03/10/2025
EPISODE 2 / Partie 1 : L’évolution de la rémunération
« Mais comment faisiez vous pour vous rémunérer avant les génériques ? »
Et bien la réponse est fort complexe.
Avant la Seconde Guerre Mondiale, les soins prodigués par les médecins et les médicaments par les apothicaires et les pharmaciens devaient être réglés par le patient. Ainsi, seuls les plus aisés pouvaient avoir accès à un bon système de soin. Les plus précaires se reposaient sur les religieux et les médecins et pharmaciens bénévoles.
Déjà à l’époque, il y avait des disparités de revenus chez les pharmaciens, tout dépendaient de son laboratoire, de l’endroit où il s’était établi (la bourgeoisie résidait dans les villes, le milieu rural vivait souvent en vase clos et avait une patientèle plus paysanne) et de la proximité d’un prescripteur.
(Idée de lecture au coin du feu, n’oubliez pas le chocolat chaud : Pierre et Jean de Maupassant. On découvre un pharmacien pas si nanti)
Avec l’industrialisation, les problèmes de santé et accidents augmentèrent, on vit alors se former les premières mutuelles ouvrières et patronales.
Ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que la Sécurité Sociale voit le jour ; on souhaite un système unifié de protection sociale, destiné à couvrir l’ensemble de la population contre les risques principaux : maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès, accidents du travail et maladies professionnelles.
Avec les spécialités, les médicaments tels qu’on les connaît, sont alors prit en charge, par la Sécurité Sociale et par les mutuelles.
A cette époque, les médicaments remboursés et non remboursés étaient régulés par l’État. Par exemple le prix de telle marque de pastille était le même dans toutes les pharmacies et nous avions un monopole pharmaceutique bien plus large qu’aujourd’hui.
Les patients avançaient les frais de santé, payaient la totalité des médicaments et ne se faisaient rembourser que 2-6 semaines après. On comprend que dans certaines situations, des patients renonçaient aux soins.
L’impulsion du tiers payant ciblé commence en 1960, les premières conventions avec les pharmacies apparaissent pour les accidents de travail et maladies professionnelles. En 1999, il y a création de la CMU (Couverture Maladie Universelle) pour les bénéficiaires précaires. En 2004, le tiers payant se généralise à la maternité, l’ALD (maladies chroniques), l’AME (Aide Médicale Etrangère). Enfin, le tiers payant intégrale Sécurité Sociale et mutuelles se généralise dans les années vers 2010. Soit il a seulement 15 ans !
Ainsi, lorsque les soins furent remboursés, les produits uniformisés, la rémunération des pharmaciens s’est nettement améliorée ; surtout que sa rémunération à cette époque était proportionnelle au prix du médicament, et ce jusqu’en 2015.
Cependant, la détérioration de la marge en officine a commencé bien avant.
Et cela, on le verra dans la partie suivante :)
En attendant, passez un bon week-end !
PS : les pathologies hivernales arrivent… N’oubliez pas, les premiers gestes de précaution : une distance physique, le masque, lavage fréquent des mains et du nez.