03/12/2025
Lisez bien cette information ! L’enfant dopé au sucre : que se passe-t-il vraiment dans son cerveau… et à l’école ?
Il est 8h15. L’école commence. L’enfant a avalé un petit-déjeuner rapide : céréales sucrées avec du lait, un jus d’orange "100 % pur jus", une ou deux tartines de pâte à tartiner au chocolat. Dans le fond, ce n’est pas un caprice, c’est une habitude. Comme celle de milliers de foyers. Sauf que ce repas n’est pas un petit-déjeuner : c’est une bombe métabolique à retardement.
Car dans cette matinée type, c’est tout le quotidien de l’enfant — son attention, son humeur, sa mémoire, sa posture, ses relations aux autres — qui sera directement influencé par la quantité et la qualité du sucre qu’il a reçue.
8h30 – L’illusion de l’énergie
À l’entrée en classe, l’enfant est "en forme". Il parle, rit, bouge. Cette apparente vitalité est une illusion biochimique : son pancréas vient de libérer une dose massive d’insuline pour compenser le flot de glucose dans le sang. Le cerveau, quant à lui, entre en mode euphorique. Dopamine et glutamate se mélangent dans un cocktail d’excitation cérébrale.
Mais ce "boost" artificiel ne durera pas. L’insuline, suractivée, va vite faire chuter la glycémie. Vers 9h30, c’est déjà la descente.
9h45 – Chute libre cognitive
Le sucre chute. Le cerveau, qui carbure au glucose, commence à manquer de carburant stable. Le corps libère alors du cortisol et de l’adrénaline pour compenser cette hypoglycémie : sueurs, agitation, émotions instables. L’enfant devient plus nerveux, moins concentré. Il ne tient plus assis. Il se dandine. Il parle tout seul. Il s’oppose sans raison.
Ce n’est pas de la désobéissance. C’est un cerveau en détresse énergétique.
10h – La collation “réparatrice”… ou le piège
Comme tous ses camarades, il sort son goûter : un biscuit industriel, un pain au chocolat, un jus de fruit. L’effet est immédiat : il retrouve "la pêche", repart de plus belle. Mais c’est un piège. Car ce nouveau pic glycémique relance exactement le même cycle hormonal : insuline → chute → stress → compensation.
Et pendant ce temps, que fait le cerveau ? Il tente de survivre à ce yo-yo. Il ne peut pas intégrer. Il ne peut pas stabiliser une pensée. Il n’enregistre pas durablement l’information.
11h30 – Fatigue, irritabilité, confusion
Les premiers signes apparaissent. Il ne comprend plus les consignes. Il rend un exercice à moitié rempli. Il est distrait. Parfois agressif. Parfois absent. On pense qu’il "ne veut pas". En réalité, il ne peut plus. Son cerveau, privé de nutriments essentiels (B12, B6, choline, zinc, fer héminique), est en mode de survie. Il tourne à vide.
Et pendant ce temps, la classe avance. Le programme continue. Lui, reste derrière.
Chers parents : ce n’est pas une question de morale, mais de physiologie
Aucun parent ne donne volontairement à son enfant un carburant qui le désorganise. Et pourtant, chaque matin, des milliers d’enfants sont envoyés à l’école avec un cerveau en surchauffe puis en panne. Non pas parce qu’ils sont malades, mais parce qu’ils sont mal nourris pour ce que l’école leur demande.
Un petit-déjeuner riche en protéines animales (œuf, viande, bouillon, foie, sardine, beurre cru) et en graisses stables pourrait transformer leur matinée. Non pas en le rendant "sage", mais en le rendant présent. Capable d’intégrer, de retenir, de créer. Et surtout, de ne plus vivre dans une tension nerveuse permanente.
Parce que la vraie question n’est pas "pourquoi il est si agité ?" mais :
"Pourquoi son cerveau est-il incapable de se poser ?"
Par Laurent Glatz