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LA SEXUALITÉ APRÈS 60 ANS: UNE NOUVELLE LIBERTÉLa nouvelle sexualité des seniors : quand amour rime avec toujoursLa sexu...
17/11/2025

LA SEXUALITÉ APRÈS 60 ANS: UNE NOUVELLE LIBERTÉ

La nouvelle sexualité des seniors : quand amour rime avec toujours
La sexualité après 60 ans reste entourée de tabous, alors même que les seniors d’aujourd’hui sont ceux qui ont porté la révolution sexuelle. Et contrairement aux idées reçues, le désir et le plaisir ne disparaissent pas avec les années : ils évoluent, se transforment et peuvent même s’intensifier.
En réalité, vivre sa sexualité longtemps est non seulement possible, mais naturel — à condition de s’adapter et d’écouter son corps.

Une génération plus libre et plus disponible
Avec l’amélioration de la santé, la fin des contraintes professionnelles et familiales, et la disparition des obligations liées à la fertilité, les seniors d’aujourd’hui disposent d’un atout précieux : du temps pour eux, pour leur couple, pour leur intimité.
La santé sexuelle fait désormais partie intégrante de la santé globale. À tout âge, chacun a le droit de vivre une sexualité épanouie.

Le corps change, mais le plaisir reste
Vieillir n’empêche pas la sexualité : il la transforme.
Chez l’homme
• L’érection peut être plus lente à apparaître.
• La rigidité varie selon la santé et les traitements.
• La période entre deux rapports s’allonge.
Cela invite à redécouvrir les caresses, à prendre son temps, à vivre une sexualité moins centrée sur la performance.
Chez la femme
• La lubrification se fait plus tardivement.
• Les tissus vaginaux deviennent plus fragiles.
• La sécheresse est fréquente… mais facilement compensée.
Les préliminaires plus longs, les lubrifiants et la complicité permettent de conserver une sexualité totalement satisfaisante. Les études montrent même que l’activité sexuelle régulière entretient la souplesse et la lubrification.

Le désir : une affaire d’hormones… et d’émotions
La ménopause ou la baisse de testostérone peuvent influencer l’énergie ou le désir, mais elles n’éteignent pas la vie sexuelle.
L’essentiel se joue aussi dans :
• l’image de soi,
• la relation au partenaire,
• la confiance,
• la disponibilité émotionnelle.
Beaucoup de femmes et d’hommes redécouvrent d’ailleurs une sexualité plus libre, sans peur de la grossesse, sans pression de réussite, sans contrainte horaire. Une vraie renaissance.

Une sexualité à réinventer
Après 60 ans, la sexualité devient souvent plus :
• tendre,
• complice,
• imaginative,
• sensuelle.
Les préliminaires s’allongent, la communication devient essentielle, et l’humour aide à dépasser les petites difficultés du corps.
L’important n’est pas de « faire comme avant », mais de faire autrement, en accord avec son corps et avec l’autre.

L’amour comme potion magique
Le plaisir partagé agit comme un véritable anti-âge :
• meilleure humeur,
• meilleure circulation,
• réduction du stress,
• regain d’estime de soi,
• lien affectif renforcé.
Il n’y a pas d’âge pour s’aimer, se toucher, s’épanouir.
Et parfois, la plus belle période de la vie sexuelle commence justement… quand on s’y attend le moins.
-des-seniors, ́nopause

Dr Patrice Cudicio, Mme Jasmine Saunier: sexologue, hypnothérapeute Paris

BISEXUALITÉ: QUESTIONS FRÉQUENTES Bisexualité et ambiguïté sexuelle : est-ce la même chose ?Non.La bisexualité concerne ...
15/11/2025

BISEXUALITÉ: QUESTIONS FRÉQUENTES

Bisexualité et ambiguïté sexuelle : est-ce la même chose ?
Non.
La bisexualité concerne l’attirance affective et/ou sexuelle pour plus d’un genre. Elle ne remet pas en cause l’identité sexuelle ou l’identité de genre d’une personne : on peut être bisexuel et parfaitement au clair avec le fait d’être homme, femme, non-binaire, etc.
L’ambiguïté sexuelle (ou plutôt : questionnement identitaire ou dysphorie de genre) renvoie à un décalage ressenti entre son sexe assigné à la naissance et son genre. Cela n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle.

La bisexualité : pratique, orientation, ou identité ?
Tous les cas existent.
• Pour certains, la bisexualité est une orientation durable, un élément stable de leur identité.
• Pour d’autres, c’est une configuration de désir, plus fluide, qui peut varier selon les périodes de vie, les rencontres, ou les contextes.
• Parfois, elle peut être exploratoire, dans un moment de recherche personnelle.
La culture occidentale commence seulement à reconnaître cette diversité. Historiquement, la bisexualité a existé dans la plupart des sociétés humaines – mais a souvent été réprimée au même titre que l’homosexualité.

