Stéphanie Aubertin Psychologue

Stéphanie Aubertin Psychologue Psychologue depuis plus de 15 ans, je propose des bilans, de la psychothérapie centrée sur la mémoire implicite, de la guidance parentale et de la supervision.

Mon approche est rigoureuse. Je vous aide à comprendre votre fonctionnement en profondeur.

"Et si l’intelligence n’était pas un legs, mais une construction ?"Un titre accrocheur de Sciences & Vie… mais trompeur....
29/10/2025

"Et si l’intelligence n’était pas un legs, mais une construction ?"
Un titre accrocheur de Sciences & Vie… mais trompeur.

Une étude récemment parue dans Acta Psychologica a fait beaucoup parler d’elle (lien en commentaire) ; jusqu’à être relayée par Sciences & Vie sous des formulations spectaculaires telles que :

"Chaque parcours éducatif laisse une empreinte unique sur les capacités mentales, si profonde qu’elle peut effacer les ressemblances inscrites dans l’ADN."
Or, cela va à l’inverse de dizaines d’autres recherches.

Regardons donc de plus près cette étude.

Elle analyse 87 paires de jumeaux monozygotes élevés séparément et montre que des parcours scolaires très différents s’accompagnent de plus grands écarts de QI.
Ainsi, lorsque les parcours scolaires étaient les plus dissemblables entre les jumeaux - en termes de type d’enseignement et d’années d’étude - leurs différences de QI atteignaient jusqu’à 15 points, ce qui reste considérable.
Or, de tels écarts ont été observés dans l'étude chez seulement 10 paires de jumeaux, et nous ignorons la cause précise de ces écarts, parfois liés à des événements accidentels (traumatisme crânien, maladie, ou toute autre cause affectant les performances scolaires et cognitives d’un seul jumeau).

Par ailleurs, les études plus fines, utilisant des modèles factoriels hiérarchiques (modèles de second ordre, SEM), montrent que :
- les effets de l’éducation sont forts uniquement sur les épreuves liées au contenu appris (vocabulaire, connaissances, compréhension verbale) et pas sur les autres types d'épreuves ;
- modérés sur les facteurs de groupe (verbal, spatial, etc.) ;
- et quasi nuls sur le facteur g lui-même.

Autrement dit, l’école améliore nos performances sur ce qu’elle enseigne, mais ne change pas fondamentalement notre intelligence.

C’est ce que rappellent plusieurs travaux solides (liens en commentaire) :
📚 Ceci, 1991 – Schooling and Intelligence
📚 Ritchie & Tucker-Drob, 2018 – Education and Cognitive Development
📚 Ritchie et al., 2015 – Schooling boosts IQ, not g
📚 Horvath & Fabricant, 2025 – Schooling enhances IQ, not intelligence

Bref, avant de conclure que "l’éducation efface la génétique", rappelons que les gains de QI liés à l’école sont souvent des gains de familiarité, pas des transformations cognitives profondes.
Les différences de parcours éducatifs peuvent creuser des écarts mesurés, sans pour autant réécrire notre architecture mentale.

Apparu sur mon fil d'actualité ce matin. Je suis allée écouter le 1er podcast sur la Bipolarité (lien en commentaire). C...
28/10/2025

Apparu sur mon fil d'actualité ce matin. Je suis allée écouter le 1er podcast sur la Bipolarité (lien en commentaire). C'est plutôt pas mal.

Je précise que je ne veux pas de commentaires politiques sur cette page. C'est une page où je partage uniquement des informations sur le psychologie et les domaines connexes (neurosciences, génétique comportementale...).

24/10/2025

Je commence à en avoir marre de voir ressortir depuis plusieurs jours cette pseudo chronique absolument pas scientifique.

Juste comme ça, en passant...
23/10/2025

Juste comme ça, en passant...

Having books at home doesn't make kids smarter. Parents with higher IQs tend to have more books AND children with higher IQs.⁣⁣Richard J. Haier (IQ researche...

