16/10/2025
J’ai vu passer la nouvelle la semaine dernière :
le s’associe à pour parler de santé mentale aux enfants.
Deux livrets inspirés de Vice-Versa, diffusés dans les écoles, les hôpitaux, les structures périscolaires.
Sur le papier, c’est joli.
Dans la réalité, c’est un peu déroutant. (Pour ne pas dire flippant)
Parce qu’on ne parle pas ici d’un simple outil ludique,
mais d’un glissement :
celui qui fait passer un géant du divertissement
du côté de la prévention en santé publique.
On pourrait s’en réjouir. Ou s’interroger.
👉 Sur la confusion des rôles :
depuis quand la sensibilisation devient-elle un storytelling de marque ?
On a déjà vu ce que ça donne : Coca-Cola et “l’activité physique”, McDo et “l’équilibre alimentaire”,
et maintenant Disney et “la santé mentale”.
👉 Sur l’effacement des acteurs de terrain :
des associations travaillent depuis des années,
avec des enseignants, des familles, des chercheurs.
Mais au lieu de les soutenir, on leur préfère un logo qui fait consensus.
👉 Et sur le fond : les livrets parlent d’émotions à apprivoiser, pas d’isolement, de pauvreté, de harcèlement, de discrimination, ni des causes sociales de mal-être.
Aucune source scientifique.
Juste des couleurs et des slogans.
Le message est doux, les visuels sont beaux,
mais le sens se vide.
À force de vouloir “dédramatiser”, on finit par dépolitiser.
Considérer la prévention uniquement comme du contenu à colorier, c’est passer complètement à côté du sujet et c’est flippant.