La bisexualité est-elle une perversion ?
Non.
Dans les classifications actuelles (DSM-5, CIM-11), la bisexualité n’est pas une paraphilie, ni un trouble.
Les seules paraphilies reconnues comme relevant d’un trouble sont celles qui impliquent non-consentement, souffrance, ou danger.
La bisexualité est une orientation ou une dynamique de désir. Point.

La bisexualité est-elle un trouble de la sexualité ?
Elle ne devient un problème que si la personne en souffre – souvent à cause de pressions sociales, de tabous familiaux ou de conflits internes.
L’orientation elle-même n’est pas pathologique.

La bisexualité est-elle “normale” ?
La notion de “normalité” en sexualité n’a de sens que d’un point de vue statistique ou médical, et encore.
Ce qui compte réellement, c’est :
• le consentement,
• le bien-être,
• la liberté de chacun,
• la possibilité d’exprimer son désir sans jugement.
Tout le reste relève de normes culturelles, souvent héritées d’époques où la sexualité était réduite à la reproduction.

Avons-nous tous en nous des aspects masculins et féminins ?
D’un point de vue psychologique et neurologique, oui : le cerveau humain intègre des potentiels très variés, indépendants du sexe biologique.
La culture modèle ensuite ce qui peut s’exprimer ou non.
La bisexualité n’est pas un “reste” de bisexualité embryologique, mais elle peut s’inscrire dans cette souplesse humaine fondamentale.

La bisexualité est-elle plus acceptée que l’homosexualité ?
Pas vraiment.
Dans beaucoup de cultures, tout ce qui ne sert pas la reproduction a été considéré comme tabou par les religions dominantes.
En Europe aujourd’hui, la bisexualité est mieux tolérée qu’avant, mais :
• elle reste peu visible,
• souvent mal comprise,
• fréquemment l’objet de préjugés.
La biphobie existe bel et bien — parfois chez les hétérosexuels, parfois aussi dans les communautés LGBTQIA+.

Les personnes bisexuelles sont-elles rares ?
Pas du tout.
Les études internationales estiment que la bisexualité est l’orientation la plus fréquente après l’hétérosexualité, même si elle est souvent moins déclarée publiquement.
Beaucoup de gens confient plus facilement leurs fantasmes ou attirances dans un cadre thérapeutique ou intime que dans un cadre social.

La bisexualité est-elle moins taboue chez les femmes ?
On le dit souvent, mais c’est un regard biaisé.
La société sexualise davantage les relations entre femmes (fantasmes masculins, objectification), alors qu’elle stigmatise plus les hommes bisexuels.
En réalité, ce n’est pas la bisexualité féminine qui est moins taboue : c’est le regard masculin qui la rend plus “acceptable”.

Être bisexuel, est-ce éviter de choisir ?
Pas du tout.
La bisexualité n’est pas une absence de choix, mais une orientation élargie.
On peut être bisexuel :
• toute sa vie,
• à certaines périodes,
• ou de façon situationnelle (selon les rencontres).
Une orientation fluide n’est pas une immaturité.

La bisexualité masque-t-elle un désir homosexuel non assumé ?
Cela arrive chez certaines personnes, mais ce n’est pas la règle.
On peut être parfaitement clair sur son orientation et aimer plusieurs genres.
Inversement, un désir homosexuel non assumé peut aussi mener à la désexualisation, à l’hyper-virilité, ou à un rejet des personnes LGBTQIA+.
Chaque histoire est singulière.

Les bisexuels sont-ils des “adolescents attardés” ?
Non.
La maturation sexuelle passe par des explorations variées.
Être bisexuel demande souvent beaucoup de lucidité et de courage, surtout dans une société qui aime classer les gens en catégories fixes.

La bisexualité est-elle une “troisième sexualité” ?
Oui, dans le sens où c’est une orientation à part entière.
Mais elle n’est pas “entre deux” : elle a sa propre logique, ses propres modes relationnels, ses propres spécificités.

Peut-on vivre des cycles homo et hétéro ?
On observe plutôt des fluctuations : selon les périodes de vie, les rencontres, le contexte psychologique.
La sexualité humaine est adaptable — c’est une de ses forces.

La bisexualité est-elle une torture émotionnelle ?
Elle peut le devenir lorsque l’environnement est hostile ou incompréhensif.
Mais lorsque la personne est bien entourée, informée et respectée, la bisexualité est une orientation comme une autre, et souvent source d’épanouissement.