Voilà ce qui se dit dans des magazines de "psychologie" grand public.
20/10/2025

Voilà ce qui se dit dans des magazines de "psychologie" grand public.

À 2 ans, il évoque des souvenirs de guerre incroyables. Réincarnation ? 👉https://l.psychologies.com/BcT

Je vous ai plusieurs fois parlé de l'instabilité du QI pendant l'enfance. J'avais évoqué quelques hypothèses expliquant ...
18/10/2025

Je vous ai plusieurs fois parlé de l'instabilité du QI pendant l'enfance. J'avais évoqué quelques hypothèses expliquant ceci (attention, fonctions exécutives plus assez performantes). Hé bien aujourd’hui, mon cas clinique entre dans ce phénomène.

Il s'agit d'une jeune de 17 ans dont j'avais fait le bilan il y a 8 ans lorsqu'elle avait 9 ans. Son QIT était alors supérieur à 130, seuil "officiel" du HPI. Les parents et la jeune reviennent vers moi aujourd'hui, non pas pour confirmer un HPI mais comprendre les difficultés scolaires. Vu son âge, je suis obligée d'utiliser la WAIS. Ce qui m'intéresse, c'est surtout la clinique : son comportement, ses stratégies, son attention... toutes ces observations fines au-delà des chiffres, même si ceux-là sont également importants.

Aujourd’hui, elle a perdu 20 points de QI par rapport au bilan réalisé il y a 8 ans. Le traitement de l'information est assez superficiel, sur des éléments uniquement saillants. La mémoire de travail n'est plus efficace.
Je reprends le bilan fait enfant : j'avais noté une certain comportement que j'ai vu aujourd'hui mais à 9 ans, ce comportement était tout à fait normal. Mais à 9 ans uniquement. Pas à 17 ans. Ce qui explique ses difficultés.

Il ne faut pas oublier qu'un test psychométrique donne un classement par rapport à un échantillon représentatif de la population. Il se peut qu'à un moment donné, un enfant soit en avance par rapport aux autres puis en retard car certaines fonctions cognitives ont eu un développement ralenti alors que celles des autres jeunes ont montré un développement constant et uniforme.
Une fois adulte, il y a peu d'évolution et ces fonctions restent stables. Et le QIT aussi.

Voilà pourquoi le QI peut varier pendant l'enfance.
Voilà aussi pourquoi la question du HPI n'est pas une identité (être ou ne pas être HPI).
Enfin, voilà pourquoi, dans certains cas, il est nécessaire de refaire une évaluation pour mieux comprendre un fonctionnement devenu problématique.

05/10/2025

Families of people with severe autism say the repeated expansion of the diagnosis pushed them to the sidelines. A new focus on the disorder has opened the way for them to argue their cause.

Hier, on a vu que les personnes autistes résistent mieux à certains biais cognitifs. Mais pour quelles raisons ? Par que...
02/10/2025

Hier, on a vu que les personnes autistes résistent mieux à certains biais cognitifs. Mais pour quelles raisons ? Par quels mécanismes ?

Plusieurs hypothèses existent : une moindre influence des émotions et des récompenses, un rapport différent au contexte, une attention accrue aux détails…

Découvrez dans les slides suivantes les mécanismes proposés par la recherche.

Référence en commentaire.

L'intelligence n'est pas très sexy !Et vous, êtes-vous attiré(e) par des personnes intelligentes ou préférez-vous l'appa...
01/10/2025

L'intelligence n'est pas très sexy !

Et vous, êtes-vous attiré(e) par des personnes intelligentes ou préférez-vous l'apparence physique ou une autre dimension de la personne ?

Evidence From Dating Apps, Experiments, and Genetics

Autisme et rationalité : et si les biais cognitifs avaient moins d’emprise ?La recherche montre que dans plusieurs situa...
01/10/2025

Autisme et rationalité : et si les biais cognitifs avaient moins d’emprise ?

