré que l'intime repose sur un travail émotionnel permanent:
apprendre à exprimer la colère sans punir est une compétence relationnelle, pas un instinct. Thomas Scheff souligne également que les cycles honte-colère jouent un rôle décisif dans la rupture ou la réparation des liens. Il ne s'agit donc pas d'exiger la disparition de la colère dans les relations, mais d'en condamner les formes punitives.
Une relation sans colère n'est pas une relation paisible: c'est souvent une relation où l'un s'éteint. Savoir être en colère dans l'intime permet de rester entier. Savoir la canaliser permet de transformer.

La colère est aussi une émotion profondément genrée. Les filles apprennent à la retenir, tandis que les garçons sont autorisés à l'exprimer. Cette asymétrie tue. Depuis le début de l'année 2025, 153 féminicides ont été recensés. Ces meurtres ne relèvent ni de la passion ni du « débordement », mais de la colère masculine convertie en domination et en punition. Il faut être explicite: ce n'est pas « la colère » qui tue, ce sont des hommes qui choisissent d'en faire une arme. La colère est un sentiment; son usage est une responsabilité. Réhabiliter la colère ne signifie jamais excuser ces violences. Cela signifie rappeler qu'une colère non pensée finit par exploser sur les femmes.

Il faut donc distinguer l'intime du collectif.
Dans l'intime, la colère masculine non pensée devient un outil de contrôle, un prolongement du patriarcat et un passage à l'acte meurtrier. Rien là-dedans ne relève d'une émotion « trop forte »: ce sont des comportements appris et socialement tolérés. Réhabiliter la colère ne signifie jamais excuser ces violences. Une colère qui écrase n'est pas une émotion, c'est une prise de pouvoir; une colère pensée, nommée, mise en mots peut au contraire devenir une ressource morale. Distinguer la colère destructive de la colère lucide est essentiel: c'est ainsi qu'elle cesse d'être un danger pour devenir un levier, un passage du privé au politique.

La dimension politique de la colère apparaît de manière centrale dans les travaux de Goodwin et Jasper sur les mouvements sociaux: aucune mobilisation ne naît de la paix intérieure. La colère permet de transformer une souffrance privée en question publique. Elle convertit l'expérience individuelle d'injustice en cause collective. Et surtout, elle devient mobilisatrice lorsqu'elle est ciblée. Les recherches récentes sur les mouvements climatiques montrent qu'une colère dirigée contre un acteur précis (une décision politique, un gouvernement, une entreprise) génère beaucoup plus d'engagement qu'une colère diffuse. La colère donne un cadre d'interprétation, réduit la perception du risque et renforce le sentiment d'efficacité collective.

Frantz Fanon en avait déjà théorisé la dimension radicale: dans un contexte de domination, la colère n'est pas seulement une émotion. C'est une méthode de survie et un instrument de vérité. Elle nomme ce que la société cherche à masquer. Elle dénonce ce que la norme voudrait naturaliser. Et lorsque l'ordre social exige le silence, la colère devient l'un des rares espaces où la parole retrouve sa puissance.

Réhabiliter la colère, c'est donc reconnaître sa fonction politique: elle n'est pas un obstacle à la pensée, mais l'un de ses déclencheurs. Elle nous aide à discerner à nommer l'intolérable, à ouvrir les brèches nécessaires pour rompre et transformer. Mais réhabiliter la colère exige aussi une vigilance constante: une colère non travaillée peut devenir un outil de domination & de destruction. La responsabilité est couble. Individuelle, parce que chacun doit apprendre à reconnaître & formuler sa colère sans l'imposer. Collective, parce que nos institutions doivent cesser de punir certaines colères et d'en légitimer d'autres.
La colère, lorsqu'elle est pensée, partagée et orientée, n'est pas une menace, mais un progrès en mouvement.