Pourquoi la bisexualité dérange-t-elle autant ?
Parce qu’elle remet en cause deux croyances très fortes :
1. Il faut être d’un “camp” : homo ou hétéro.
2. Le désir doit être stable, prévisible, permanent.
La bisexualité bouscule les frontières. Elle montre que le désir humain n’est pas toujours binaire — et cela dérange les systèmes fondés sur la simplification et le contrôle.

La bisexualité souffre-t-elle d’invisibilité ?
En partie, oui :
• Peu de films ou de séries la représentent de façon réaliste.
• Les modèles sociaux sont encore jeunes.
• Les personnes bisexuelles sont parfois perçues comme “non fiables” ou “confuses”.
Mais l’invisibilité ne signifie pas inexistence : de nombreuses associations, collectifs et ressources permettent aujourd’hui une meilleure compréhension.

Les bisexuels sont-ils infidèles ?
C’est un cliché.
La fidélité n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle, mais avec les accords du couple, quel que soit le couple (hétéro, homo, bi, polyamoureux, etc.).

Sommes-nous tous bisexuels ?
Psycha**lytiquement, Freud parlait d’“indifférenciation originelle” du désir.
Dans les faits, nous avons tous un potentiel de flexibilité, mais ce potentiel ne s’actualise que si les conditions s’y prêtent : histoire personnelle, culture, ouverture, contexte relationnel…
On ne peut pas réduire ce potentiel à des pourcentages ou à des chiffres.
Les échelles de Kinsey, Klein ou Storm aident à réfléchir à son orientation, mais ne font que décrire, pas déterminer.

En résumé : que faut-il retenir ?
• La bisexualité est une orientation légitime, stable ou fluide.
• Ce n’est ni un trouble, ni une perversion.
• Elle n’est ni plus facile ni plus difficile que les autres orientations : tout dépend du contexte et du regard social.
• Les personnes bisexuelles ne sont pas indécises : elles sont simplement capables d’aimer ou désirer plus d’un genre.
• Le plus grand défi reste encore aujourd’hui la biphobie et l’invisibilisation. ,

Dr Patrice Cudicio, Mme Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute, Paris

• L'HOMOSEXUALITÉ AUJOURD'HUI: IDÉES REÇUES, CONNAISSANCES ET ÉVOLUTIONSLe terme « homosexualité » a été proposé en 1869...
14/11/2025

• L'HOMOSEXUALITÉ AUJOURD'HUI: IDÉES REÇUES, CONNAISSANCES ET ÉVOLUTIONS

Le terme « homosexualité » a été proposé en 1869 par le médecin hongrois Karl Maria Kertbeny.
Il est utilisé pour désigner une orientation — c’est-à-dire un ensemble de désirs, d’émotions, d’affectivités et de comportements — dirigés vers des personnes du même sexe ou genre, et non simplement pour qualifier certaines pratiques sexuelles.
Comme pour l’« hétérosexualité », cette orientation peut se vivre de façon très différente selon l’individu : la façon de ressentir, de vivre ou d’exprimer l’attirance varie fortement.

Comprendre l’orientation sexuelle
Les sciences contemporaines considèrent l’orientation sexuelle comme une dimension de la personne — et non comme un choix ou une maladie. Ainsi, l’American Psychological Association affirme que les attirances, émotions et comportements homosexuels sont « des aspects normaux et positifs de la sexualité humaine ».
De nombreuses recherches indiquent que des causes biologiques (par exemple des influences hormonales prénatales) sont plus plausibles que des explications purement sociales ou éducatives ; cela demeure toutefois un domaine complexe, sans modèle unique validé.
L’orientation ne se réduit pas à l’acte sexuel : elle englobe aussi les attirances, l’affectivité, l’identité. Des échelles, comme la célèbre Échelle de Kinsey (0 = exclusivement hétérosexuel, 6 = exclusivement homosexuel) ont été proposées pour illustrer que la sexualité humaine est plus fluide qu’une simple dichotomie.

Histoire et contexte culturel
Au fil des époques et selon les cultures, les comportements ou désirs aujourd’hui qualifiés d’homosexuels ont été interprétés très différemment. Dans l’Antiquité grecque et romaine, par exemple, les relations entre hommes libres, plus âgés et plus jeunes, étaient parfois valorisées ; mais seulement dans certains rôles (actif vs passif), et notées d’un regard social ou moral particulier.
Il est donc aujourd’hui reconnu que le fait de transposer directement nos catégories modernes (homosexuel/hétérosexuel) aux sociétés anciennes est réducteur.
Sur le plan légal et médical, l’homosexualité fut longtemps criminalisée ou considérée comme une pathologie. Aujourd’hui, elle est retirée des classifications de maladie, et de plus en plus de pays reconnaissent les droits des personnes homosexuelles.