La recherche montre que dans plusieurs situations, les personnes autistes se laissent beaucoup moins piéger par certains biais cognitifs.

Parmi ces biais, notons :

- Confiance dans son intuition
- Erreur de conjonction
- Effet d’attraction
- Biais des coûts irrécupérables
- Effet de cadrage
- Récompenses rapides
- Jeu de l’ultimatum
- Biais d’optimisme

Découvrez dans les slides comment ces biais se manifestent, et en quoi la réponse des personnes autistes est souvent plus rationnelle.

Et demain, on explorera les hypothèses scientifiques qui expliquent pourquoi les TSA montrent parfois cette rationalité accrue.

Est-ce que les enfants intelligents le restent ?Cette étude a étudié les variabilités de QI durant l'enfance ainsi que l...
20/09/2025

Est-ce que les enfants intelligents le restent ?

Cette étude a étudié les variabilités de QI durant l'enfance ainsi que les paramètres pouvant expliquer cette variabilité (score polygénique, environnement familial, problèmes de comportement.. ).

Il en ressort que les enfants au QI le plus élevé à 7 ans, ici > 115 subissaient le plus de variations de leur QI dans le temps. Cela peut s'expliquer par la régression à la moyenne qui est plus importante lorsqu'on s'éloigne de la moyenne.

Concernant les prédicteurs, les résultats ont montré qu'une augmentation du QI pendant l'enfance et jusqu'au début de l'âge adulte était positivement associée à des scores polygéniques plus élevés et à un statut socio-économique plus élevé. Quant au prédicteur de la diminution du QI, il concernait surtout les problèmes de comportement.

J'aime particulièrement la conclusion de la publication que je partage et qui vulgarise cette recherche :

"Ces résultats montrent l'importance de considérer l'intelligence des enfants comme un trait en développement. Des pratiques telles que faire passer des tests de QI aux très jeunes enfants et les qualifier de « surdoués » pour le reste de leur scolarité ne sont pas justifiées. Dans cette étude, seuls 16 % des enfants ayant un QI supérieur à 115 affichaient encore un score aussi élevé à 21 ans. Réévaluer régulièrement le développement cognitif des enfants est une bonne pratique."

A new study by Roberto Colom and his coauthors (published in ICAJournal) examines the stability and change in IQ in children with above-average intelligence at age 7. What it finds is revealing.

The major finding is that IQ changes in childhood are common. In early childhood, large IQ fluctuations are common. These changes get smaller in adolescence, but they still happen. Moreover, the changes tend to be larger for children with IQs of 115+ at age 7 (right panel) than those with IQs of 99-114 (left panel). This is not terribly surprising because regression towards the mean should be larger in the higher-IQ group.

Documenting these changes is important, but the authors also investigated whether IQ changes could be predicted by DNA-based polygenic scores, background variables, home environment, and behavioral problems.

The results showed that increasing IQ through childhood and into early adulthood was positively associated with higher polygenic scores and higher socioeconomic status. The most consistent predictors of increasing IQ was the DNA-based polygenic scores and socioeconomic status. The most consistent predictor of decreasing IQ was behavioral problems, though adverse life events were pretty consistent in the 99-114 IQ group.

These results match prior studies on cognitive development and confirm the importance of genes in determining the adult IQ of a person. They also show the importance of seeing children's intelligence as a trait that is still in the process of developing. Practices like giving IQ tests to very young children and labeling the as "gifted" for the rest of their education are not justified. In this study, only 16% of children with IQs of 115+ still had a score that high at age 21. Regularly reassessing children's cognitive development is best practice.

Read the full article (with no paywall) at ICAJournal here: https://icajournal.scholasticahq.com/article/144062-developmental-changes-in-high-cognitive-ability-children-the-role-of-nature-and-nurture

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34 Rue Mario Pavrone
Marseille
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