09/09/2025
Indice glycémique, charge glycémique, deux leurres nutritionnels qu’il faut vite oublier ! (Partie 2)
Lorsqu’un individu doté d’un métabolisme sain, avec un grêle en bon état et qui absorbe facilement les sucres, ingère du fructose, un sucre simple, celui-ci quitte rapidement l’estomac grâce à une vidange efficace commandée par un nerf vague puissant, et se trouve déversé dans le duodénum, la première partie du grêle.
Aussitôt arrivé dans le grêle, la muqueuse absorbe le sucre à une vitesse telle, que les bactéries présentes dans le duodénum n’ont pas la possibilité de s’en repaître.
Le fructose leur passe sous le nez : « Zut, raté, ça va trop vite pour nous ! ».
Les bactéries sont pourtant rapides, mais une muqueuse saine l’est encore plus.
Qu'une personne qui a dépassé chroniquement la capacité d’absorption des sucres du grêle depuis de longues années ingère la même dose de fructose, le résultat sera tout autre.
Une personne au métabolisme perturbé par un microbiote déréglé, c’est-à-dire souffrant d’une dysbiose, d’une pullulation bactérienne insidieusement installée par des décennies d'une grande consommation de sucres divers (farines, céréales, légumineuses, fructose, et fibres en quantité), est une personne devenue "malabsorbante".
Le biofilm de la dysbiose aura avec le temps induit une inexorable malabsorption des sucres du grêle, par son épaisseur ou par l’abrasion de la muqueuse qu’il a induit.
Le fructose ne sera alors pas absorbé, ou très peu, et traînera dans le grêle tout au long de son tractus.
Les bactéries, heureuses de se trouver chez un hôte aussi accueillant, qui leur laisse le sucre plutôt que de le prendre pour ses propres cellules, ont alors tout le temps d’utiliser le sucre comme source énergétique par processus de fermentation.
Gavées et pleines d’énergie elles se multiplieront davantage, pulluleront, est aggraveront la dysbiose (SIBO).
La fermentation des sucres par les bactéries induit une production de déchets métaboliques : des gaz, des acides gras volatiles (que l’on mesure parfaitement et précisément dans les gaz respiratoires).
Les déchets des uns servant de matière énergétique aux autres (transfert d’électrons), les bactéries, en fonction du temps disponible, enfileront les atomes de carbone comme nous enfilons des perles pour un collier, et produiront des gaz de plus en plus lourds, des acides gras à chaîne de carbones toujours plus longue, carbone après carbone.
Une flore équilibrée produit de l’acétate, du propionate et du butyrate (toute fin du grêle, un peu, et essentiellement dans le côlon via la fermentation des fibres, de l’amidon résistant, et de certains acides aminés), c’est-à-dire des acides gras à chaîne courte, respectivement à deux, trois et quatre carbones, guerre plus.
Tel est ce que la nature a prévu pour nous.
Lors d’une dysbiose, d’une pullulation du grêle, la flore surabondante et surexprimée par les sucres ingérés va produire des graisses bien au-delà de 4 carbones, des graisses qui deviennent toxiques et inflammatoires, 6, 8 carbones, jusqu’à des graisses de 24, 26,…, 60, 80 carbones : des céramides.
Lorsque l’estomac vidange mal (pour de nombreuses raisons, surtout une atteint du nerf vague - virus -etc.), certaines personnes vont jusqu’à produire dès l’estomac, des céramides en masse en moins de cinq minutes avec de la farine, ou du fructose.
Que le sucre soit « lent » ou « rapide », peu importe, les bactéries, elles, sont rapides !
Quoi de plus rapide qu’une fabrication de graisse dès l’estomac, des graisses qui seront absorbées par la muqueuse de l’estomac, puis du grêle, et transportées au foie via la veine porte, puis à d’autres organes (cerveau, prostate, endomètre, peau…).
Les muqueuses digestives absorbent très bien les graisses.
Sucre « lent » ou « rapide », les bactéries s’en moquent, ce qu’elles voient, c’est une source énergétique, c’est tout, un moyen de pérenniser leur existence et de croître.
Donnez leur l’occasion de pulluler par vos choix alimentaires, elles pulluleront.
La vidange de l’estomac doit être rapide, la traversée du grêle également.