Statistiques et limites d’évaluation
Il est très difficile de donner un chiffre précis concernant la proportion de la population ayant une orientation strictement homosexuelle. Selon les contextes, pays, méthodes d’enquête, les résultats varient.
Certaines estimations évoquent environ 2 % des femmes et 4 % des hommes dans les sociétés occidentales, mais ces chiffres sont à manier avec prudence.
Des enquêtes plus larges suggèrent des pourcentages supérieurs, tout dépend de la façon dont on formule la question (attirance, comportement, identité).
Il faut aussi distinguer :
• l’attirance ou le désir vers une personne du même sexe ;
• les comportements effectifs avec une personne du même sexe ;
• l’identification en tant que personne homosexuelle.
Ces trois dimensions ne coïncident pas toujours.

Orientation, comportement, identité
Il est utile de différencier :
• l’orientation sexuelle : l’attirance affective/sexuelle d’une personne ;
• le comportement sexuel : ce que la personne fait effectivement ;
• l’identité de genre et l’identité sexuelle : comment elle se définit socialement et psychologiquement.
Ainsi, certaines personnes n’ont jamais eu de relation homosexuelle mais se sentent attirées vers le même sexe, d’autres ont des relations mais ne s’identifient pas comme homosexuelles, etc.
Par exemple, dans certaines sociétés ou contextes (internats, milieux carcéraux), des comportements homosexuels transitoires ont été observés. Cela ne signifie pas forcément que ces personnes avaient conscience d’une orientation homosexuelle permanente. Cela montre la complexité de l’interprétation.
Aujourd’hui, on préfère éviter de supposer que ces comportements « immatures » témoignent d’une orientation fixée ou d’un échec de fusion.

Genres, rôles et stéréotypes
Il existe une diversité de vécus parmi les personnes homosexuelles : certains hommes valorisent une masculinité affirmée, d’autres adoptent ou valorisent des traits plus féminins. Mais il est important de ne pas essentialiser : tous les homosexuels ne cherchent pas à « inverser » les rôles homme/femme ou à imiter un modèle féminin/masculin.
Aujourd’hui, on reconnaît que l’orientation sexuelle ne dicte pas un « type » de personne, de comportement ou d’apparence.

Vers une compréhension contemporaine
– L’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie mentale ou une perversion : les classifications internationales (Organisation mondiale de la santé, etc.) l’ont retirée de cette liste.
– L’acceptation sociale progresse dans de nombreux pays, mais des discriminations persistent : homophobie, stigmatisation, inégalités légales.
– La reconnaissance des identités et orientations va bien au-delà de la simple dichotomie hétéro/homo : des termes comme bisexuel·le, pansexuel·le, fluide, q***r témoignent de la diversité.
– La recherche actuelle insiste sur le caractère multidimensionnel de l’orientation sexuelle, impliquant biologie, psychologie, histoire de vie, et contexte social, sans prétendre à des causes simples.
– Pour le grand public, il est utile de retenir que :
• l’attirance envers le même sexe est une variation normale de la sexualité humaine ;
• les personnes homosexuelles méritent les mêmes droits, la même reconnaissance, le même respect que les autres ;
• l’étiquetage, le stéréotype ou la pathologisation ne reflètent pas la réalité complexe de la vie des gens.

Quelques repères historiques récents
• En France, la dépénalisation des rapports homosexuels a eu lieu le 27 juillet 1982, avec l’abrogation de l’article 332-1 du code pénal.
• L’homosexualité a été retirée des maladies mentales par l’Organisation mondiale de la santé en 1991.
Ces repères montrent à quel point les cadres juridiques et médicaux évoluent.

Dr Patrice Cudicio, Mme Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute Paris

🌹LES MOTS QUI FONT L'AMOUREntre silence et murmure, quand la parole devient caresse 🖋️ IntroductionParler ou se taire, m...
13/11/2025

🌹LES MOTS QUI FONT L'AMOUR
Entre silence et murmure, quand la parole devient caresse

🖋️ Introduction
Parler ou se taire, murmurer ou gémir, chuchoter des mots doux ou des mots crus…
Le langage de l’amour prend mille formes. Dans l’intimité, chaque couple invente son propre vocabulaire : certains s’aiment en silence, d’autres s’enflamment dans les mots.
Les mots d’amour, qu’ils soient tendres, sensuels, ou transgressifs, révèlent la manière dont chacun communique ses émotions, son désir et sa présence à l’autre.

