01/12/2025
« Une saine honte représente le fondement psychologique de l’humilité et constitue une source de spiritualité.
Ce que j’ai découvert, c’est que la honte, cette saine émotion humaine, peut se transformer en un état d’esprit permanent et contaminer toute l’identité. Or, lorsque la honte tient lieu d’identité, on se croit imparfait, déficient en tant qu’être humain. La honte devient alors toxique et déshumanisante.
La honte toxique s’avère intolérable et exige une dissimulation constante, un faux moi. En effet, à partir du moment où l’on croit que son vrai moi est imparfait et déficient, on a besoin d’adopter un autre moi qui n’a pas ces lacunes. Sitôt que l’on s’identifie à un faux moi, on cesse d’exister psychologiquement. Adopter un moi fictif équivaut à mettre un terme à son existence d’être humain authentique. Alice Miller appelle cette élaboration d’un moi fictif le « meurtre de l’âme ». Avec un faux moi, on essaie de se montrer soit plus qu’humain soit moins qu’humain. La honte toxique constitue la pire forme de violence ordinaire qui soit. Elle détruit, dans tous les sens du terme, la vie humaine. »
John Bradshawn - S’affranchir de la honte