21/10/2025
Il était une fois une femme au regard clair mais marron quand même, presque fatiguée de toujours ajuster sa lumière pour ne pas éblouir.
Elle avait longtemps dansé au rythme d’un groupe (L7) qu’elle aimait profondément — un cercle où elle avait appris, partagé, donné.
Mais un matin, son cœur a battu autrement. Ce n’était pas une colère, ni un rejet.
“Tu n’as plus besoin de marcher au pas. Il est temps de marcher à ton souffle.”
Alors, elle a écouté. Elle a senti la Porte 5 en Design Humain s’ouvrir en elle, celle du rythme juste — celui qui ne se mesure pas, qui se ressent.
Elle a compris que son tempo n’était plus celui du groupe, que son corps appelait un autre cycle : plus lent, plus vrai, plus sauvage.
Alors elle a quitté le cercle.
Certaines amitiés se sont effacées sur le chemin, non par haine, mais par fidélité à ce qu’elle sentait naître en elle.
Chaque départ était une mort symbolique, nécessaire pour renaître.
Sur le chemin, la Porte 34 s’est réveillée. Une force animale, une joie, une pulsation de vie.
Elle a pris la route avec son camion,
un espace à elle, qui deviendrait son refuge et sa liberté.
Et puis il y avait papa.
Il ne comprenait pas toujours son choix de vie, ni la route qu’elle avait tracée, mais il était là, solide et (presque) patient.
Il l’a aidée à aménager son camion, à le transformer en maison roulante,
à le rendre fonctionnel et sûr.
Ses paroles maladroites parlaient autant que ses gestes:
“Je ne comprends pas tout, mais changer prends du temps, laisse moi essayer.”
Le vent a soufflé à travers la tôle,
et dans ce souffle, elle a entendu son Pluton chuchoter :
“Tu vois, mourir n’est pas disparaître. C’est redevenir vraie.”
Chaque kilomètre était une mue. Chaque silence, une renaissance.
Elle laissait derrière elle les structures, les appartenances, les anciens reflets d’elle-même, pour redevenir pure vibration — celle de la Porte 1, la création à l’état brut.
Et un soir, alors que le soleil se couchait sur la route, elle a senti son cœur s’élargir. Une paix nouvelle, simple, sans besoin de comprendre.
La Porte 56 s’est mise à parler :
“Raconte.
Raconte cette traversée.
Raconte comment on peut quitter sans se perdre, comment on peut mourir sans disparaître, comment on peut renaître sans chercher.”
Alors elle a pris son carnet, et elle a écrit.
Pas pour expliquer.
Pour témoigner.
Pour semer, dans les cœurs qui croiseraient sa route, la mémoire d’une vérité oubliée :
“La liberté ne s’obtient pas, elle se retrouve.
Et parfois, il faut tout quitter pour se retrouver entière.
Même quand ceux qu’on aime peinent à suivre, même quand des amitiés disparaissent, il y a un espace nouveau qui attend, comme une lumière douce dans ses rétroviseurs, comme un écho :
“Courage. Tu es exactement là où tu dois être.”
Depuis, la femme avance au rythme de ses cycles, écoute la terre respirer sous ses pas, manifeste comme à un ancien ami, et raconte.
Son histoire, c’est une carte. Un repère pour celles et ceux qui sentent l’appel de leur propre route, mais qui hésitent à lâcher la rive.
Elle est la Conteuse du Renouveau,
la voix de la Porte 56, celle qui murmure à travers les temps :
“Il n’a que ton souffle, ton rythme, et ton cœur. Et parfois, dans le vent, les nuages ou un souvenir, un sourire de maman te rappelle que tu n’as jamais marché seule.”
𝕋𝕚𝕗𝕗𝕒𝕟𝕚𝕖