1) Faut-il se parler pendant l’amour ?
Tout dépend de la sensibilité de chacun.
Certain·e·s s’expriment avec des mots, d’autres avec des gestes, des regards, des soupirs. L’amour crée au fil du temps ses codes : parfois verbaux, parfois gestuels. Ce qui compte, c’est la compréhension mutuelle.
Notre manière de parler (ou non) pendant l’acte dépend de notre éducation émotionnelle, de notre rapport au corps et à la communication. Il n’existe pas de règle universelle : l’essentiel est de s’accorder, de se comprendre… et de se sentir libre d’être soi.
Et n’oublions pas : la sexualité est un langage à part entière, un mode de communication sensuelle et symbolique.

2) Les mots doux, miroir de l’intensité
Certains couples se parlent peu au quotidien mais se retrouvent dans le langage amoureux. Dans la passion, les mots se font plus spontanés, plus sincères.
Dire « je t’aime » au cœur du plaisir, c’est parfois le dire avec le corps entier.
Ces mots répétés, ritualisés, ont un pouvoir : ils nourrissent la complicité et la confiance. Ils sont des marqueurs du lien, des déclencheurs d’émotion et de désir.
Chaque « encore », chaque « je t’aime », chaque souffle partagé devient un rituel précieux.

3) Quand les mots deviennent jeux érotiques
Certains couples jouent avec la transgression : mots crus, rôles de domination, fantasmes verbaux. Ce n’est pas une pathologie, mais une manière d’explorer l’excitation du non-dit, du tabou.
Le contraste entre la personne du quotidien et celle qui ose ces mots crée une tension érotique, un frisson.
C’est une forme de théâtre intime, où les mots deviennent masques, costumes, jeux de rôle.
Ces mots, tant qu’ils sont consentis et respectueux, appartiennent à la sphère du plaisir, non à celle de la violence.

4) Et si on ne se parlait pas du tout ?
Le silence n’est pas un défaut, il peut être une autre forme de communication.
Certains trouvent dans l’absence de mots une intensité particulière, une écoute du corps, une communion plus profonde.
Le problème n’apparaît que si l’un se sent frustré par ce silence. Le dialogue doit alors s’ouvrir en dehors de l’acte, sans reproche ni culpabilité, pour ajuster les attentes.

Témoignages
« Mon compagnon m’a dit : je ne parle pas quand je fais l’amour ! »
👉 Plutôt que d’exiger qu’il parle, pourquoi ne pas lui proposer une phrase simple, comme dis-moi que tu m’aimes ? Les mots s’apprivoisent.

« J’aimerais qu’il me dise des choses crues, mais j’ai peur qu’il me juge. »
👉 Le désir de verbaliser le fantasme suppose la confiance. Mieux vaut en parler hors du moment érotique, pour clarifier le jeu et lever les malentendus.

« J’aimerais dire des choses, mais rien ne sort. »
👉 Ce silence peut traduire une peur de mal faire, une pudeur, ou un manque de confiance. La sexualité, pour beaucoup, reste un lieu où l’on fait avant d’oser dire.

« J’aime insulter ma femme pendant l’amour, et elle aime ça. »
👉 Tant que c’est consenti et vécu comme un jeu, cela peut renforcer la complicité. Les mots peuvent aussi libérer des parts cachées de soi.

« Les mots crus, ce n’est pas pour moi. J’aime les murmures. »
👉 Chacun son univers érotique. Les mots d’amour n’ont pas tous la même musique, mais leur sincérité est toujours leur plus belle mélodie.

« On ne parle pas, et c’est très bien ainsi. Nos gestes suffisent. »
👉 Parfois, le silence est un langage plus fort que les mots. Il laisse la place à la respiration, au rythme, à la fusion des corps.

💞 En conclusion
Les mots d’amour ne sont pas qu’un langage : ce sont des signes, des symboles, des musiques intérieures.
Certains se murmurent, d’autres se taisent, d’autres encore se crient.
Ce qui compte, ce n’est pas de parler ou de se taire, mais de se rejoindre.
Car dans le fond, l’amour est un dialogue — qu’il soit verbal, gestuel, ou simplement… sensuel.