ÉPILOGUE :
La colère n'est pas un dérapage. C'est un
signal moral. Une manière de dire que quelque chose a dépassé une limite. Mais toutes les colères ne se valent.
Certaines éclairent. D'autres écrasent.
Dans nos relations, la colère n'est pas le problème. Ce
qui détruit, ce sont les colères punitives: celles qui humilient, qui contrôlent, qui menacent. Depuis le début de l'année 2025, 153 féminicides ont été recensés selon Nous Toutes. Ces violences ne sont pas des « excès émotionnels ». Ce sont des actes. Des choix. Une colère transformée en domination. La condamner est indispensable.
Et pourtant, une autre colère existe. Une colère lucide,
qui révele l'injustice plutôt que de la reproduire. Une colère qui permet de dire non, de poser une limite, de refuser la résignation. Une colère qui ouvre un espace de transformation, pour soi et pour le collectif.
Quel moment t'a appris que la colère pouvait éclairer plutôt que détruire ?
- Bibliographie
Ahmed Sara. The Cultural Politics of Emotion. Edinburgh University Press.
Bourdieu Pierre. La domination masculine. Seuil.
Collins Randall. Interaction Ritual Chains. Princeton
University Press.
Goffman Erving. Les rites d'interaction. Minuit.
Goodwin Jeff, Jasper James M. The Social Movements Reader. Wiley.
Hochschild Arlie Russell. The Managed Heart. University of California Press.
hooks bell. Killing Rage: Ending Racism. Holt.
Scheff Thomas. « Shame and the Social Bond ». American
Sociological Review.
Schieman Scott. « The Sociological Study of Anger ».



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02/12/2025
30/11/2025


29/11/2025

"Ici, on vous croit, Madame". Dans les locaux de Solidarité Femmes, le téléphone ne s’arrête presque jamais. En 2024, le 3919 a reçu 100 000 appels, derrière lesquels se racontent des violences psychologiques, physiques, économiques ou sexuelles, souvent installées depuis des années.
➡️ https://l.franceculture.fr/Ngy

🟦VIOLENCES VICARIANTES  CRUAUTÉS SOUS FORME DE VIOLENCES INDIRECTES Violence vicariante : une forme spécifique de violen...
29/11/2025

🟦VIOLENCES VICARIANTES
CRUAUTÉS SOUS
FORME DE VIOLENCES INDIRECTES

Violence vicariante : une forme spécifique de violence psychologique indirecte à reconnaître d’urgence

Par Alice Delmenico, criminologue, victimologue.
👉🏼 HUG Hôpitaux
Universitaires
Genève

En matière de violences intrafamiliales, certains mécanismes restent encore largement invisibilisés bien qu’ils causent des dommages psychiques majeurs. C’est le cas des violences psychologiques indirectes et en particulier de la violence vicariante, une forme pouvant être extrême de maltraitance émotionnelle post-séparation exercée à travers les enfants. Conceptualisée en Espagne depuis une décennie, cette forme de violence de genre reste absente du droit francophone, alors même qu’elle constitue une menace majeure pour les mères et les enfants concernés. Cet article vise à en définir les contours, à éclairer les stratégies sous-jacentes et à interroger les enjeux de reconnaissance et d’intervention.



Comprendre les violences psychologiques indirectes

Les violences psychologiques indirectes englobent toutes les stratégies de contrôle, de manipulation ou d’atteinte psychique qui ne passent pas par une agression frontale, mais par des moyens implicites détournés, souvent insidieux et difficilement détectables par l’entourage ou les institutions. Contrairement aux violences explicites, ces actes ne s’expriment pas directement à l’encontre de la victime, mais s’opèrent à l’aide d’intermédiaires, qu’ils soient humains (enfants, proches, professionnels) ou symboliques (objets, silences, comparaisons, inégalités de traitement, menaces). Ces violences, souvent invisibles pour l’entourage ou les institutions, sont pourtant dévastatrices.

Elles se manifestent notamment par des :

Dénigrements systématiques auprès des enfants, de l’entourage, du voisinage, des collègues de travail, des institutions et professionnels,
Diffamations, manipulations, mensonges et fausses accusations en se faisant passer pour la victime auprès du cercle privé, professionnel et du réseau des intervenants dans les domaines du judiciaire, médical et social,
Pressions exercées par des tiers (amis, famille, institutions),
Menaces symboliques verbales « ça serait dommage qu’il t’arrive quelque chose… » et intimidation à l’aide d’objets (l’auteur·e se tient à proximité d’un couteau ou autre objet dangereux),
Stratégies d’isolement ou de harcèlement social indirect à la suite de diffamations ou fausses rumeurs auprès des groupes d’amis,
Comparaisons dévalorisantes ou traitements différenciés,
Instrumentalisation des enfants ou de l’environnement proche pour nuire à la victime.
Au cœur de ces dynamiques se trouve une violence particulièrement perverse et destructrice ; la violence vicariante.

