17/10/2025
La peau qu'on habite est un organe fait de neurones sensoriels. La peau est la surface de la bonne distance, immunitaire jusqu'au bon contact.
Là où ressentir n'est plus que d'emotions interieures et devient une frontiere vivante avec l'exterieur et le présent. Une approche une confiance.
C'est la brise de l'air deplacé par l'autre.
C'est le souffle qui fait la phrase, de la douceur d'une parole vers le geste l'appui : serrer une main dans une main, la poser sur une epaule, un bras contre un bras.
Etre là sang et chair dans l'echange . La peau c'est la prise du lien, l'etrave au delà de la proue.
Mieux que le pinceau du maquillage, plus precis que l'aiguille du tatouage, un lien sans intermediaire. l'effleurement est un echange vital, l'autorisation d'une empathie.
Le toucher est un art precieux pour l'adulte comme pour le bebé. Un " bon heurt " qu'apprend l'enfant entre fusion et libido.
Un ecran dans le réel, la peau est un capteur, revelateur de l'être avec l'autre. La fine profondeur de notre lisiere vers le monde. Une lumière palpable.
"Vous êtes à Rome, moi à Paris, mais on discute comme si on était dans le
même lieu. C’est extraordinaire. Ce matin, j’ai participé à un congrès et j’ai vu
des jeunes sur l’écran, certains du Portugal, d’autres d’Espagne, d’autres de
Belgique, tous ensemble. C’est très confortable.
La vraie question est de savoir si le fait de pouvoir se débarrasser du corps
implique une satisfaction particulière. C’est une préoccupation permanente
du névrosé : ne pas être ennuyé, irrité par le corps, pouvoir rester tranquille.
Que personne ne vienne nous déranger, que le corps se tienne à l’écart avec
ses besoins, ses désirs, ses requêtes, ses odeurs. Le corps nous empeste.
C’est un poids.
Voilà alors que grâce à la technologie, nous sommes devenus de belles
images. Vous êtes des images charmantes ! Je me félicite avec vous ! Nous
pouvons reconnaître que c’est un grand rêve du sujet de n’avoir que des
échanges spirituels.”
Charles Melman, Viaggio clandestino con Lacan, 2022