Dr Patrice Cudicio, Mme Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute Paris

PENSER L'ÉPANOUISSEMENT SEXUEL AU FÉMININPourquoi les femmes devraient-elles concevoir leur épanouissement sexuel à l’im...
11/11/2025

PENSER L'ÉPANOUISSEMENT SEXUEL AU FÉMININ

Pourquoi les femmes devraient-elles concevoir leur épanouissement sexuel à l’image de celui des hommes ? Peut-on réellement s’épanouir sexuellement au féminin, sans se conformer aux modèles dominants issus d’une culture masculine ?
Depuis des décennies, les discours sur la sexualité — qu’ils viennent des experts, des médias ou parfois même de la sexologie — recyclent des clichés persistants : l’homme, prisonnier de ses pulsions, serait naturellement porté à la conquête et à la domination, tandis que la femme, guidée par son besoin d’attachement et de protection, accepterait le sexe par devoir ou stratégie relationnelle. Ces représentations archaïques continuent de structurer l’imaginaire collectif, maintenant la femme dans une opposition impossible : mère ou séductrice, aimante ou désirante, sage ou déviante.
Cette vision de la sexualité, encore très androcentrée, repose sur une définition de l’épanouissement sexuel pensée par et pour les hommes. Même les conquêtes du féminisme — nécessaires et précieuses — ont souvent dû s’appuyer sur un modèle d’autonomie construit à partir des références masculines : l’égalité des droits, certes, mais dans un monde dont les règles, les langages et les représentations ont été élaborés par les hommes depuis des millénaires.

Les racines biologiques et sociales d’un contrat ancien
Les différences entre hommes et femmes ont longtemps été justifiées par la biologie. On rappelait que, comme tout mammifère, l’être humain est programmé pour la reproduction. Mais réduire la sexualité humaine à cette fonction, c’est oublier l’immense dimension sociale, affective et symbolique du lien.
Chez l’humain, l’enfant naît particulièrement dépendant. Pour survivre, la mère a longtemps dû s’appuyer sur un partenaire capable d’assurer la subsistance et la protection du foyer. C’est de cette dépendance originelle qu’est né un contrat implicite entre les sexes :
« Si tu me protèges et me nourris, je t’offre mon corps et ma fidélité. »
Cet équilibre a façonné des millénaires de rapports de domination. L’homme, pour garantir la filiation et la transmission de son nom, a édicté des règles morales et religieuses qui enfermaient la femme dans le devoir, la chasteté et la soumission. Ce modèle s’est consolidé avec l’avènement de l’agriculture et des sociétés patriarcales, et continue encore d’imprégner nos structures familiales et nos imaginaires amoureux.

De l’asservissement à l’émancipation : des voies ambiguës
Les femmes qui ont cherché à s’affranchir de cette tutelle ont souvent dû le faire en utilisant les armes du système lui-même. De l’hétaïre antique à la courtisane moderne, beaucoup ont monnayé leur liberté grâce à leur pouvoir sur le désir masculin — au prix de leur corps, de leur maternité, parfois de leur vie. Cette fausse indépendance les a conduites à devenir elles-mêmes objet de commerce, prémisse d’un autre esclavage.
Aujourd’hui encore, la marchandisation du corps féminin perdure sous des formes plus subtiles : injonction à la séduction, culte de l’image, hypersexualisation médiatique. Les codes changent, mais le fond reste souvent le même : le corps de la femme demeure un territoire politique et économique.

Le paradoxe de l’émancipation
Le féminisme des années 1970 a ouvert la voie à une libération indispensable. L’accès au travail, la contraception, le droit à disposer de son corps ont transformé en profondeur la condition féminine. Mais cette conquête s’est parfois faite en adoptant les valeurs du modèle masculin : performance, compétitivité, pouvoir.
La pilule, symbole de liberté, a aussi renforcé une nouvelle contrainte : celle de devoir répondre au désir de l’autre sans risque de grossesse. La sexualité féminine s’est ainsi déplacée d’un contrôle social à un contrôle intérieur, souvent invisible mais toujours présent : l’obligation de désirer.

Deux modèles sexuels : le consumérisme masculin et le relationnel féminin
Deux grands modèles coexistent aujourd’hui :
• Le modèle masculin consumériste, fondé sur la recherche du plaisir immédiat, la performance, la conquête, la multiplicité des partenaires.
• Le modèle féminin relationnel, centré sur le lien, l’émotion, la réciprocité et la fusion amoureuse.
Le premier domine culturellement : il alimente l’industrie pornographique, influence la jeunesse et impose ses codes jusque dans les représentations féminines du désir. La femme « libérée » serait celle qui consomme le sexe comme un homme, équipée d’un sex-toy et d’une assurance affichée. Pourtant, ce modèle reste une imitation du masculin — et non une invention du féminin.
Le second modèle, plus subtil, repose sur l’émotion, la lenteur, la confiance et la symbolisation du plaisir. Il n’est pas moins intense, mais d’une autre nature : le désir s’y nourrit de sens, de partage, de reconnaissance mutuelle.
Mais pour que le modèle féminin puisse être respecté et reconnu comme une voie d’accomplissement à part entière, il est essentiel que la femme cesse, de reproduire souvent inconsciemment dans l’éducation du jeune garçon les schémas patriarcaux qu’elle déplore. Car c’est dès l’enfance que se transmettent les modèles de pouvoir, de désir et de relation. Tant que les mères valoriseront chez leurs fils la force, la compétition ou la conquête au détriment de la sensibilité, de l’écoute et de la coopération, elles contribueront malgré elles à perpétuer un modèle masculin dominant.
L’éducation du jeune mâle devrait au contraire intégrer la reconnaissance des émotions, le respect du corps de l’autre et la compréhension du plaisir partagé. C’est à cette condition que le modèle féminin pourra inspirer une nouvelle culture du lien, du respect et de l’amour.