La violence vicariante : frapper là où cela fait le plus mal

La violence vicariante (étymologie : « qui remplace quelque chose d’autre ») a été conceptualisée en 2012 en Espagne par Sonia Vaccaro, psychologue clinicienne, experte judiciaire et spécialiste en victimologie et en violence fondée sur le genre. Cette conceptualisation théorique fait suite à un drame survenu en 2011, qui avait profondément bouleversé le pays : le meurtre de deux enfants mineurs par leur père, commis dans le seul but d’infliger à la mère une souffrance extrême, irréparable et éternelle (Vaccaro, 2023a, 2023b ; Amnesty International Espagne, s.d.).

La violence vicariante est une violence machiste post-séparation qui s’inscrit dans une dynamique genrée patriarcale dont le but est de chercher à atteindre, punir ou contrôler la mère à travers un tiers soit les enfants issus de l’union commune ou d’une précédente union pour « frapper là où ça fait le plus mal » (Vaccaro, 2023b).

Pour ce faire, le père (ou l’ex-compagnon actuel) va déployer plusieurs stratégies de violences psychologiques indirectes à la mère impliquant de la maltraitance directe sur les enfants :

Menacer d’enlever les enfants, de retirer la garde ou de les tuer,
Exploiter la présence des fils et filles pour insulter la mère, parler mal d’elle, l’humilier et la menacer,
Instrumentaliser les enfants (« syndrome d’aliénation parentale »),
Interrompre ou refuser les consultations et les traitements médicaux ou médicamenteux des enfants lorsqu’ils devraient être pris en charge,
Utiliser les moments de droit de visite pour inventer des informations douloureuses au sujet des enfants, ou pour priver la mère d’informations pendant ces périodes,
Discréditer les capacités parentales de la mère et la diffamer aux différentes instances ainsi que multiplier les procédures administratives et légales dans une volonté de harcèlement,
Tuer les enfants afin de provoquer une détresse émotionnelle irréversible à la mère.
La notion d’utilisation de tiers étant centrale dans la violence vicariante, celle-ci s’étend également à la manipulation des personnes proches ou chères de la victime, à la destruction de tout objet (photographie, vaisselle d’héritage,…) ayant une valeur sentimentale ainsi qu’à la maltraitance voire la mort de l’animal de compagnie. La diffamation de la mère auprès des instances juridiques mais également de ses proches, sa famille ou de ses collègues et de son supérieur hiérarchique fait également partie des pratiques courantes de violences psychologiques indirectes définies comme vicariantes.

Les enfants, en chiffre : victimes directes d’une violence dirigée contre leur mère

Ainsi, la violence vicariante revêt une immense cruauté du fait que son auteur agit sciemment dans la volonté de nuire de manière indirecte à sa victime principale, la mère, par l’intermédiaire des enfants, victimes directes. Ces derniers pouvant être instrumentalisés jusqu’à la provocation de leur mort (Vaccaro, 2023a).

Selon le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire, en 2024, 9 enfants (5 filles et 4 garçons, âge moyen : 6,2 ans) ont été assassinés en Espagne par 6 agresseurs, dont 7 victimes étaient les enfants biologiques. Ces crimes, relevant de la violence vicariante portent à 62 le nombre total de mineurs tués depuis 2013, soit une moyenne annuelle de 5,2 cas. 74,2 % des victimes depuis 2013 avaient moins de 10 ans, et 5 des enfants tués en 2024 étaient espagnols, comme dans 74,2 % des cas sur l’ensemble de la période.

Dans 4 cas, l’enfant vivait avec son meurtrier. 7 des 9 meurtres ont eu lieu au domicile partagé. En 2024, les méthodes utilisées incluaient l’asphyxie, l’empoisonnement, les coups et les armes à feu, tandis que l’arme blanche reste historiquement la plus courante (35 %).

Parmi les agresseurs, 4 étaient espagnols, 2 se sont suicidés, et 5 avaient été dénoncés auparavant par leur (ex-)partenaire — soit 83 % en 2024, contre 35,4 % historiquement, et 26 % dans les cas de féminicides.

Profil des auteurs et des victimes de violences vicariantes : entre invisibilité, antécédents ignorés et extrême préméditation

Les données issues des cas espagnols recensés entre 2010 et 2022 révèlent un profil particulièrement alarmant des auteurs de violences vicariantes. Dans 82 % des cas, l’auteur est le père biologique de l’enfant tué ou gravement blessé, et 52 % sont séparés ou divorcés de la mère au moment des faits. Si 74 % des auteurs sont déjà identifiés comme auteurs de violences conjugales, seules 46 % des femmes ont pu déposer une plainte avant le passage à l’acte, souvent en raison de l’isolement, de la peur ou d’un manque de protection institutionnelle (Observatoire de la violence, 2022).

