06/11/2025
Le statut du professeur de yoga et la question de l’éthique
Les réseaux sociaux sont inondés de publicités offrant aux professeurs de yoga des formations pour devenir des vendeurs, pour donner des cours en ligne, pour expliquer que gagner un SMIC n’est pas suffisant en tant que professeur de yoga. On y promet 6 000, 7 000 euros, voire plus, comme s’il s’agissait d’un objectif légitime, d’un nouveau modèle de réussite.
Mais est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que c’est vraiment ça, enseigner le yoga ?
Non. Le yoga, ce n’est pas ça.
Le yoga n’est pas une marchandise.
C’est une voie spirituelle, un art de vivre, une discipline intérieure. Enseigner le yoga, c’est transmettre un savoir millénaire fondé sur l’éthique, la conscience et la non-avidité (aparigraha).
Être professeur de yoga, ce n’est pas chercher à s’enrichir matériellement, mais à servir, servir la pratique, servir les élèves, servir la vérité de ce chemin. Oui, il est juste d’être rémunéré pour son travail. Oui, il est normal de vouloir vivre dignement. Mais l’intention reste au cœur de la démarche. Enseigner le yoga ne devrait jamais devenir un prétexte à l’accumulation, à la comparaison ou à la mise en scène de soi.
Le yoga nous enseigne la simplicité, la modération, la clarté.
Il nous rappelle que la richesse véritable naît de la paix intérieure, de la cohérence entre ce que l’on dit et ce que l’on vit.
Alors, souvenons-nous
Le professeur de yoga n’est pas un influenceur.
Le professeur de yoga n’est pas un entrepreneur avant tout.
Le professeur de yoga est un étudiant perpétuel, un guide humble, un passeur.
Puissions-nous enseigner avec respect, recevoir avec gratitude, et marcher avec droiture sur cette voie où le yoga reste un chemin, non un marché.