Vers une nouvelle intelligence du plaisir
Le plaisir féminin ne peut se réduire à la stimulation d’un organe. Il s’inscrit dans une dynamique émotionnelle et relationnelle, où le corps devient le médium d’une rencontre. La sexualité, dans cette perspective, n’est plus un exutoire mais un langage.
L’homme, pour participer à cette expérience, doit dépasser le simple plaisir de l’éjaculation pour découvrir celui, plus profond, de la résonance : comme l’archet sur les cordes du violoncelle, le geste sexuel devient vibration partagée.
La femme, quant à elle, ne peut s’épanouir qu’en réconciliant son corps avec son imaginaire, en acceptant sa sensualité et sa puissance affective comme des expressions légitimes de son identité. Loin de la performance, l’épanouissement féminin réside dans la connaissance de soi, l’acceptation du désir, et la capacité d’habiter pleinement son corps.

Pour une réconciliation des modèles
Le modèle masculin, dans sa forme consumériste, a engendré de nombreuses dérives : frustrations, violences, pornographie, dissociation du corps et de l’émotion. Le modèle féminin, fondé sur le respect et la fusion amoureuse, propose une autre voie : celle d’une éthique du plaisir partagé, d’une sexualité consciente et responsable.
L’avenir de la relation entre les sexes ne réside pas dans la domination d’un modèle sur l’autre, mais dans leur alliance : la rencontre du désir et du sens, du corps et de la tendresse, de la pulsion et de la conscience.
C’est à cette condition que la sexualité humaine pourra devenir ce qu’elle est appelée à être : un espace de connaissance mutuelle, d’évolution et d’unité.

Chaque être humain porte en lui la trame d’information du vivant et de l’univers.
Sa pensée, sa sensibilité et sa conscience en sont des expressions singulières.
À travers le féminin, l’humanité apprend à transformer la force en douceur,
la conquête en rencontre, et le désir en lien.

Dr Patrice Cudicio, Mme Jasmine Saunier sexologue , hypnothérapeute, Paris

DU TABOU AU PLAISIR: POUR MIEUX COMPRENDRE LE PLAISIR DE LA SODOMIE CHEZ LES HOMMES.Les sensations pelviennes et l’expér...
10/11/2025

DU TABOU AU PLAISIR: POUR MIEUX COMPRENDRE LE PLAISIR DE LA SODOMIE CHEZ LES HOMMES.

Les sensations pelviennes et l’expérience des rapports anaux réceptifs
Ce que révèle une grande étude sur le plaisir, la douleur et l’apprentissage du corps

Contexte
Longtemps stigmatisés, la sodomie — c’est-à-dire la pénétration a***e chez l’homme— est pourtant une pratique sexuelle partagée par de nombreux individus, quels que soient leur orientation ou leur genre. Si l’imaginaire collectif associe encore souvent cette pratique à la douleur ou au tabou, les recherches récentes montrent qu’elle peut être une source importante de plaisir et d’intimité, à condition d’être bien comprise et pratiquée dans le respect du corps et du consentement.

Une étude récente, menée entre 2022 et 2023 (The Journal of Sexual Medicine, 2023, 20, 1195–1205)auprès de près de mille participants, s’est intéressée à un sujet rarement exploré : comment les sensations pelviennes (plaisir, douleur, envie d’uriner ou de déféquer) évoluent avec l’expérience des rapports anaux réceptifs (RAI).

Objectif de l’étude
Les chercheurs ont voulu savoir si la façon dont une personne ressent son corps pendant un rapport a**l change avec le temps et la pratique. En d’autres termes : le plaisir s’apprend-il ? La douleur diminue-t-elle ? Et quelles sont les sensations les plus souvent rapportées ?