Environ 26 % des auteurs présentent des antécédents judiciaires connus, dont la majorité pour des faits de violences machiste. Certains agresseurs souffrent de troubles mentaux, comme le montre un cas emblématique survenu à Murcie en 2025, mais la majorité ne relèvent d’aucune pathologie psychiatrique diagnostiquée (Chaîne SER, 2025 ; Université Complutense de Madrid, 2023). Selon l’experte Sonia Vaccaro, les agresseurs considèrent les enfants comme des objets ou des moyens de vengeance contre la mère, plutôt que comme des individus à protéger.

Du côté des victimes, les données espagnoles les plus récentes indiquent qu’au moins 62 enfants ont été tués dans un contexte de violence vicariante entre 2010 et 2023, dont 7 enfants en 2021, 6 en 2022 et 4 en 2023 (Ministère de l’Égalité, 2024). Ces meurtres s’inscrivent dans une dynamique de représailles visant à atteindre la mère : les enfants sont utilisés comme instruments de destruction psychologique. Dans tous les cas recensés, la mère est la cible indirecte de la violence. L’absence de dispositifs de protection adéquats, en particulier en contexte de séparation conflictuelle, apparaît dès lors comme un facteur aggravant majeur.

Entre invisibilisation, confusion conceptuelle et disparités juridiques internationales

Le terme de violence vicariante n’est pas reconnue en droit suisse ni français, et son usage reste inexistant dans les textes juridiques et les statistiques. En France, les infanticides liés à des conflits conjugaux sont par exemple classés sous la catégorie vague de « conflits de couple sans homicide conjugal », comme en témoignent les 22 cas d’infanticides sans meurtre parental relevés en 2019 (Desfarges, 2022).

Quant à la Suisse, le Code pénal traite encore les infanticides dans le cadre de l’homicide intentionnel (art. 111), sans spécificité en cas de violences genrées post-séparation. Le silence juridique est de fait lourd de conséquences ; absence de protection adaptée, difficulté à qualifier les faits, invisibilisation des victimes, impunité des auteurs (Desfarges, 2022).

À cette invisibilisation s’ajoute une confusion fréquente avec le traumatisme vicariant, qui concerne les professionnels exposés aux violences, et non les victimes de violences indirectes elles-mêmes.

Toutefois, certains pays ont commencé à reconnaître explicitement la violence vicariante dans leurs législations : l’Espagne fait figure de pionnière en Europe, en intégrant cette notion dans la loi en 2021, et en reconnaissant les enfants comme victimes directes de violences de genre. Hors d’Europe, le Mexique l’a également récemment inscrite en 2023 dans sa loi fédérale sur les violences faites aux femmes, tandis que l’Argentine et l’Équateur, bien que n’ayant pas encore adopté de cadre juridique spécifique, voient émerger des débats publics et institutionnels sur le sujet. A noter que le Mexique enregistre l’un des taux les plus élevés de violence machiste dont les féminicides et que sa politique gouvernementale vise depuis plusieurs années à combattre ces violences pour lesquelles le 97% des crimes demeurent impunis (Paget, 2022).

Ces disparités soulignent l’urgence d’une reconnaissance internationale de la violence vicariante pour garantir une protection effective aux victimes et une qualification adéquate des faits.

L’exemple espagnol : une reconnaissance juridique pionnière

L’Espagne est le premier pays à reconnaître juridiquement la violence vicariante depuis 2021. Celle-ci est définie comme délit dans la Loi organique 8/2021 sur la protection intégrale des enfants et adolescents contre la violence, et intégrée dans la Loi 1/2004 contre la violence de genre. Dès 2017, elle était déjà mentionnée dans le Pacte d’État contre la violence de genre (Gouvernement d’Espagne, 2021).