Le temps que l’on procure aux bactéries par une dysbiose et une carence de vidange gastrique, sont notre malheur : la pullulation bactérienne, y compris dans l’estomac (bactéries et levures).
Nous sommes fait pour vivre en symbiose avec un microbiote donné, équilibré, cela s’appelle une eubiose.
Nourrissez à outrance ce microbiote en le gavant de sucres, il vous fera vivre l’enfer sur Terre.
Faites de l’élevage de bactéries, vous serez dépassé par le nombre.
Certaines bactéries sont extrêmement bien équipées sur le plan enzymatiques, elles peuvent découper les tissus et fermenter les sucres très solides tels que les fibres.
Les sucres lents, les fibres ? Elles adorent !
Certaines bactéries découperont même votre muqueuse et fermenteront les sucres structurels des cellules (hydrogène à jeun - vraiment pas bon !).
Lors d’une dysbiose de l’entérotype Prevotella, l’hôte devient facilement le casse-croûte.
Que celui-ci fasse un jeûne prolongé, sa flore lui mangera la muqueuse.
Il faut bien nourrir tout ce petit monde que l’on a élevé à coups de sucres, fibres comprises.
C’est la flore de l’hydrogène sulfureux, une flore agressive, de destruction, d’une muqueuse du grêle fine, abrasée, de la rectocolite hémorragique, de l’endométriose, de la cystite, de l’eczéma, des cheveux qui s’affinent et baissent en nombre avec les années, de la maladie parodontale (si EBV ou CMV en plus, c’est la cata, l’os est mangé !).
Lors d’une dysbiose de l’entérotype Bactéroïdes, la flore fera de la graisse avec tout et très rapidement, que les sucres soient classifiés de lents ou de rapides par son hôte et ses nutritionnistes, car avec lui tout est rapide.
Farine blanche, farine complète, céréales, quinoa, salade verte ou sucre zéro calorie, tout sera fermenté et sera source d’énergie, et donc de production de gaz (hydrogène en masse) et de graisse.
Vous consommez une Banana split un samedi soir après un repas copieux, vous avez une douleur subite insupportable peu de temps après, ce n’est pas une crise d’appendicite, c’est une très forte dilatation du grêle par l’hydrogène produit.
Avec cet entérotype fortement déréglé, lorsqu’une personne vous dit qu’elle prend du poids en regardant une pomme ou en consommant des carottes râpées, il faut la croire, c’est vrai !
C’est la flore du surpoids, possiblement de l’obésité, et de Crohn.
C’est l’opposé de la flore précédente.
Un léger surpoids difficile à perdre, des gencives saines, de belles dents, de beaux cheveux, ok, mais Crohn (si Mycobactérium avium ou Campylobacter) !
Lors d’une dysbiose de l’entérotype Ruminococcus, les fermentations ont surtout lieu dans le côlon.
Ajoutez des fibres et des amidons résistants, car ce sont des sucres lents "recommandés" par les instances nutritionnelles, du genre légumineuses, vous explosez d’une énorme production de méthane par les archaea méthanogènes.
C’est la flore de la constipation chronique et de la dépression.
Il n’existe que ces trois entérotypes compatibles avec la vie, chacun vie très bien avec son entérotype de naissance, à condition de veiller à ne pas surexprimer sa flore avec le temps, en raison de mauvais choix alimentaires, qui sont malheureusement les "bons" choix conseillés par ceux qui ne connaissent rien au microbiote, et qui connaissent encore moins les différents entérotypes.
Les sucres ingérés en excès par rapport à la capacité d’absorption du grêle, qu’ils soient « lents » ou « rapides », sont toujours à l’origine de la rupture de l’eubiose, la cause du déséquilibre menant à la dysbiose.
Résumons :
Une consommation de glucides qui dépasse régulièrement la capacité d’absorption des sucres du grêle (en fonction de l’âge, et d’une éventuelle dysbiose), induit systématiquement une dysbiose, une pullulation bactérienne du grêle (ce qui est contre nature), des fermentations (ce qui est interdit dans le grêle), une production de gaz et de graisses, et une inflammation chronique locale et systémique.
La graisse produite dans le tube digestif, acétate ou céramides, ira engraisser rapidement le foie, le pancréas et le mésentère, et rendra le terrain très inflammatoire, fortement propice au développement de l'insulinorésistance.
Le fructose en excès est le sucre qui engraisse le plus facilement le foie par sa transformation rapide en graisse en raison de sa fermentation par les bactéries du grêle.