Méthodologie
L’étude, anonyme et en ligne, a interrogé 975 hommes, âgées de 18 à 78 ans (âge médian : 32 ans).
Les participants ont décrit :
• leur histoire sexuelle (âge du premier rapport a**l, fréquence, nombre total d’expériences) ;
• les sensations ressenties (plaisir, douleur, sensations urinaires ou intestinales).
Les réponses ont ensuite été comparées selon l’expérience cumulée au cours de la vie, allant de moins de 10 rapports à plus de 500.

Principaux résultats
1. Le plaisir augmente avec l’expérience
Au début, environ 40 % des personnes peu expérimentées disaient ressentir du plaisir pendant la pénétration.
Ce chiffre monte à plus de 90 % chez celles ayant eu plus de 500 expériences.
Autrement dit, le plaisir a**l s’apprend et se développe avec la pratique, la confiance et la connaissance du corps.
2. La douleur diminue
Les douleurs de pénétration importantes et fréquentes chez les débutants (près de 40 %), tombent à 13 % chez les plus expérimentés.
La gêne intestinale (envie pressante de déféquer, sensation de "remplissage" désagréable) passe, elle aussi, de 21 % à 6 %.
3. Les sensations urinaires restent stables
L’envie d’uriner pendant le rapport n’a pas varié selon le niveau d’expérience. Ce type de sensation est lié à la proximité anatomique entre la prostate, la vessie et le plancher pelvien.

Interprétation : l’apprentissage du plaisir (il est le résultat de la stimulation de l'urètre postérieure qui traverse la prostate; le fameux point P)
Ces résultats confirment ce que l’on observe souvent dans d’autres domaines de la sexualité : les premières expériences sont rarement parfaites.
Comme pour le premier rapport vaginal chez les femmes, la douleur ou la gêne peuvent dominer au début, notamment à cause :
• d’un manque d’information ou de communication ;
• d’une lubrification insuffisante ;
• d’une tension musculaire ou d’une anxiété liée à la peur du jugement ;
• ou encore d’un contrôle corporel insuffisant.
Avec le temps, le plancher pelvien devient plus souple, les partenaires apprennent à ajuster rythme, position et stimulation, et les sensations agréables prennent le dessus.
Certaines personnes rapportent même que des sensations de tension ou d’étirement légères peuvent devenir plaisantes, comparables à une « douleur agréable » ou à une pression érotique.

Ce que cela change pour la santé sexuelle
L’étude met en évidence un fait essentiel :
La qualité des sensations a***es dépend moins de la morphologie que de l’expérience et de la relation au corps.
Ainsi, les personnes qui découvrent cette pratique peuvent être rassurées : la gêne initiale n’est pas anormale, et elle tend à diminuer à mesure que l’on apprend à mieux écouter son corps et à communiquer avec son ou sa partenaire.
De plus, l’exposition à vie aux rapports anaux semble liée à d’autres aspects positifs de la santé sexuelle :
• une meilleure connaissance corporelle ;
• une communication plus ouverte dans le couple ;
• une réduction de l’anxiété liée à la performance ;
• et une plus grande variété de stimulations, y compris la stimulation prostatique.

Quelques précautions utiles
Pour que cette pratique soit agréable et sans risque :
• Utiliser un lubrifiant adapté au préservatif qui est indispensable(à base d’eau ou de silicone,), la muqueuse a***e est relativement plus perméable aux IST.
• Prendre son temps : le relâchement est essentiel.
• Communiquer avant et pendant l’acte.
• Éviter la douleur vive : elle n’est jamais un signe de « bonne stimulation ».
• Vider la vessie avant le rapport, et, si besoin, pratiquer un léger lavement a**l, sans excès.

En résumé
• Le plaisir a**l n’est ni immédiat ni réservé à certains : il se développe avec l’expérience et la confiance.
• Les douleurs et gênes diminuent avec le temps, à condition que la pratique soit respectueuse et progressive.
• Les sensations pelviennes sont un indicateur précieux de la santé sexuelle globale : elles relient le corps, le plaisir et la conscience de soi.

En conclusion
Cette étude, la plus large menée à ce jour sur le sujet, montre que la relation au plaisir a**l évolue avec l’expérience et la connaissance de son corps.
Plus que la technique, c’est la familiarité avec ses sensations internes, la communication entre partenaires et la déconstruction des tabous qui permettent de transformer une zone longtemps considérée comme taboue en source d’érotisme, d’intimité et d’épanouissement sexuel.
Il en est de même chez la femme. Bien que ne possédant pas de prostate, la stimulation du point G est tout à fait possible, la paroi séparant le vagin du re**um étant relativement fine.

Dr Patrice Cudicio, Mme Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute, Paris

Adresse

Paris
75016

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