Ce cadre permet :

de nommer et d’identifier la violence,
d’établir des outils de détection et d’évaluation du risque,
de garantir une prise en charge médicale et psychologique dès l’âge de 16 ans,
et de mettre en place des politiques de prévention spécifiques.
Comme le souligne la sociologue spécialisée dans la violence de genre Carmen Ruiz Repullo :

« La violence vicariante, c’est la violence qui s’exerce sur les enfants des femmes victimes quand l’agresseur n’a plus de prise sur la vie de la victime. Il a compris qu’il pouvait continuer à lui faire du mal à travers ses enfants. En lui donnant un nom, on commence à identifier les cas. Quand il n’y a pas de nom pour désigner une situation, bien souvent, ça atténue sa portée et on ne met pas en place les outils pour l’éradiquer » (Ruiz Repullo, 2021, cité dans AFP, 2021).

Vers une reconnaissance francophone de la violence vicariante ?

La reconnaissance de la violence vicariante dans l’espace francophone reste un chantier majeur. Il est essentiel de sortir de l’invisibilité pour pouvoir intervenir. Nommer cette violence, c’est reconnaître ses victimes, donner des outils aux professionnel·les, adapter les lois et surtout, protéger les enfants.

L’urgence n’est pas seulement légale : elle est humaine, sociale, clinique et politique. Il est temps que les systèmes de protection de l’enfance, de la justice familiale et des politiques publiques intègrent cette réalité destructrice. La lutte contre les violences de genre ne pourra être complète sans elle.



Références

AFP. (2021). Carmen Ruiz Repullo sur la reconnaissance de la violence vicariante. Cité dans Amnesty International Espagne (s.d.).

Amnesty International Espagne. (s.d.). Qu’est-ce que la violence vicariante ? https://www.es.amnesty.org/en-que-estamos/blog/historia/articulo/que-es-la-violencia-vicaria/

Cadena SER. (2025, 2 mai). Decretan el ingreso en prisión en el módulo psiquiátrico el acusado de matar a su suegra y herir a su pareja en Sangonera la Seca. https://cadenaser.com/murcia/2025/05/02/decretan-el-ingreso-en-prision-en-el-modulo-psiquiatrico-el-acusado-de-matar-a-su-suegra-y-herir-a-su-pareja-en-sangonera-la-seca-radio-murcia/

Cadena SER. (2025, 2 avril). Una experta en violencia vicaria: “Los niños son solo un objeto para los asesinos”. https://cadenaser.com/nacional/2025/04/02/una-experta-en-violencia-vicaria-los-ninos-son-solo-un-objeto-para-los-asesinos-cadena-ser/

Conseil Général du Pouvoir Judiciaire. (2025, 5 mai). La violence de genre dans le cadre du couple ou de l’ex-partenaire a causé la mort d’une femme tous les 7,6 jours en 2024. https://www.poderjudicial.es/cgpj/en/Judiciary/Panorama/La-violencia-de-genero-en-el-ambito-de-la-pareja-o-expareja-causo-la-muerte-de-una-mujer-cada-7-6-dias-durante-2024

Desfarges, J. (2022, 17 février). Violences conjugales : faut-il suivre le modèle espagnol ? Actu-Juridique. https://www.actu-juridique.fr/international/droit-compare/violences-conjugales-faut-il-suivre-le-modele-espagnol/

Gouvernement d’Espagne. (2021). Loi organique 8/2021 du 4 juin sur la protection intégrale de l’enfance et de l’adolescence face à la violence. Boletín Oficial del Estado, nº 134. https://www.boe.es/buscar/doc.php?id=BOE-A-2021-9347

Ministère de l’égalité. (2024). Statistiques contre la violence vicariante 2010–2023. Gobierno de España. https://violenciagenero.igualdad.gob.es/violenciaVicaria/estadisticas/

Observatoire de Violence. (2022). Première étude sur la violence vicariante en Espagne. Fundación Mujeres. https://observatorioviolencia.org/se-publica-el-primer-estudio-sobre-violencia-vicaria-en-espana/

Paget, C. (2022, 28 juillet). Féminicides au Mexique : 97 % de ces crimes ne sont jamais éclaircis. Radio France Internationale. https://www.rfi.fr/fr/amériques/20220728-féminicides-au-mexique-97-de-ces-crimes-ne-sont-jamais-éclaircis

Université Complutense de Madrid. (s.d.). Violence vicariante : la pire des maltraitances [Podcast]. UnivPodcast. https://www.ucm.es/univpodcast/violencia-vicaria-el-peor-de-los-maltratos

Vaccaro, S. (2023a). Violence vicariante : une forme extrême de violence de genre [Podcast]. Dans La Tercera. Spotify. https://open.spotify.com/episode/283H2Hm6QrNRCcA6KrtDei

Vaccaro, S. (2023b). Violence vicariante : frapper là où cela fait le plus mal. Bilbao : Desclée De Brouwer.

