02/12/2025
DIAGONALE DES FOUS
Partie 3
….Je prends mon temps.
Une bonne do**he froide, un massage, une bonne sieste et un bon repas plus t**d, je repars frais comme un gardon avec Julien qui fera un petit morceau du parcours avec moi jusqu’au pied du col du Taïbit qui marque l’entrée du célèbre cirque de Mafate.
Je me suis dit : « le seul moyen d’en sortir, c’est à pied, alors ne te blesse pas, et quand tu en seras sorti, la course sera gagnée ».
J’attendais le ravito de Marla avec impatience. Mes proches, mes amis, mes enfants, ma famille m’ont laissé des messages vidéos. Bien sûr, j’ai pleuré, mais ça ne m’a pas anéanti, au contraire, ça m’a conforté.
J’arrive à Aurère fatigué par la nuit, je vois des coureurs endormis de tous les côtés, j’ai faim. Je me ravitaille en eau, mange, bois de la soupe réconfortante. J’appelle Julien qui est en train de descendre à ma rencontre pour lui dire que je vais dormir un peu.
Les lueurs du petit matin apparaissent et finalement, je décide de repartir sans dormir.
J’arrive à la Rivière bras rouge en même tant que Julien. Je suis fatigué mais quel plaisir de retrouver un visage connu. Ce sourire connu au milieu de nul part.
Je soulage mes pieds quelques minutes dans l’eau froide et c’est parti pour la montée. Julien marche devant moi, je me cale sur son rythme.
Des marches, des cailloux, des racines, de la poussière, le soleil au-dessus de nos têtes, c’est le décor qui nous accompagne pendant cette dernière portion de Mafate. Ce décor est aussi magnifique qu’impitoyable.
La difficulté et les douleurs sont gommées par l’accueil reçu tout en haut.
La fierté d’être sorti de là, l’accueil reçu, l’émotion ressentie, la fatigue de la course et des larmes coulent de mes yeux, perlent sur mes joues et se perdent sur mon sourire. Je souris de bonheur, de douleur, de fierté. Je sais que je verrai la ligne d’arrivée.
Après une pose pour récupérer, je me lance dans les 20 kms de descente direction la 2e base de vie où je suis bien décidé à dormir.
Après 1 h de sieste et autant de soin, je m’élance vers les 45 derniers kilomètres de la course.