(Chez les jeunes sujets et les moins jeunes qui absorbent bien le fructose, celui-ci s’il est ingéré en masse, sera bien évidemment également transformé en graisse au niveau hépatique, et y sera stocké).
Foie gras et inflammation chronique induiront donc rapidement une insulinorésitance, plus rapidement par les sucres non absorbés que par les sucres absorbés.
L’organisme est pourvu de systèmes de régulation hormonale qui, lorsqu’il tourne rond, lui permettent de gérer parfaitement les sucres absorbés par le grêle.
Devenir insulinorésistant à 20 ans par une consommation de sucres, c’est possible, mais il faut vraiment exagérer.
A 30 ans, une malabsorption pathologique du grêle s’installant accéléra le processus.
Tout le mode a constaté qu’à 20 ans, consommer des glucides n’était pas vraiment un problème, mais que quelques décennies plus t**d, la même quantité de glucides devenait problématique.
La raison est que la même quantité ingérée dépasse la capacité d’absorption des sucres du grêle, que ceux-ci traînent dans le tube digestif, y sont fermentés, et massivement transformés en gaz et en graisses lourdes inflammatoires.
La muqueuse du grêle absorbe toujours bien les graisses.
L’activité physique ne peut pas brûler les céramides inflammatoires infiltrés dans les organes : muscles, peau, mésentère, foire, système nerveux, prostate, utérus, etc., nous n’avons pas un fort pouvoir de découpage des (très) très longues chaînes de carbones.
Les bactéries, elles, sont plus équipées et découpent les céramides, induisant un cumul dangereux de débris très impliquées dans les neurodégénérescences.
Produire des céramides par la fermentation des sucres est très dangereux !
Seule l’autophagie, avec le temps, a le pouvoir de se débarrasser petit à petit des céramides.
Mais, pour cela, il faut arrêter de nourrir les bactéries de la dysbiose, celles de la flore de fermentation, et donc baisser drastiquement les sucres, qu’ils soient dits « lents », ou « rapides », car la moindre insulinorésistance annihile l’autophagie.
La santé dépend de la rapidité de la vidange de l’estomac.
C’est la base, pour être en bonne santé, il faut se nourrir, mais le flux digestif doit être rapide.
Tout ralentissement du flux, toute stagnation, sera le point de départ des pathologies modernes en raison d’une pullulation bactérienne, de la fermentation excessive des sucres et de production massive de graisse inflammatoire.
Les bactéries ne se développent pas dans les cascades, mais dans les eaux stagnantes.
Les sucres « lents » et « rapides » (amidon, fibres et fructose) issus d’une consommation massive et régulière, finissent par s’accumuler dans l’iléon, la dernière partie du grêle, et déclencher un « frein iléal », c’est-à-dire un blocage réflexe de la vidange de l’estomac.
Trop de sucres dans l’iléon ? OK, on bloque l’estomac pour qu’il arrête de nous en envoyer.
Nous avons vu que tout ralentissement de la vidange gastrique avait des répercutions désastreuses.
Les sucres seront fermentés in situ par le développement inévitable d’une flore inappropriée qui a tout le temps d'agir, de croître et de s'installer.
Un estomac ne se vidange bien que lors d’une glycémie suffisamment basse.
Toute hyperglycémie nuit à la vidange gastrique.
Tout ventre gonflé, toute production massive de gaz, est le signe d’un dépassement de la capacité d’absorption des sucres du grêle.
Un ventre doit être plat du matin au soir, toute la vie !
Dites-vous bien ceci : « Si je produis des gaz, je produis de la graisse ».
La production de graisse par fermentation des sucres peut être énorme.
Certaines flores exacerbées peuvent transformer la totalité d’une assiette de pâtes, même al dente, en graisse dans le tube digestif.
En cas de dysbiose prononcée, consommer des sucres lents va aggraver la dysbiose, la pullulation bactérienne, et stimuler la production de graisse viscérale.
En cas de dysbiose, sucres lents, sucres rapides, même combat.
La solution passe prioritairement par la réduction drastique des sucres.
Oubliez les notions de sucres lents et de sucres rapides, oubliez l'Indice glycémique et la charge glycémique.
Pour les bactéries, un sucre est un sucre, même les « faux-sucres ».
Bon beurre !