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🟦SANTÉ MENTALE DES HOMMES -MOVEMBER Le mois de novembre est considéré comme le mois de la santé mentale des hommes.Chaqu...
26/11/2025

🟦SANTÉ MENTALE DES HOMMES -MOVEMBER

Le mois de novembre est considéré comme le mois de la santé mentale des hommes.

Chaque année, plus de 700 000 hommes mettent fin à leurs jours.

Plus de 59 000 hommes par mois

Plus de 13 500 hommes par semaine

Plus de 1 900 hommes chaque jour

Plus de 80 hommes chaque heure

Plus de 1,4 homme chaque minute.

Nous sommes en novembre, et déjà plus de 920 000 personnes ont mis fin à leurs iours, dont plus de 70 %.

Cette une vraie pandémie.
700 000 hommes chaque année, soit 59 000 par mois, 15
500 par semaine, 2 500 par jour, 90 par heure, presque 2 hommes chaque minute.

Juin et Novembre sont les mois de la sensibilisation à la santé mentale des hommes.

À tous les hommes en difficulté : si vous avez l'impression de ne pouvoir vous confier à personne parce que la société vous a appris qu'il vaut mieux « être fort » que parler...
que les relations / situations ne sont pas si différentes mais toujours ou de plus en plus compliquées
c'est peut être le moment de faire tel qu’ Einstein l’élaborait :
« La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent »

« La mesure de l'intelligence
est la capacité à changer »

Ces deux citations attribuées à Albert Einstein résument ce dont une psychothérapie en d’autres termes
« Aller voir quelqu’un » signifie de forts potentiels de résultats positifs.

Lorsque les désaccords perdurent ou s'enveniment, les parties en conflit peuvent se décourager particulièrement quand on n’a pas appris les mots à mettre sur ce que l’on ressent.
Parler , demander de l'aide n’est pas être faible mais tout le contraire.
Être conscient pour comprendre que on a ses limites et faire une thérapie pour voir en face ce qu’on évite , c’est fort et devient le début du reste de meilleur qui s’est révélé dans cette parenthèse authentique et sources de compréhensions .

POURQUOI LES HOMMES SE SUICIDENT - T - ILS PLUS QUE LES FEMMES ?

75% des morts par su***de sont des hommes, soit 6 750 hommes en France. Contrairement à ce qui se passe chez les femmes, ce chiffre important ne baisse pas chez les hommes, particulièrement entre 35 et 65 ans.

La crise silencieuse des hommes
Cette crise est silencieuse et apparaît pour 2 raisons :
- La souffrance morale des hommes dont il est question prend des formes différentes, pas toujours celle d’une dépressioncaractérisée, comme on pourrait l’imaginer a priori. Il faut tenir compte de manifestations diverses, addictions, comportements à risque, négligence de soins, problèmes relationnels, on peut aussi parler de troubles de la personnalité... La liste est longue malheureusement et donc les chiffres, les statistiques peinent à rendre compte de l’ampleur du phénomène.

🚩👉🏼- Les hommes eux-mêmes ne parlent pas des problèmes qu’ils traversent.
Le constat global c’est que, de plus en plus d’hommes, semblent souffrir de troubles mentaux mais ne font pas appel aux structures d’aide.
Les professionnels de la santé mentale en Amérique du Nord sonnent l’alerte parce qu’ils sont confrontés à un nombre très alarmant d’addictions aux opioïdes, et de décès liés à ces addictions. On sait qu’au-delà du traitement de la douleur, l’utilisation abusive de substances toxiques est très souvent liée à une souffrance psychique sous-jacente.

