26/12/2025
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Pourquoi y a-t-il « plus » de TDAH, de TSA, d’enfants HP et neuroatypiques aujourd’hui ?
C’est une question qui revient sans cesse...
Une question parfois sincère, parfois teintée de doute.
Et souvent accompagnée d’une affirmation qui divise :
« Avant, ça n’existait pas. »
Ou encore : « On met des étiquettes à tout le monde. »
Je prends le temps d’y répondre calmement...
Non pour imposer une vision, mais pour éclairer une réalité complexe, trop souvent simplifiée.
Les enfants n’ont pas changé, notre regard oui !
Il est fondamental de le dire clairement :
Il n’y a pas soudainement plus d’enfants ayant un TDAH, un TSA ou à haut potentiel.
Il y a surtout plus d’enfants reconnus, compris et identifiés.
Ces enfants existaient déjà.
Ils étaient simplement décrits autrement :
– rêveurs
– turbulents
– difficiles
– hypersensibles
– immatures
– instables
– en décalage
Beaucoup ont grandi sans explication, avec un sentiment diffus de ne jamais être « comme il faut ».
Ce qui a changé, ce n’est pas l’enfant.
C’est la capacité des adultes à mettre du sens sur ce qu’ils observent.
Les avancées scientifiques n’ont rien inventé...
La science n’a pas créé le TDAH, le TSA ou le haut potentiel.
Elle a permis de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, du développement de l’enfant, de l’attention, de la régulation émotionnelle et sensorielle.
Aujourd’hui, on distingue mieux ce qui relève :
– d’un fonctionnement neurologique particulier
– d’un tempérament
– d’une difficulté passagère
– d’un trouble durable
Ce n’est pas une mode.
C’est une lecture plus fine de la réalité humaine.
Un monde finalement moins tolérant aux différences invisibles...
Le contexte actuel joue un rôle majeur dans cette impression d’augmentation.
L’école exige :
– de rester concentré longtemps
– d’inhiber ses impulsions
– d’apprendre tôt, vite et de manière parfois standardisée
La société impose :
– une forte stimulation
– du bruit
– les nouvelles technologies et les écrans omniprésents
– un rythme rapide
Les enfants dont le fonctionnement est atypique ne vont pas plus mal qu’avant.
Ils sont simplement plus en décalage avec un système rigide, ce qui rend leurs difficultés visibles.
Et ce qui devient visible finit par être nommé.
Nommer n’est pas étiqueter !
C’est l’un des malentendus les plus fréquents.
Identifier un fonctionnement, ce n’est pas réduire un enfant à un mot.
Ce n’est pas l’enfermer dans une case.
Ce n’est pas nier sa personnalité, ses forces ou son potentiel.
Au contraire...
Nommer permet :
– d’adapter les attentes
– de proposer des aménagements justes
– de diminuer la culpabilité
– d’éviter des sanctions inutiles
– de restaurer l’estime de soi
L’étiquette enferme.
La compréhension libère.
Sans mots, il ne reste que des jugements...
Lorsqu’on refuse de nommer les différences, que se passe-t-il ?
L’enfant est interprété à travers le prisme du comportement :
– il ferait exprès
– il ne ferait pas assez d’efforts
– il manquerait de volonté
– il serait mal élevé
– il est immature
– il n'est pas autonome
Sans explication, il n’y a que des reproches.
Sans compréhension, il n’y a que de la pression.
Un diagnostic ne définit pas un enfant.
Il le protège.
Pourquoi cette reconnaissance dérange-t-elle autant ?
Parce qu’elle oblige à regarder une réalité inconfortable : le système n’est pas adapté à tous les enfants.
Reconnaître les profils neuroatypiques, c’est admettre que :
– l’égalité ne suffit pas
– certains ont besoin d’ajustements spécifiques
– la norme n’est pas universelle
Cela remet en question des certitudes profondément ancrées.
Et toute remise en question provoque des résistances.
Ces enfants ne demandent pas des privilèges...
Les enfants ayant un TDAH, un TSA, HP ou neuroatypiques ne demandent pas de passe-droits.
Ils demandent des conditions leur permettant de fonctionner sans se détruire.
Ils ne cherchent pas à être différents.
Ils le sont déjà.
Ce qu’ils demandent, c’est qu’on cesse de les forcer à rentrer dans un moule qui ne respecte pas leur fonctionnement.
Respecter les avis contraires sans nier la réalité...
Oui, certains craignent une surdiagnostication.
Oui, certains estiment qu’on en parle trop.
Ces interrogations existent et méritent d’être entendues.
Mais nier l’utilité de ces reconnaissances, c’est oublier tous ceux qui, sans elles, ont grandi dans l’échec, la honte ou l’incompréhension.
Conclusion : mettre des mots pour mieux accompagner...
Il n’y a pas plus d’enfants « à problèmes » qu’avant.
Il y a moins de silence, moins de déni, et un peu plus de conscience.
Nommer, ce n’est pas enfermer.
C’est donner des clés.
Et derrière chaque diagnostic,
il n’y a pas une case,
il y a un enfant qui cherche à être compris...
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