08/12/2025
Couper le feu…L’incantation contre les brûlures trouve ses racines dans plusieurs traditions populaires européennes, notamment les oraisons chrétiennes, les charmes celtiques, et les formules secrètes transmises par les guérisseurs et rebouteux.
Origine : Les "Baraques à feu" et prières de guérison
En France, notamment dans les campagnes, il existe une tradition de "Baraques à feu" ou "Barreurs de feu". Ces guérisseurs utilisent des prières secrètes transmises oralement pour "éteindre" la brûlure. On retrouve ces pratiques en Bretagne, en Normandie, en Savoie et dans le sud de la France.
En parallèle, des incantations similaires existaient en latin médiéval, en ancien français, et en langues régionales comme l’occitan, le breton ou le vieux normand.
l’incantation dans différentes langues anciennes, avec leur traduction.
En occitan médiéval (langue d'oc)
Texte original :
"Foc que mordes, foc que trencas,
Per la tèrra e per l'aiga,
S'esvalis ton ardor, se’n vai la dolor.
Pel buf del vent, pel temps qu’es passa,
Que la frescor venga,
E que la patz demòre aquí.
Aital siá."
Traduction en français :
"Feu qui mords, feu qui brises,
Par la terre et par l’eau,
Que ta chaleur s’efface, que la douleur s’en aille.
Par le souffle du vent, par le temps qui passe,
Que la fraîcheur vienne,
Et que la paix demeure ici.
Ainsi soit-il."
En latin médiéval
Texte original :
"Ignis, qui rodit et vulnerat,
Per terram et per aquam,
Extingue tuam vim, aufer dolorem.
Per spiritum venti, per cursum temporis,
Refrigera corpus,
Et pax maneat hic.
Sic fiat."
Traduction en français :
"Feu, qui ronge et blesse,
Par la terre et par l’eau,
Éteins ta force, enlève la douleur.
Par l’esprit du vent, par le cours du temps,
Rafraîchis ce corps,
Et que la paix demeure ici.
Qu’il en soit ainsi."
En vieux français (langue d’oïl, XIIIe-XIVe siècle)
Texte original :
"Feu qui mors, feu qui fraint,
Par la terre et par l'iaue,
Que ton ardeur s’esteigne, que la dolor s’en vait.
Par le suffle du vent, par le tens qui chace,
Que frescheur viengne,
Et que pais demeure ci.
Ainsi soit-il."