04/11/2025
Baopu zi:
Quelqu’un me demande :
« Les Immortels d’autrefois devaient-ils apprendre, ou bien étaient-ils doués d’une nature particulière, animés d’un souffle différent ? »
Baopuzi réponds :
« Quelle question est-ce donc là ? Tous sans exception suivaient un maître, leurs livres sur le dos.
Ils devaient se montrer durs à la tâche, supporter le froid, affronter le danger, braver le vent et la pluie ; ils devaient asperger et balayer le sol, et loin des leurs, travailler sans relâche.
Ils devaient commencer par se montrer dignes de confiance à travers leur comportement, et finir par des épreuves difficiles et dangereuses.
S’ils étaient d’une nature sincère et de conduite vertueuse, si leur cœur n’abritait ni ressentiment ni arrière-pensée, alors ils pouvaient gravir les marches du temple et en pénétrer la salle.
Mais certains se lassent et abandonnent à mi-chemin, d’autres se retirent, pleins de rancœur, il en est qui, attirés par la gloire et le profit, retournent à des occupations viles, il en est d’autres qui, trompés par des discours pernicieux, perdent leur peu de volonté, d’autres encore qui, commençant le matin, voudraient avoir terminé le soir, d’autres enfin qui s’asseyent pour travailler et espèrent un résultat en se relevant.
Un homme sur dix mille tout au plus peut empêcher son cœur de battre à la vue de l’argent et des femmes, et sa volonté de faiblir en entendant les propos du vulgaire.
Voilà pourquoi ceux qui s’adonnent à la Voie sont aussi nombreux que les poils sur le dos d’un buffle, et ceux qui réussissent aussi rares que la corne de la licorne.
Du livre classique “Baopuzi”