27/10/2025
[Ce n' était pas toi le problème.
Tu n'étais pas "trop". Tu n'étais pas "pas assez".
Un enfant n'a jamais à 'mériter' l'amour ; il doit juste le recevoir ].
Les bras d'une mère 🤗... Ou un grand vide 😔
Avec tendresse.
Je vous laisse lire cet article
À toi. Oui, toi. Toi qui es née avec ce vide étrange. Ce trou dans l'âme qui n'a jamais eu la chance d'être comblé par des bras, une voix, un regard qui aurait dû être celui d'une mère.
On ne parle pas assez de ce manque-là. Parce qu'il est honteux. Parce qu'il dérange. Parce que dire "je n'ai pas eu de vraie mère" revient à briser l'un des plus grands tabous : celui de la maternité parfaite. Mais toi, tu sais. Tu sais ce que ça fait de grandir sans cette tendresse-là. Sans ce refuge-là.
Sans cette évidence qu'un jour, quelqu'un te tiendra contre lui en te disant : "Tout va bien, je suis là, je ne pars pas."
Tu l'as peut-être eue physiquement, ta mère. Mais pas émotionnellement. Elle était là... sans être là. Son corps présent, son cœur absent. Elle s'occupait peut-être de toi - de ton linge, de tes repas, de l'école - mais pas de toi, toi.
Pas de tes peurs d'enfant. Pas de tes questions muettes. Pas de tes émotions qui débordaient et qu'elle a jugées, minimisées ou ignorées.
Je pense à cette patiente, 34 ans, qui m'a dit en séance, la voix cassée : "Je crois que je n'ai jamais connu ce que ça fait... qu'on prenne soin de moi juste pour moi. Pas parce que je rends service, pas parce que je réussis, pas parce que je ne fais pas de vagues... Mais juste parce que j'existe.
Et son silence après cette phrase... C'était celui d'une petite fille assise sur son lit, espérant qu'un jour la porte s'ouvre, qu'un jour une mère entre et la serre dans ses bras. Mais la porte ne s'est jamais ouverte.
À toi qui n'as pas eu de vraie mère... je veux te dire que ce n'est pas toi le problème. Tu n'étais pas "trop". Tu n'étais pas "pas assez". Tu étais un enfant. Et un enfant n'a jamais à mériter l'amour.
Ta mère n'a pas su. Peut-être qu'elle ne pouvait pas. Peut-être qu'elle était prise dans ses propres blessures, ses propres carences, ses propres démons. Peut-être qu'elle était émotionnellement indisponible. Ou narcissique. Ou dure. Ou absente. Mais quoi qu'il en soit : ça ne t'enlève pas le droit d'avoir mal.
Parce qu'un enfant qui n'a pas eu de vraie mère, ça se voit.
Ça se voit dans ta manière de prendre soin des autres comme si ta vie en dépendait.
Ça se voit dans ta peur panique d'être un fardeau.
Ça se voit dans cette force apparente qui n'est qu'une armure trop lourde pour tes épaules fatiguées.
Ça se voit dans cette solitude à deux, même quand tu es aimée aujourd'hui.
Et ce que je vois aussi - et qui me serre le cœur - c'est ta capacité infinie à aimer. À donner ce que tu n'as jamais reçu.
À consoler des douleurs que tu connais trop bien. À être une mère pour les autres, même sans jamais en avoir eu une pour
toi.
Mais à toi qui n'as pas eu de vraie mère, je veux dire ceci : tu n'as plus besoin de mendier cet amour-là. Tu n'as plus besoin de te briser en mille morceaux pour devenir la fille ou le fils idéal. Ce temps est révolu.
Aujourd'hui, tu peux apprendre à devenir ta propre mère. À te parler avec douceur. À te bercer dans tes soirs de solitude.
À dire à l'enfant en toi : "Je suis là. Je sais que tu as eu peur.
Je sais que tu t'es sentie seule. Mais je suis là maintenant.
Et je ne partirai pas."
Tu crois peut-être que c'est trop tard. Mais non. Il n'est jamais trop tard pour se donner ce qu'on aurait dû recevoir.
Tu peux apprendre à te protéger, à te rassurer, à te nourrir de ce que tu mérites.
Je pense encore à cette autre patiente qui a pleuré un jour en disant :
"J'ai compris que je n'aurai jamais la mère dont je rêvais.
Mais je peux être cette mère-là... pour moi." Et c'est là que sa guérison a commencé.
À toi qui n'as pas eu de vraie mère...
Tu as le droit d'avoir mal.
Tu as le droit d'être en colère.
Tu as le droit d'en parler.
Tu as le droit de guérir.
Et tu as le droit d'exister, pleinement, même avec cette blessure. Parce qu'elle ne te définit pas. Ce qui te définit, c'est ta capacité à la traverser. À la transformer. À faire de ce vide un espace pour te créer toi.
JENNYFER MULLER