06/12/2025
Beaucoup de personnes me disent : “Je prends tout trop à cœur”, “Je ressens tout plus fort que les autres”, “Je n’ai pas de demi-mesure”, “Je suis soit très bien, soit très mal”.
Ce que vous appelez “trop”, c’est souvent une hypersensibilité… ou une conscience accrue du monde, des autres, des émotions. C’est une façon particulière d’être au monde : plus profonde, plus fine, mais aussi plus vulnérable.
D’où vient cette hypersensibilité ? Elle peut avoir plusieurs sources :
Un fonctionnement inné du système nerveux : Certaines personnes naissent avec un système émotionnel plus réactif. Elles perçoivent davantage de détails, de signaux, d’émotions.
Une histoire de vie marquée par l’insécurité ou les pertes : Les expériences précoces (instabilité, deuil, carences affectives) peuvent entraîner un système d’alerte très développé, comme si le corps restait constamment en vigilance.
Un attachement anxieux ou ambivalent : Ce type d’attachement rend les émotions plus intenses et les relations plus sensibles aux variations. L’autre devient “très important”, parfois trop.
Un apprentissage : faire attention à tout pour se protéger : Beaucoup d’hypersensibles ont grandi dans des environnements où il fallait anticiper, ressentir, décrypter…
Leur sensibilité est devenue une stratégie de survie.
Comment cette hypersensibilité se manifeste ? Les personnes hypersensibles vivent :
Des émotions amplifiées : Une joie immense… ou une chute brutale. Une remarque peut toucher profondément. Un silence peut inquiéter. Une ambiance peut bouleverser.
Des relations vécues “à 200 %” : On aime fort. On donne fort. On s’attache fort. On souffre fort. Les nuances sont difficiles, tout paraît soit très bien, soit très mal.
Une perception accrue : Le bruit, les lumières, les interruptions, les tensions… tout peut être vécu comme invasif.
Une surcharge mentale rapide : Penser trop. Trop analyser. Trop ressentir. Le cerveau sature vite.
Les conséquences quand cette intensité n’est pas comprise
L’hypersensibilité non régulée peut mener à :
La fatigue émotionnelle : Être en alerte constante épuise le système nerveux.
Le doute de soi : « Je suis trop », « je suis compliqué(e) », « je ne devrais pas ressentir ça ».
La dépendance affective : Parce que les émotions sont fortes et les besoins relationnels intenses.
Les réactions disproportionnées : Crises, retraits, impulsivité… ou au contraire refoulement massif.
L’isolement : Pour se protéger de la saturation, on réduit les contacts… mais on le vit mal.
Comment apprivoiser son hypersensibilité ? L’objectif n’est pas de la supprimer, mais d’apprendre à en faire une force.
Stabiliser le système nerveux • respiration douce • cohérence cardiaque • relaxation • auto-hypnose • ancrages ; Ce sont des outils essentiels pour diminuer la surcharge.
Travailler sur les blessures d’attachement : Elles amplifient les émotions. Comprendre ses mécanismes relationnels permet de sortir du “tout ou rien”.
Apprendre la régulation émotionnelle :Donner un nom à l’émotion, identifier le déclencheur, comprendre le message…C’est un apprentissage central et libérateur.
Poser des limites réalistes : L’hypersensible donne trop, s’oublie trop. Apprendre à dire non est un acte vital, pas un manque de générosité.
Utiliser son hypersensibilité comme ressource : Parce qu’elle apporte aussi :• créativité • intuition fine • capacité d’empathie rare • sens du détail • profondeur dans les relations
La clé est l’équilibre, pas la suppression.
Quand se faire accompagner ? La thérapie peut aider lorsque : • les émotions prennent trop de place • les relations sont trop instables • la fatigue est omniprésente • la personne se sent “trop fragile” • les réactions semblent incontrôlables • la surcharge mentale devient chronique
L’EMDR, l’EFT, l’hypnose et l’accompagnement psychocorporel sont très efficaces pour :
→ apaiser le système nerveux → réduire l’hyperréactivité → libérer les traumas ou blessures d’attachement → apprendre une nouvelle façon d’être au monde
Conclusion : Tu n’es pas « trop sensible », tu es intensément vivant(e). L’hypersensibilité n’est pas un défaut : c’est une puissance mal comprise. Avec les bons outils, elle devient un moteur d’équilibre, de profondeur et de lucidité — et non plus une source de débordement.
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