14/10/2025
Être thérapeute, c’est traverser l’inattendu.
Cet été, j’ai appris le décès de l'un de mes consultants. Une nouvelle inattendue...
Dans mon ancien métier, j’étais préparée à la perte. Accompagner des personnes fragilisées, c’était aussi savoir que leur chemin pouvait s’arrêter.
Mais là… rien ne laissait présager ce départ. Il était jeune, en bonne santé. C’est cela qui a rendu la nouvelle violente.
Je l’ai appris par un autre consultant qui me suit aujourd’hui.
Recevoir cette nouvelle dans un tel contexte a été difficile à gérer… parce qu’émotionnellement, j’étais choquée.
Alors, avec ce consultant, nous avons fait un choix : ne pas rester figés dans la douleur, mais partager des anecdotes de vie. Des souvenirs de qui il était... Un hommage à sa personne, sans jamais dévoiler ce qu’il m’avait confié en séance, bien sûr. Et malgré la tristesse, ce moment fut beau et rempli d’humanité.
Puis, une fois seule, j’ai pleuré cette perte. Car même si je ne suis qu’un passage dans vos vies… vous l’êtes aussi dans la mienne.
J’ai appris également où se trouve sa dernière demeure, et je prendrai un instant pour le saluer. Parce qu’accompagner, ce n’est pas juste un métier. C’est créer un lien qui dépasse les séances.
Et c’est là que je mesure un manque dans nos formations : jamais on ne nous prépare à cela. On nous dit seulement “restez neutres”. Mais moi, j’ai choisi un autre chemin.
Être thérapeute, ce n’est pas être neutre.
Je choisis de rester humaine.
Je me réjouis avec vous d’une naissance, d’une union, d’un projet qui prend vie… et je suis attristée lorsque l’un d’entre vous s’en va pour son dernier voyage.
Dans chaque accompagnement, je le dis souvent : nous faisons équipe.
Alors aujourd’hui, j’ai la sensation d’avoir perdu un coéquipier.
Ce qui me console, c’est de savoir qu’il est parti dans un moment de sa vie où il avait trouvé l’harmonie.
Je partage cela non pas pour être critiquée, mais pour montrer une facette de mon métier que l’on évoque rarement.
Car derrière les outils, les méthodes et les postures, il reste toujours l’essentiel : le lien humain.