Comment expliquer l'augmentation de la souffrance ?
Parmi les hypothèses qui sont faites, celle qui revient le plus souvent est celle des effets de la crise économique. Les hommes entre 35 et 65 ans sont probablement les moins à même de composer avec ces effets, particulièrement avec la perte d’un emploi.
L’impossibilité de subvenir à ses propres besoins ou à ceux de sa famille, le risque accru d’isolement social, qui, est lui-même majoré par un sentiment de honte, tous ces facteurs peuvent amener à une situation de crise psychique. Tout cela entre en conflit direct avec les représentations classiques du masculin, c'est là encore un facteur aggravant.
Si on reprend l’exemple des Etats-Unis, on voit notamment les vétérans de l’armée développer toutes sortes de problèmes psychiques, pas uniquement le stress post-traumatique. Ces vétérans doivent en plus se réinsérer dans une société qui peine à leur faire de la place, notamment en terme d’emplois.
Une dépression souvent cachée
Les femmes sont plus susceptibles de vivre une dépression que les hommes, on le voit à certains indicateurs. Il est toujours envisagé que, chez les hommes, la forme clinique, les symptômes, soient différents, et n’amènent pas à ce diagnostic de dépression. Le recours aux toxiques, à l'alcool ou aux stupéfiants est donc un signe à prendre en compte, une manière d’anesthésier une souffrance morale liée à leur situation qui serait jusqu’ici plus fréquente que chez les femmes.
L’institut Santé Publique France interroge aussi régulièrement sur les idées suicidaires et les différences entre femmes et hommes sont intéressantes. Dans les raisons associées aux pensées suicidaires, les femmes mettent majoritairement en avant des raisons dites "familiales", là où les hommes les lient plus
souvent au "travail".

🚩👉🏼HONTE SOCIALE

Le regard social peut peser très lourd, et on a sans doute du mal à se représenter ces difficultés comme quelque chose qui supposerait un appui extérieur, de l’aide ou de la solidarité.
Un problème au travail, la difficulté à retrouver un emploi quand on est au chômage, le discours collectif laisse entendre qu’on doit pouvoir y faire face, le côté "quand on veut, on peut" a parfois des effets dévastateurs. Dévastateurs notamment parce que ça peut vraiment freiner une demande de soutien, d’aide ou de soins, et donc contribuer à isoler une personne en souffrance.
Rompre l’isolement : un enjeu très important
On sait que pour lutter contre le su***de, il faut lutter contre le sentiment de solitude lié à une souffrance morale. On y travaille beaucoup, de manière ciblée parfois, comme avec les agriculteurs qui sont particulièrement touchés. C'est un axe de travail qui est repris dans les nouvelles stratégies de prévention qui visent les hommes en général.
La notion de solidarité, d’entraide, apparaît comme une bonne manière de les amener à pouvoir prendre soin d’eux par eux-mêmes. Des études ont montré l’efficacité de l’aide entre pairs, amis, collègues, coéquipier.

Beaucoup d'hommes portent « le poids du monde » en silence, pensant qu'ils doivent étouffer leurs émotions.
Étouffer n’étant ni plus ni moins que l’action d’asphyxier , de cesser de respirer, couper ce qui laisse circuler le flux de la vie.

Petit rappel : lutter ne fait pas d’un homme quelqu'un de fort

Demandez de l'aide, parlez à un. Un/ une spécialiste , cela se traduit pas ne pas se laisser affaiblir, de ne pas se trahir d’ arrêter de se tromper soi- même , donc un acte de force , de ne pas se laisser tomber et permettre de retrouver la bonne respiration, pour aller vers la bonne direction et se maintenir en vie.

cette culture où l'homme ne doit pas parler, doit rester fort, ne pas montrer sa vulnérabilité . Ce sont des dégâts certains .
Les hommes sont des êtres humains et donc des êtres émotionnels. Tout comme les femmes . Une éducation à la régulation est une. Compétence précieuse pour toute la vie.

Toutes les relations humaines :
sociales , familiales, professionnelles, amicales, amoureuse, sont regis d’émotionnel

Parlez, partagez, cherchez de l'aide, c'est humain.

📍👉🏼Envoyez ce post à un homme qui vous est cher et demandez-lui s'il va vraiment bien.

« Les gens ne font pas semblant d'être déprimés, ils font semblant d'aller bien. »
-Robin Williams-

« Fais preuve de gentillesse envers tous ceux que tu rencontres, leur combat est peut-être plus dur que le tien. »
-Platon-


'affection
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3114 - Numéro National de Prévention du Su***de
Horaires : Accessible 24/24 et 7/7 - gratuit et confidentiel

Su***de Écoute | Ligne Gratuite 24h/24 au
01 45 39 40 00
L'association Su***de Écoute propose une écoute anonyme, 24h / 24 et 7j / 7 sur la ligne d'écoute au 01 45 39 40 00.

Adresse

Centre Paramédical Michelet Raphaël, 14 Rue Raphaël
Marseille
13006

Heures d'ouverture

Lundi 09:00 - 20:00
Mardi 09:00 - 20:00
Mercredi 09:00 - 20:00
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